Suite de Joseph Delorme/« Des laves du Vésuve une goutte enflammée »

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I

SONNET


Des laves du Vésuve une goutte enflammée,
Durcie en pierre sombre où l’onyx est scellé,
Luit dans l’or sur sa gorge, à son sein étoilé :
Un guerrier s’y figure en antique camée.

Et tandis qu’elle parle, et que, de grâce armée,
Elle glisse et fait fuir, autre part appelé,

Le regard qu’attachait l’éblouissante clé,
Toujours il y revient, à l’idole fermée.

Ô Vous qu’on aime à l’ombre, et selon vous trop tard,
Qu’on désire avec pleurs, qu’on implore sans art,
Oh ! quand il nage encor dans sa neige si belle,

Oh ! qu’à ce sein je puisse, avant mon soir aussi,
Mieux qu’antique camée ou lave au flot durci,
Clouer mon front brûlant, toute une heure… éternelle !