Suite de Joseph Delorme/Ballade du vieux temps

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BALLADE DU VIEUX TEMPS


À qui mettait tout dans l’amour,
Quand l’amour lui-même décline,
Il est une lente ruine,
Un deuil amer et sans retour.
L’automne traînant s’achemine ;
Chaque hiver s’allonge d’un tour :
En vain le printemps s’illumine ;
Sa lumière n’est plus divine
À qui mettait tout dans l’amour !

En vain la Beauté sur sa tour,
Où fleurit en bas l’aubépine,
Monte avec l’aurore et fascine
Le regard qui rôde à l’entour.
En vain sur l’écume marine
De jour encor sourit Cyprine :
Ah ! quand ce n’est plus que de jour.
Sa grâce elle-même est chagrine
À qui mettait tout dans l’amour !