Système de la nature. Classe première du règne animal, contenant les quadrupèdes vivipares & les cétacées/Ordre V. Les Bestiaux

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ORDRE V.

LES BESTIAUX.
Point de dents inciſives ſupérieures.
Six ou huit dents inciſives inférieures, très-éloignées des molaires.[1]
Pieds ongulés.
Mamelles inguinales.

GENRE XXXII.

CHAMEAU.
Point de cornes.
Six dents inciſives inférieures, ſpathiformes.
Dents canines diſtantes, les ſupérieures au nombre de trois, les inférieures au nombre de deux.
Lèvre ſupérieure fendue.

I. Le Dromadaire. Camelus dromedarius.

Une ſeule boſſe ſur le dos.

Brit. quad. 45. Raj. quad. 143. Forſkal Faun. or. p. 4. Geſn. quad. p. 171. f. p. 172. Pr. Alp. æg. 1. p. 223. t. 1. Jonſt. quad. p. 95. t. 41. 42. 43. Geſn. Thirb. p. 234. f. p. 234. Charlet. exerc. p. 13. Penn. quad. p. 60. n. 50.

Il habite dans l’état ſauvage aux déſerts de l’Aſie tempérée, plus rarement de chaque côté des Monts Soongoriques, près du fleuve Ili, le mont Muſart & aux confins de la Mongolie & de la Siberie ; on l’apprivoiſe dans ſa jeuneſſe.[2] L’eſpèce eſt élevée en état de domeſticité dans tout l’Orient, en Afrique, aux Îles même de la Jamaïque & des Barbades, & produit de nombreuſes variétés ; il eſt d’un naturel doux, ſinon au tems du rut ; ſa grande utilité eſt connue pour les voyages, le tranſport des fardeaux dans ces déſerts ſablonneux, dans ces plaines arides (ſur leſquelles l’œil s’étend & le regard ſe perd ſans pouvoir s’arrêter ſur aucun objet vivant. Auſſi les Arabes le regardent comme un préſent du ciel, un animal ſacré ſans le ſecours duquel ils ne pourraient ni ſubſiſter ni commercer ni voyager. Buffon) Il ſait porter juſqu’à douze cens livres péſant ; il ſe hâte avec lenteur, ne parcourt en une traite que ſon eſpace accoutumé, & ne ſe laiſſe charger que de ſon poids ordinaire ; il ſouffre très-patiemment la faim, ſait ſe priver de boire pendant pluſieurs jours, & ſe contente pour ſa nourriture des plantes les plus épineuſes des deſerts, que rebuteroient tous les autres animaux. Son poil eſt une toiſon excellente, (fine & moëlleuſe, qui ſe renouvelle tous les ans par une mue complette, dont on fait des étoffes fort fines, & des chapeaux en le mêlant avec le caſtor.) Les Arabes trouvent ſa chair très-bonne, ſon lait fait leur nourriture ordinaire.

Poils doux, d’un roux-cendré, plus longs ſur le cou & ſur la boſſe du dos ; hauteur de ſix pieds & demi ; tête petite ; oreilles courtes ; bouche & gencives couvertes d’un cartilage ; cou long mince, courbé ; pieds fourchus ; quatre calloſités aux jambes antérieures, deux aux poſtérieures ; queue plus courte que les pieds ; une ſeule calloſité à la poitrine ; un eſtomac particulier ſervant de reſervoir pour conſerver de l’eau qui y ſejourne ſans ſe corrompre & ſans que les autres alimens s’y mêlent.[3] C’eſt le chameau d’Arabie des anciens.

II. Le Chameau proprement dit. Camelus Bactrianus.

Deux boſſes ſur le dos.

Brit. quad. 53. Forſter act. angl. v. 57. p. 343. Forſk. Faun. orient. p. 4. Raj. quad. p. 145. Jonſt. quad. p. 42. 43. 44. f. 1. Pr. Alp. æg. 1. p. 223. t. 13. Geſn. quad. p. 162. f. p. 163. Schwenckf. theriot. p. 72. Ald. hiſ. 907. 889. Buff. hiſt. nat. XI. p. 211. 426. t. 22. Penn. quad. p. 63. n. 51. Knorr. delic. nat. ſel. t. K. 6.

Il habite dans l’état ſauvage les déſerts de l’Inde ſeptentrionale & vers la Chine ; on l’éleve en domeſticité dans l’Orient & en Afrique ; il eſt moins commun que le précédent, & ſert principalement à l’uſage des grands, ſa taille eſt plus haute, & ſon allure plus preſte ; le bruit l’empoiſonne ; il s’accouple difficilement. La femelle, qui eſt pleine pendant un an entier, met-bas en Fevrier un ſeul petit, qu’elle allaite pendant deux ans & qui eſt adulte à la troiſième année. C’eſt le chameau Bactrien des anciens.

De cette eſpèce & du dromadaire proviennent des variétés hybrides.

III. Le Llama. Camelus glama.

Point de boſſe ſur le dos ; une boſſe ſur la poitrine :

Briſſ. quad. 55. Raj. quad. 145. Hernand. mexic. p. 660. Charlet. exerc. p. 9. Jonſt. quad. t. 46. & t. 29. Geſn. Thierb. p. 239. Marcgr. braſil. p. 243. Laër amer. p. 405. Ulloa voy. 1. p. 365. t. 24. f. 5. Penn. quad. p. 64. n. 52. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 16. œuv. compl. 4o . V. v. p. 476. pl. 60.

Il habite les plus hautes montagnes du Pérou & reſſemble aux précédens par ſes mœurs, ſon allure, ſon utilité, ſa faculté de ruminer ; par la difficulté de ſon accouplement, ſa facilité à ſupporter la faim & la ſoif, ſon aſpect extérieur, & ſa conformation interne. Cou long ; tête petite, ſans cornes ; oreilles médiocres ; yeux grands, ronds ; muſeau court ; jambes longues, à pieds fourchus ; queue courte ; poils longs, qu’on peut filer ; quatre eſtomacs, dont le ſecond eſt celluleux ; le mâle a le penis long, mince, fléchi en arrière, la femelle a la vulve étroite ; il eſt rare qu’elle faſſe des jumeaux. C’eſt un animal doux, docile, ayant la démarche ferme & aſſurée ; il eſt facile à apprivoiſer.

Il differe des précédens par ſa taille beaucoup plus petite ; haute à peine de quatre pieds & demi, & longue de ſix pieds ; par la quantité de graiſſe ſituée ſous la peau, par ſes oreilles aiguës, mieux formées ; par ſon cou moins courbé, ſon dos non boſſu, ſa queue plus fournie, ſes jambes mieux faites, ſes ſoies égales, ſa marche plus agile, ſon poil plus long & plus doux, varié de blanc, de noir & de brun ; ſa tubéroſité pectorale, humectée continuellement d’une huile jaunâtre. Il hennit. Sa défenſe ſont ſes pieds, ſes dents, ſa ſalive dont il conſpue ſon ennemi. Il eſt laſcif, cherche à s’accoupler dès l’age de trois ans, & ſe livre ſur la fin de l’été à cet acte avec une ſorte de fureur. La femelle, pleine pendant cinq ou ſix mois, met bas un ſeul petit, elle n’a que deux mamelles. Sa charge eſt de cent cinquante livres & il fait pendant trois ou quatre jours de ſuite trois lieues d’Allemagne par jour, alors il ſe couche & ſe repoſe de ſa fatigue l’eſpace d’un jour ; s’il refuſe de marcher, on l’y oblige en lui comprimant les teſticules. Sa chair eſt auſſi bonne que celle de mouton.

IV. Le Guanaque. Camelus huanacus.

Corps pileux ; dos boſſu ; queue redreſſée.

Molina hiſt. nat. Chil. p. 281. Fernand. anim. p. 11. Laët Americ. p. 406. Ovalle Chil. p. 44. Cieza Peru. p. 233. Ulloa voy. 1. p. 366. t. 24. f. 5. Hawkeſw. ſeer. 1. p. 148.

Il habite la chaine des Cordillières, & fréquente l’hiver les plaines du Perou & du Chili ; il approche du Llama par les mœurs, l’utilité & par divers caractères extérieurs, mais il ne s’accouple jamais avec lui ni dans l’état ſauvage ni apprivoiſé ; & il en eſt d’ailleurs aſſez diſtingué par le défaut de tubéroſité pectorale, par ſon dos boſſu, ſes pieds de derrière plus courts, ſa marche plus ſautillante.

Corps jaune en deſſus, gris blanchâtre en deſſous ; long d’environ ſept pieds, haut de quatre pieds trois pouces ; ſa queue reſſemble à celle du cerf, ſes oreilles à celles du cheval. La chair des jeunes individus eſt ſavoureuſe, celle des adultes eſt un peu dure, à moins qu’elle ne ſoit ſalée.

V. Le Moromore. Camelus arcuanus.

Corps laineux ; point de boſſe ; muſeau courbé en deſſus ; queue pendante.

Molina hiſt. nat. Chil. p. 279. Nieremb. hiſt. nat. p. 182. Ovalle Chil. p. 44. Cieza. Peru. p. 232. Feuillé journ. 3. p. 23. Frezier voy. 1. p. 264. pl. 22. f. A.

Il habite dans les royaumes du Chili & du Perou ; à l’exception de ſon long cou & de ſes jambes élevées, il reſſemble aſſez au belier, par la forme de ſa tête, ſon muſeau, ſes oreilles flaſques & pendantes, ſes yeux, ſa queue (plus courte cependant), ſa laine (quoique plus fine). Sa longueur eſt d’environ ſix pieds & ſa hauteur ne paſſe guères quatre pieds par derrière ; pélage tantôt blanc, tantôt noir, tantôt brun, tantôt cendré. Chair ſapide.

On l’employoit autrefois à porter des fardeaux & au labourage, & l’on faiſoit des vêtemens avec ſa laine ; à préſent on en tiſſe des étoffes très fines, ſemblables par leur éclat à de la ſoie.

VI. La Vigogne. Camelus vicugna.

Corps laineux ; point de boſſe ; muſeau camus, obtus ; queue redreſſée.[4]

Molina hiſt. nat. Chil. p. 277. Laët americ. p. 406. Nieremb. hiſt. nat. p. 184. f. p. 185. Cieza Peru. p. 233. Ulloa voy. 1. p. 506. 525. t. 24. f. 3. Frez. voy. 1. p. 266. Briſſ. an. p. 57. n. 4. Buff. œuv. compl. 4o . V. v. p. 488. pl. 61.

Elle habite les ſommets eſcarpés des Cordillières, ſurtout dans les provinces du Chili, nommées Coquimbo & Copiapo ; elle va en troupe, ſupporte très-aiſément le froid, elle eſt craintive, & court très-vîte ; des morceaux de toile ou de drap liés à une corde l’amuſent & l’étonnent ; on l’aprivoiſe difficilement ; ſa chair eſt ſavoureuſe ; ſa laine eſt propre à faire des chapeaux & des étoffes qui approchent de la ſoie.

Elle reſſemble un peu à la chèvre par le port & la queue ; mais elle s’en éloigne par ſon cou qui eſt long de vingt pouces, ſa tête ronde ſans cornes, ſes oreilles petites, droites & aiguës, ſon muſeau court, ſes jambes du double plus hautes, ſa laine excellente & très fine, de couleur de roſe, prenant bien le teint. Elle eſt diſtinguée de l’eſpèce ſuivante par ſon corps plus effilé, ſa laine plus fine & plus courte, ainſi que par ſon muſeau qui eſt auſſi plus court ; elles ne s’accouplent point enſemble. On trouve du bezoard dans ſon eſtomac.

VII. Le Paco. Camelus paco.

Point de boſſe ; corps laineux, muſeau oblong,

Raj. quad. 147. Klein quad. p. 42. Hernand. mexic. p. 663. Laët amer. p. 405. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 16. Frez. voy. 1. p. 267. Penn. quad. p. 66. n. 53.

Il habite les hautes montagnes du Perou, ſe raſſemble en troupe ; il eſt plus petit que les précédens & ne ſauroit porter une charge de plus de cinquante à ſoixante livres ; ſa chair eſt moins bonne que celle de vigogne ; ſa laine quoique plus longue, eſt auſſi moins fine, d’une couleur pourprée en deſſus, & blanche en deſſous dans l’animal ſauvage ; variée de noir, de blanc & de roux dans l’animal domeſtique. On l’employe à la fabrication d’étoffes qui reſſemblent à de la demie ſoye.

GENRE XXXIII.

MUSC.
Point de cornes.
Huit dents inciſives inférieures.
Dents canines ſupérieures ſolitaires ſaillantes.

I. Le Muſc proprement dit. Moſchus moſchiferus.

Une follécule ou bourſe près du nombril.

Pall. ſpic. zool. faſc 13 t. 4-6. Schreb. Saeugth. 5. t. 242. Schroeck hiſt. moſch. Vienn. 1682. 4. t. 44. Brun it. 121. t. 121. Nieremb. hiſt. nat. p. 184. J. G. Gmelin. nov. comm. Petrop. 4. p. 393. Raj. quad. p. 127. Geſn. quad. 786. Thierb. p. 50. f. p. 50. 51. Jonſt. quad. t. 29. Aldrov. biſulc. p. 743. f. p. 744. Jonſt. quad. 78. Charlet. exerc. p. 10. Klein quad. p. 18. Briſſ. regn. an. p. 97. n. 5. Buff. hiſt. nat. XII. p. 361. Penn. quad. p. 56. n. 46. t. 10. f. 1.

Il habite les plus hautes montagnes de l’Aſie la plus orientale ; principalement cette region élevée, entiérement renfermée entre des rochers & des montagnes, ſituée entre les monts Atlas & ceux qui ſeparent le Thibet des Indes. Il vit ſolitaire, & frequente particuliérement les rocs eſcarpés, les vallons dominés par des élévations couvertes de neige, les forêts de pin qui s’y trouvent, les ſommités avancées des glaciers. Deja au ſixième ſiècle, il étoit mentionné dans Côſme ; il eſt très-agile au ſaut, à la courſe, à la nage ainſi qu’à grimper les hauteurs, il eſt très-craintif, il s’apprivoiſe difficilement. Le tems du rut eſt en Novembre & en Décembre, les mâles ſe livrent alors pour leurs femelles des combats opiniâtres ; dans d’autres tems cet animal eſt d’un naturel fort doux. Sa chair eſt mangeable, celle des jeunes individus eſt ſavoureuſe.

Il eſt de la taille d’un chevreuil de ſix mois ; ſon poids eſt de dix-huit à trente-cinq livres (à douze onces la livre) ; la longueur de l’animal adulte eſt rarement moins de deux pieds trois pouces, & n’excede guère deux pieds onze pouces. Tête d’une forme très-jolie, preſque ſemblable à celle du chevreuil ; poil plus gros que celui du cerf, mais très liſſe, doux, lâche, très fourni, variant en couleur ſelon l’âge de l’individu & la ſaiſon de l’année, le plus ſouvent d’un brun-noirâtre, grisâtre en deſſous, rarement blanchâtre ; le pelage des jeunes ou leur livrée, eſt marquée de barres & de taches qui s’évanouiſſent inſenſiblement avec l’âge ; les pelletiers & les tanneurs font uſage de ſa peau. Queue très-courte. Près de l’orifice du prépuce ou vers le nombril ſe trouve une follicule ou eſpèce de bourſe contenant du muſc ; cette bourſe eſt de forme prèſque ovale, aplatie d’un côté, convexe de l’autre, ayant une ouverture très ſimple ; elle eſt vuide dans les jeunes muſcs & contient dans les adultes une drachme & demie, même deux drachmes de matiere ambrée, onctueuſe, grumelée, friable, d’un brun-obſcur, beaucoup plus odorante dans les muſcs du Thibet que dans ceux de Sibérie, où il ſent un peu le caſtoreum.

II. Le Muſc Indien. Moſchus Indicus.

Roux en deſſus, d’un blanchâtre uniforme en deſſous ; cornes des pieds ſuccenturiées ou refournies ; queue aſſez longue. Schreb. Saeugth. V. t. 245. Briſſ. regn. an. p. 95. n. 1.

Il habite dans l’Inde ; il n’eſt guere plus grand que le précédent. Sa tête reſſemble à celle du cheval ; oreilles longues, oblongues ; jambes effilées.

III. Le Chevrotain. Moſchus Pygmæus.

D’un brun roux en deſſus, blanc en deſſous ; les cornes des pieds non refournies.

Erxleb. mam. p. 322. n. 3. ſyſt. nat. XII. p. 92. ſyſt. nat. X. p. 69. Briſſ. regn. an. p. 96. n. 2. ſeb. muſ. 1. p. 70. 73. t. 43. f. 1. 2. 3. t. 45. f. 1. Klein quad. p. 22. Buff. hiſt. nat. XII. p. 315. 341. pl. 42. 43. f. 1. 3-8. Penn. quad. p. 59. n. 49.

Il habite dans l’Inde, dans l’ile de Java & les autres iles de l’Océan indien ; ſa longueur eſt de neuf pouces & demi. Sa queue a un pouce de long ; oreilles longues.

IV. Le Memina. Moſchus Meminna.

D’un cendré-olivâtre en deſſus, blanc en deſſous ; côtés du corps tachés de blanc ; cornes des pieds non réfournies.

Erxleb. mam. p. 322. n. 2. Schreb. Saeugth. 5. t. 243. Knox. Ceyl. p. 21. Buff. hiſt. nat. XII. p. 315. œuv. compl. 4o . V. v. p. 360. Penn. quad. p. 59. n. 48. t. 10. f. 2.

Il habite dans l’ile de Ceylan ; ſa longueur eſt d’un pied & demi. Oreilles longues. Queue très-courte.

V. Le Chevrotain de Java. Moſchus Javanicus.[5]

De couleur ferrugineuſe en deſſus, blanc longitudinalement en deſſous ; queue un peu allongée, velue, blanche en deſſous & au ſommet ; cornes des pieds refournies, petites.

Pall. ſpicil. zool. XII. p. 18. XIII. p. 28.

Il habite dans l’ile de Java ; il eſt de la taille du lapin ; ſes pieds ſont ceux du chevrotain proprement dit ; muſeau & oreilles nues ; point de touffes de poil aux genoux, point de larmiers ou enfoncemens au devant des yeux, point de cavités au bas ventre ; nuque du cou, d’un gris blanc, mêlé de poils bruns. Deux bandes ſur le deſſous du cou auſſi de couleur brune & qui ſe joignent en chevron, le cou y eſt blanc au reſte ; deux poils longs divergens ſous la gorge ; ſommet de la tête longitudinalement noirâtre.

VI. Le Virrebocère. Moſchus Americanus.

D’un roux brun ; bouche noire ; gorge blanche.

Erxleb. mam. p. 324. n. 4. Klein quad. p. 22. Briſſ. regn. an. p. 96. n. 3. Seb. muſ. 1. p. 71. t. 44. f. 2. des March. voy. 3. p. 281. Bancroft Guian. p. 123. Penn. quad. p. 58. n. 47.

Il habite à la Guiane & au Bréſil. Il eſt agile, court très-vîte, eſt fort craintif ; ſa taille égale à peine celle d’un chevreuil. Poils courts & doux, ceux de la tête & du cou bruns en deſſus, ceux du corps & des cuiſſes d’un roux brun. Jambes poſtérieures plus longues que les antérieures ; queue courte ; oreilles longues de quatre pouces. Eſt-ce peut-être un jeune baieu ou chevreuil d’Amérique ?

GENRE XXXIV.

GIRAFFE.
Cornes très ſimples, couvertes d’une peau, terminées par un faiſceau de poils noirs.
Dents inciſives inférieures au nombre de huit, ſpatulées ; la dernière de chaque côté profondement bilobe à l’extérieur.

I. La Giraffe. Camelopardalis Giraffa.

Schreb. Saeugth. 5. t. 255. Plin. hiſt. nat. VIII. c. 18. Oppian. cyneg. 3. p. 461. Geſn. quad. p. 160. Aldrov. biſulc. p. 927. f. p. 931. Jonſt. quad. p. 98. t. 39. 45. Charlet. exerc. p. 13. Raj. quad. p. 90. Pr. Alp. æg. 1. p. 236. t. 14. f. 4. Ludolf æthiop. 1. c. 10. n. 33. comm. p. 149. Syſt. nat. XII. p. 92 n. 1. Haſſelq. it. Pal. p. 203. act. Ups. 1750. p. 15. Vincent. ſpecul. doctr. 19. c. 97. Albert. de anim. p. 223. Nieremb. hiſt. nat. p. 191. Jonſt. quad. t. 40. Bellon. obſ. p. 118. f. p. 119. Theven. coſmog. 1. fol. 388. b. f. fol. 389. a. Lobo. abiſſ. 1. p. 292. Buff. hiſt. nat. XIII. p. 1. Klein quad. p. 22. quad. p. 22. Briſſ. quad. p. 61. Geſn. Thiesb. p. 236. f. p. 237. 238. Penn. quad. p. 10. n. 12.

La giraffe habite dans le pays de Sennaar ; entre l’Égypte ſupérieure & l’Éthiopie, même dans cette derniere region où Coſme l’avoit déjà obſervée de ſon tems, rarement dans l’Aſie, plus rarement encore dans l’Afrique plus méridionale ; elle ſe tient dans les bois feuillés ; ſon naturel eſt doux, & craintif ; c’eſt un très-bel animal, très leger à la courſe ; il s’accroupit à la manière du chameau ; il pait l’herbe en écartant ſes longues jambes antérieures, mais il broute le plus ſouvent les feuilles des arbres.

Grandeur d’un chameau de moyenne taille ; pélage mêlé de blanchâtre & de roux, marqué de taches nombreuſes couleur de rouille ; tête ſemblable à celle du cheval ; oreilles aſſez petites ; cou droit, comprimé, très-long, comme celui du chameau ; dos un peu convexe, & garni d’une criniere depuis le derriere de la tête juſqu’à la queue ; queue ronde terminée par un floccon, & de la longueur de la moitié des jambes de derrière ; jambes cylindriques, les antérieures beaucoup plus longues que les poſtérieures, de façon que l’animal a par devant dix-ſept pieds de hauteur tandis qu’il n’eſt haut que de neuf pieds par derriere.

GENRE XXXV.

CERF.
Cornes ſolides, couvertes dans leur jeuneſſe d’une peau velue, prenant de l’accroiſſement par leurs extrêmités, ſe dépouillant de leur enveloppe, annuelles, branchues.
Dents inciſives inférieures au nombre de huit.
Point de dents canines (quelquefois des dents canines ſolitaires, à la mâchoire ſupérieure.)

I. L’Aha. Cervus pygargus.

Point de queue, cornes à trois branches.

Pall. it. 1. p. 97. 453. Schreb. Saeugth. V. t. 231. S. G. Gmelin. it. 3. p. 496. t. 56.

Il habite les hautes montagnes de l’Hircanie, de la Ruſſie & de la Sibérie, ſituées au delà du Volga, & deſcend l’hiver dans les campagnes ; il reſſemble au chevreuil, mais il eſt plus grand. Son poil eſt très-fourni, jaunâtre en deſſous du corps & ſur les membres, noir près du muſeau & aux côtés de la levre inférieure ; l’extrêmité de cette levre & la region des feſſes ſont de couleur blanche. Cornes tuberculées à leur baſe ; oreilles couvertes en dédans de poils blancs, courts ; orbites des yeux munies de cils & de poils épars, longs & noirs.

II. L’Élan. Cervus Alces.

Cornes ſans tige & palmées ; caroncule gutturale.

Faun. ſuec. 39. Schreb. Saeugth. 5. t. 246. A. B. Miller on various ſubj. of nat hiſt. t. 10 A. Briſſ. regn. an. p. 93. n. 9. Cæſar bell. gall. 6. c. 27. Geſn. quad. p. 1. 2. Scheff. Lap. p. 336. Charlet. exerc. p. 12. Plin. hiſt. nat. VIII. c. 15. Schwenckf. theriotr. p. 53. Aldr. biſ. p. 866. f. p. 869. 870. Jonſt. quad. t. 30. 31. Olear. muſ. t. 9. f. 2. Bonann. muſ. t. 295. muſ. Worm. p. 336. Raj. quad. p. 86. J. F. Leopold diſſ. de alce. Baſil. 1700. 4. Laët amer. p. 68. Dudley act. Angl. n. 368. p. 165. Dale act. Ang. n. 444. p. 384. Lawſon Carol. p. 123. Penn. quad. p. 40. n. 35. t. 7. f. 1. 2. Charlev. nouv. fr. 3. p. 126. Buff. hiſt. nat. XII. p. 79. pl. 7-8. 9.

Il habite le plus ſouvent les bois de peupliers, du Nord de l’Amerique, de l’Europe & de l’Aſie juſqu’au Japon ; il eſt de la taille du cheval ; ſon naturel eſt doux, ſinon au tems du rut ; il peut parcourir une cinquantaine de milles par jour ; ſes pieds font entendre en courant une ſorte de craquement ; ſon cuir reſiſte preſqu’à la balle ; il rue. Sa chair eſt bonne à manger.

III. Le Cerf proprement dit, la Biche, le Faon. Cervus Elaphus.

Cornes branchues, rondes, recourbées.

Faun. ſuec. 40. Schreb. Saeugth. 5. t. 147. A. B. C. D. E. Briſſ. regn. an. p. 86. n. 1. Ariſt. hiſt. an. II. c. 7. & 18. VI. c. 29. IX. c. 6. Aelian. an. VI. c. 11. 13. VII. c. 39. XII. c. 18. Oppian. cyneg. II. 176. Plin. hiſt. nat. VIII. c. 32. Geſn. quad. p. 354. Schwenckf. Theriotr. p. 81. Aldrov. biſulc. p. 769. f. p. 774. Jonſt. quad. p. 82. t. 32. 35. Muſ. Worm. p. 338. Scheff. lap. p. 337. Charlet. exerc. p. 11. Wagn. Helv. p. 173. Sibb. Scot. an. p. 9. Raj. quadr. p. 84. Rzaz. pol. p. 216. Buff. hiſt. nat. VI. p. 63. pl. 9. 10. 12. Penn. quad. p. 49. n. 38. Ridinger jagdb. Th. t. 4. 5.

v. b. Le Cerf d’Allemagne. Cervus Hippelaphus.

Poils du cou plus longs ; taille plus élevée ; il parvient à un plus grand âge.

Erxleb. mam. p. 304. Buff. regn. an. p. 87. n. 2. Ariſt. hiſt. an. II. c. 5. Plin. hiſt. nat. VIII. c. 33. Geſn. Quad. p. 1101. Charlet. exerc. p. 12. Jonſt. quad. t. 35. Geſn. Thierb. p. 199. 210.

v. c. Le Cerf de Corse. Cervus Corſicanus.

Pélage brun ; taille plus petite.

Erxleb. mam. p. 304. Buff. hiſt. nat. VI. p. 95. pl. 11.

v. d. Le Cerf du Canada. Cervus Canadenſis.

Cornes très-amples.

Erxleb. mam. p. 305. Briſſ. regn. an. p. 88. n. 3. Brick. North-Carol. p. 109. Dale act. angl. n. 444. p. 384. Lawſon Carol. p. 123. Catesb. Carol. app. p. 28.

Le Cerf habite dans toute l’Europe, dans l’Amerique ſeptentrionale & en Aſie juſqu’au Japon ; il va en troupe, ſous la conduite d’un mâle. Il nage bien ; il ne paſſe guere trente ans ; il eſt d’un caractere doux, ſinon au tems du rut, en Août & Septembre. Les mâles combattent alors vivement pour leurs femelles ; celles ci ſont rarement munies de cornes ; elles portent pendant huit mois, & mettent bas un ſeul faon, rarement deux ; le mâle dépouille ſa tête aux mois de Février & de Mars & la réfait en Juillet. Sa fourrure eſt très-belle. Sa chair eſt ſavoureuſe.

Ce très-beau quadrupède eſt haut de trois pieds & demi, d’un roux brun en deſſus, blanchâtre en deſſous, rarement tout blanc ; la livrée du faon eſt tachée de blanc. Il a un larmier ou foſſe lachrymale au devant de chaque œil. Ses andouillers augmentent en nombre à chaque année.

Deſcr. anat. E. N. C. Cent. 10. app. 448. Graba Eleogr. Gen. 1668. 8. I. G. Agric. cerv. nat. Amberg. 1617. 4.

IV. Le Renne. Cervus tarandus.

Cornes branchues, recourbées, rondes ; à ſommités palmées.

Faun. ſuec. 41. Amœn. acad. 4. p. 144. t. 1. Muſ. ad. fr. 1. p. 11. Schreb. Saeugth. V. t. 248. A. B. C. C. Plin. hiſt. nat. VIII. c. 34. Aldr. biſ. p. 859. f. p. 861. Jonſt. quad. p. 90. t. 37. Charlet. ex. p. 12. Scheff. Lap. p. 321. f. p. 327. Aelian. an. 2. c. 16. Geſn. quad. p. 950. Aldr. Biſ. p. 863. Jonſt. quad. t. 37. Muſ. Worm. p. 337. Scheff. Lap. p. 338. Charlet. exerc. p. 12. Klein quad. p. 23. t. 1. Raj. quad. p. 88. Olear. Muſ. 16. t. 10. f. 3. Buff. hiſt. nat. XII. p. 79. pl. 10. 11. 12. Penn. quad. p. 46. n. 36. t. 8. f. 1. Briſſ. regn. an. p. 92. n. 8. Geſn. Thierb. p. 206. 207. 208. 209. Gr. v. Mellin Schr. der berl. nartuf. Geſ. V. 1. n. 1.

v. b. Le Renne du Groenland. Tarandus groenlandicus.

Cornes rondes, couvertes de bas en haut d’une peau velue ; muſeau pileux (même dans cette partie qui d’ordinaire n’eſt qu’une peau nue & humide).

Briſſ. regn. an. p. 88. n. 4. Raj. quad. p. 90. Catesb. Carol. app. p. 28. Edw. av. 1. t. 51.

v. c. Le Caribou. Tarandus caribou.

Cornes droites, ayant une branche unique à leur baſe, recourbée, en devant.

Briſſ. regn. an. p. 91. n. 6. Charlev. nouv. Fr. 3. p. 129. Dobbs Huds. p. 20. 22.

Le Renne habite les hautes montagnes les plus ſeptentrionales de l’Amérique, de l’Europe & de l’Aſie juſqu’au Kamſchatka & au Spitzberg, cependant auſſi dans la Ruſſie plus auſtrale, ainſi qu’en Sardaigne où il eſt plus petit de taille, & en Laponie. Pendant l’été il ſe tient ſur ces hauteurs, mais l’hiver il deſcend dans les plaines déſertes ; il en eſt chaſſé au printems par le couſin commun, l’œſtre & le taon du renne ; lorſqu’il court (ou même lorſqu’on lui cauſe quelque ſurpriſe ou crainte en le touchant) ſes membres font entendre un craquement ; il ſe nourrit du lichen de renne caché ſous la neige ; le mâle dépouille ſa tête d’abord après le rut vers la fin de Novembre ; la femelle porte un bois comme le mâle mais beaucoup plus petit & qu’elle conſerve juſqu’au tems qu’elle doit faire ſes petits ; elle porte pendant trente-trois ſemaines, entre en rut vers la fin de ſeptembre & met-bas à la mi-mai, ſouvent deux faons. La vie du renne, ne s’étend point au delà de ſeize ans en état de domeſticité ; on l’éleve communément en Laponie pour l’emploi qu’on en fait à tirer des traineaux & des voitures[6], pour ſon lait, ſa viande, ſa peau, de laquelle les ſamoïedes font même des voiles ; étant châtré, il ſe dépouille rarement de ſa tête avant ſa neuvième année.

Corps de la taille du daim, haut de trois pieds & long de quatre dans l’état de domeſticité, plus grand dans l’état ſauvage ; brun en deſſus, mais griſonnant peu à peu avec l’âge, & devenant enfin entiérement blanc ; en deſſous de couleur blanche comme auſſi à la bouche, au périnée & à la queue ; poils très-denſes, plus longs au bas du cou ; prépuce du mâle pendant ; ſix mamelles à la femelle dont les deux poſtérieures ſont fauſſes.

Deſcript. anat. Bartholin act. Hafn. 1671. n. 135. Houſten act. Stockh. 1774. v. 25. trim. 2. n. 4.

V. Le Daim, la Daine. Cervus Dama.

Cornes branchues, récourbées, comprimées, à ſommité palmée.

Faun. ſuec. p. 42. Schreb. Saeugth. 5. t. 249 A B. Briſſ. regn. an. p. 91. n. 7. Klein quad. p. 25. Raj. quad. p. 85. Plin. hiſt. nat. XI. c. 37. Oppien cyneg. II. 293. 296. Geſn. quad. p. 335. f. p. 1100. Schwenckf. Theriotr. p. 87. Aldrov. biſ. p. 741. Jonſt. quad. p. 77. t. 31. Buff. hiſt. nat. VI. p. 167. pl. 27. 28. Penn. quad. p. 48. n. 37. Ridinger jagdb. th. t. 7. Geſn. Thierb. p. 202. f. p. 203. Gr. a Mellin Schrb. der berl. naturf. Ges. v. 2. n. 9.

Il habite en Europe jusqu’à la Perse septentrionale, il est plus rare que le cerf & ordinairement plus petit. C'eſt le jachmur de l'écriture sainte. Son pélage est roux brun, taché de blanc, rarement tout-à-fait blanc. Il va en troupe, s’apprivoise aisément, ne vit guère que vingt ans ; la femelle n’a point de bois, elle est pleine pendant huit mois & met bas un, peu souvent deux, & presque jamais trois petits. Il s'écarte d'une ficelle tendue horizontalement. It. Goth. 335. Sa chair est bonne à manger.

Descr. anat. d'un daim. hermaphrodite. Journ. encyc. 1776. P. 2.

VI. Le Daim de Virginie. Cervus Virginianus.

Cornes branchues, tournées en devant, un peu palmées,

Penn. quad. p. 51. n. 39 t. 9 f. 2. Raj. quad. p. 86. Sloan. jam. 2. p. 328. du Pratz Louis. 2. p. 69. Lawſ. Carol. p. 123. Catesb. Carol. app. p. 28. Brickell North-Carol. p. 109.

Il habite dans la Caroline & la Virginie ; il ressemble assez au précédent mais il est plus haut de jambes, sa queue est aussi plus longue & son pélage plus cendré ; il va de même en troupe, il est agile & s’apprivoise facilement ; pendant l’hiver il se nourrit de mousse d’arbres ; il est sujet aux vers dans la tête & la gorge ; sa chair est seche ; sa fourrure est excellente.

VII. L’Axis. Cervus Axis.

Cornes rameuses, rondes, droites, à sommité fourchue ; corps taché de blanc.

Erxleb. mam. p. 312. Schreb. Saeugth. 5. t. 250 Plin. hist. nat. VIII. c. 21. Raj. quad. p. 89. Buff. hist. nat. XI. p. 397. pl. 37. 39. Penn. quad. p. 51. n. 40. id. p. 106. n. 48. Où il rapporte une variété de couleur uniforme, à sommité des cornes trifurquée, & p. 52. n. 41. une autre variété à grandes cornes blanchâtres, à sommet trifurqué.

Il habite dans l’Inde & aux iles de l’ocean indien. On l’apprivoiſe ſans peine. Il à l’odorat très-fin. Sa chair eſt mangeable étant ſalée.

Taille du daim ; Pélage d’un roux-pâle ; queue rouſſe en deſſus, blanche en deſſous.

VIII. Le Cerf-cochon. Cervus Porcinus.

Cornes minces trifurquées ; pélage brun en deſſus, cendré en deſſous.

Schreb. Saeugth. 5. t. 251. Penn. quad. p. 52. n. 42. t. 8. f. 2.

Il habite dans l’Inde, ſa longueur eſt de trois pieds ſix pouces, ſa hauteur de deux pieds, quatre pouces. Cornes longues de treize pouces ; corps aſſez gros ; queue de huit pouces de long ; pieds & ſabots menus.[7]

IX. Le Baieu. Cervus Mexicanus.

Cornes trifurquées à leur ſommet, recourbées en devant ; pélage roux.

Penn. hiſt. of. quad. p. 110. n. 52. Barter. Fr. équin. 151. Hernandez an. mexic. 324. Bancr. guin. 122. Buff. hiſt. nat. VI. p. 210. 243. pl. 37.

Il habite dans la nouvelle Eſpagne, la Guiane, & au Breſil. Cornes groſſes robuſtes, longues de dix pouces ; taille du chevreuil ; la robe des jeunes individus eſt tachée. Tête groſſe ; yeux grands & brillans. Chair moins bonne que celle du cerf. (comme il paroit douteux ſi cet animal eſt ou un cerf ou un chevreuil, il vaut mieux lui donner un nom ſpécifique propre & c’eſt ce qu’a fait Bancroft en lui impoſant celui de Baieu, apparemment d’après la couleur de ſon pelage qui eſt roux ou rouge-bai. Celui de Biche de bois dont l’appelle Barrère fr. équin. 151. eſt un nom vague & qui le détermine auſſi peu que ceux de biche des paletuviers, de biche de barallou.)

X. Le Chevreuil. La Chevrette. Cervus capreolus.

Cornes branchues, rondes, droites, à ſommité fourchue ; pelage d’un brun roux.

Faun. ſuec. 43. Schreb. Saeugth. 5. t. 252. A. B. Erxleb. mam. p. 313. Briſſ. regn. an. p. 89. n. 5. Plin. hiſt. nat. VIII. c. 53. 58. X. c. 72. XI. c. 37. Aldr. Bis. p. 738. Jonſt. quad. p. 77. t. 31. Raj. quad. p. 89. Geſn. quad. p. 324. 1098. Schwenckf. Theriotr. p. 78. Jonſt. quad. t. 33. Muſ. Worm. p. 339. Wagn. Helv. p. 173. Sibb. Scot. an. p. 9. Klein quad. p. 24. Charlet. exerc. p. 12. Rzacz. Pol. p. 217. Buff. hiſt. nat. v. VI. p. 198. pl. 32. 33. Penn. quad. p. 53. n. 43. Geſn. Thierb. p. 144. f. p. 144. 145. Ridinger jagdb. Th. t. 9.

Il habite en petites troupes dans les boccages montueux de l’Europe & de l’Aſie ; il eſt agile ; il dépouille ſa tête en automne, & la refait pendant l’hiver ; le tems du rut eſt au commencement de Novembre ; la femelle n’a point de bois ; elle porte pendant vingt à vingt-deux ſemaines & met-bas en Avril deux faons. Sa chair eſt excellente.

Sa longueur eſt d’environ quatre pieds, ſa hauteur de deux pieds & demi. Poils doux, courts pendant l’été, roux en deſſus terminés de gris, plus longs pendant l’hiver & grisâtres ; noirâtres ſur le dos ; blancs en deſſous. Face noirâtre ; cornes longues de ſix à huit pouces, à trois, rarement à quatre branches ou andouillers. Cuiſſes grêles ; queue longue d’un pouce.

XI. Le Muntjac. Cervus Muntjac.

Cornes rondes, pileuſes, tournées en arrière, trifurquées ; à ſommité ſupérieure recourbée & terminée en pointe.

Schreb. Saeugth. 5. t. 254. Penn. hiſt. of quad. p. 107. n. 50 ; Buff. œuv. compl. 4o . v. IV. p. 504. pl. 60.

Il habite en fort petites troupes dans les îles de Java & de Ceylan ; il a le port du Cerf-cochon. Sa taille eſt beaucoup plus petite que celle du Chevreuil. Les cornes s’étendent ſous la peau au devant des yeux par (deux) côtes longitudinales, qui la ſoulevent d’une manière très-ſenſible & qui ont une origine commune à la diſtance de deux pouces du bout du muſeau ; elles ſont couvertes de la peau continuée de la tête juſqu’à la hauteur de trois pouces au-deſſus de l’os frontal ; à cette élévation elles ſont ſurmontées par ce qu’on nomme les meules & leurs pierrures dans les cerfs, leſquelles couronnent la peau qui finit en deſſous ; elles ſe partagent enſuite en andouillers, ſont liſſes & d’un blanc tirant un peu ſur le jaune, ſans perlures ni gouttières. Voyez Buffon à l’endroit cité. La chair de ce joli animal eſt excellente.

XII. Le Cerf de Guinée. Cervus Guinenſis.

Gris en deſſous, noirâtre en deſſus.

Muſ. ad Fr. 1. p. 12. Penn. quad. p. 55. n. 45.

Il habite en Guinée. Eſt-il réellement de ce genre ?

Les Cerfs n’ont point de véſicule du fiel. Ils frappent de leurs pieds antérieurs. Ils aiment les forêts.

Le Temagazame, Hern. mex. p. 325 ; le Cuguaçu-apara & le Cuguaçu-eté, Marcg. Braſ. 235. Piſ. Ind. p. 97. f. p. 98. La Biche de bois & la Biche des Paletuviers. Barr. fr. eq. 15 ; les Mazames & le Cariacou. Buff. hiſt. nat. XII. p. 317. 347. pl. 44. qui tous paroiſſent être de ce genre, ſont-ce des eſpeces diſtinctes de celles ſuſmentionnées ?

GENRE XXXVI.

GAZELLE.
Cornes creuſes, tournées en haut, rondes, annelées ou ſpirales, perſiſtantes.
Huit dents inciſives inférieures.
Point de dents canines.

I. La Gazelle bleue. Antilope Leucophæa.

Cornes recourbées, aſſez rondes, annelées ; pelage bleuâtre.

Pall. miſc. zool. p. 4. ſpic zool. I. p. 6. XII. p. 12. Schreb. Saeugth. 5. t. 278. Kolb. Vorgeb. p. 141. Penn. quad p. 24. n. 13.

Elle habite au Cap de Bonne-Eſpérance ; elle eſt plus grande que le Daim, de couleur blanche en deſſous ; ligne blanche devant les yeux ; pieds de la même couleur ; queue longue de ſept pouces, blanche à ſon ſommet & terminée par un petit floccon ; cornes longues de vingt pouces, à vingt anneaux & à ſommet liſſe.

II. Le Kob. Antilope Lerwia.

Cornes recourbées, ridées ; pelage rouſſâtre ; nuque barbue.

Pall. ſpic. zool. 12. p. 12. Erxleb. mam. p. 293. n. 23. Buff. hiſt. nat. XII. p. 210. 267. pl. 32. f. 1. Shaw it. 1. p. 313. Penn. quad. p. 39. n. 34.

Il habite dans la partie la plus ſeptentrionale de l’Afrique, particuliérement près des fleuves Gambie & Sénégal ; il eſt de la taille du Daim. Faiſceau de poils remarquable ſur la nuque & des poils aſſez longs aux genoux antérieurs. Cornes longues de treize pouces à huit ou neuf anneaux, liſſes à leur ſommet.

III. Le Chamois. Antilope Rupicapra.

Cornes droites, rondes, liſſes, crochues en arriere à leur ſommet.

Pall. miſc. zool. p. 7. ſpic. zool. I. p. 4. XII. p. 12. Schreb. Saeugth. 5. t. 279. Erxleb. mam. p. 268. n. 1. Syſt. nat. XII. p. 95. n. 4. Briſſ. regn. an. p. 66. n. 4. Oppian. Cyneg. II. 338. Plin. hiſt. nat. VIII. c. 53. XI. c. 37. Geſn. quad. p. 321. f. p. 319. Bellon. obſ. p. 57. Ald. biſ. p. 727. Jonſt. quad. 74. t. 27. 32. Charlet. exerc. p. 9. Wagn. Helv. p. 183. Raj. quad. p. 78. Klein. quad. p. 17. Scheuchz. it. alp. 1. p. 155. Rzacz. pol. 223. Perr. anim. 1. p. 201. t. 29. Buff. hiſt. nat. XII. p. 136. 177. pl. 16. Penn. quad. p. 17. n. 10. Geſn. Thierb. p. 140. Ridinger jagdb. Th. t. 12. Bochart hierozoic. L. III. c. 22.

Il habite dans les Alpes de l’Italie, de la Savoie, du Valais, de la Suiſſe, les monts Rhétiens, Noriques, Krapacs, les hautes montagnes de la Grèce, de l’île de Crête, du Dauphiné, les Pyrenées, le Caucaſe, le Taurus, & ſe tient ſur leurs ſommités, les plus inacceſſibles ; il devient de jour en jour plus rare ; il va en troupe, ſe nourrit de jeunes pouſſes d’arbres, d’herbages, de racines, ſur-tout de celles de l’Æthuſe à feuilles Capillaires, dont on lui trouve quelquefois des égagropiles. Kram. Auſtr. 320. Il eſt très-vîte à la courſe ; il eſt craintif, a la vue, l’ouie, l’odorat excellens ; ſa voix reſſemble à un ſiflement ; il ſe retire pendant l’hiver dans les cavernes des rochers ; il s’accouple en Octobre & Novembre, la femelle met-bas au mois de Mars & d’Avril deux ou trois petits.

Il eſt de la taille du bouc, à jambes cependant plus hautes. Poils, ſur-tout pendant l’été, aſſez courts, d’un roux brun ; ceux du dos blancs avec une ligne noirâtre ; le front, le ſommet de la tête, la gorge, la face interne des oreilles auſſi de couleur blanche ; cornes noires dans les deux ſexes, ridées hormis à leur ſommet. Une ouverture ſous la peau derriere les cornes ; levre ſupérieure un peu fendue. Genoux barbus. Queue courte, noirâtre même en deſſous. Fourrure excellente. Chair ſavoureuſe.

IV. Le Nanguer. Antilope Dama.

Cornes courbées en devant ; corps blanc en deſſous, dos & une bande près des yeux de couleur fauve.

Pall. miſc. zool. p. 5. ſpic. zool. Faſc. I. p. 8. XII. p. 13. n. 4. Schreb. Saeugth. 5. t. 264. Plin. hiſt. nat. VIII. c. 53. XI. c. 37. Geſn. quad. p. 334. Aldr. biſ. p. 729. Jonſt. quad. p. 75. t. 27. Raj. quad. p. 83. Buff. hiſt. nat. XII. p. 213. pl. 12. f. 3. pl. 34. Penn. quad. p. 30. n. 22.

Il habite au Sénégal ; il court avec une grande vîteſſe ; & s’apprivoiſe aiſément ; ſa longueur eſt d’environ quatre pieds, ſa hauteur de deux pieds huit pouces ; ſa couleur eſt fauve en deſſus, blanche en deſſous, la poitrine eſt tachée de blanc. Des cornes aux deux ſexes longues de huit pouces ; ſeulement ſix dents inciſives à la mâchoire inférieure.

V. Le Nagor. Antilope Redunca.

Cornes courbées en devant à leur ſommet ; corps rouſſâtre ; poil un peu hériſſé.

Pall. miſc. zool. p. 5. ſpic. zool. I. p. 8. XII. p. 13. n. 5. Schreb. Saeugth. 5. t. 265. Ælian. hiſt. an. l. XIV. c. 4. Buff. hiſt. nat. XII. p. 326. pl. 46. Penn. quad. p. 30. n. 23.

Il habite près le fleuve Sénégal ; ſon pelage eſt preſque en entier d’un roux pâle ; ſa longueur eſt de quatre pieds, ſa hauteur de deux pieds trois pouces ; ſes oreilles ſont longues de cinq pouces, les cornes de cinq pouces & demi.

VI. Le Biggel. Antilope tragocamelus.

Cornes courbées en devant ; nuque garnie d’une crinière ; dos gibbeux ; queue longue terminée par un floccon.

Pall. miſc. zool. p. 5. ſpic. zool. 1. p. 9. XII. p. 13. n. 6. Schreb. Saeugth. 5. t. 262. Erxleb. mam. p. 279. n. 9. Mandelſl. it. 1. p. 122. Parſons act. ang. n. 476. p. 465. t. 3. f. 9. Penn. quad p. 29. n. 20.

Il habite dans les Indes. Il s’accouple à la manière du chameau, auquel il reſſemble auſſi par le cou ; ſa hauteur eſt d’environ cinq pieds. Poils courts ſur le corps & la queue, doux, cendrés, plus longs cependant ſur la queue qui a vingt-deux pouces de longueur. Cornes longues de ſept pouces ; un fanon ſemblable à celui du taureau, garni de poils longs.

VII. Le Nilgaut. Antilope picta.

Cornes courbées en devant[8] ; nuque du cou garnie d’une crinière (ainſi que l’épine du dos juſqu’à la partie poſtérieure de la legère élevation qui eſt au deſſus des omoplates) ; queue longue terminée par un floccon ; pieds annelés de blanc & de noir.

Pall. ſpic. zool. XII. p. 14. n. 7. Schreb. Saeugth. 5. t. 263. A. B. Erxleb. mam. p. 280. Penn. quad. p. 29. n. 21. t. 6. f. 1. 2. Hunter act. ang. v. 61. p. 170. Naturf. 7. p. 236. t. 5.

Il habite dans l’Inde ; ſa hauteur eſt d’environ quatre pieds ; ſa couleur eſt d’un gris obſcur, tirant davantage ſur le brun dans la femelle ; elle n’a point de cornes, celles du mâle (ſont longues de ſept pouces). Oreilles grandes, rayées de noir. Crinière noire, & une touffe de longs poils de la même couleur en forme de barbe au bas de la gorge au commencement de l’arrondiſſement du cou ; trois bandes noires & deux bandes blanches au deſſus du ſabot des pieds.

VIII. Le Saïga. Antilope ſaïga.

Cornes diſtantes, pâles, en forme de lyre ; tranſparentes ; nez cartilagineux ventru.

Pall. miſc. zool. p. 6. ſpic. zool. XII. p. 14. n. 8. p. 21. t. 1. & 3. f. 6. 9. 10. 11. S. G. Gmelin it. 2. p. 174. t. 12. & nov. comm. Petrop. v. 16. P. 1. p. 512. Fotſter act. ang. 57. p. 344. Pall. ſpic. zool. 1. p. 9. Erxleb. mam. p. 289. Penn. quad. p. 35. n. 30. ſyſt. nat. XII. p. 97. n. 11. Strab. geogr. L. VII. Geſn. quad. p. 893. Jonſt. quad. t. 17. Aldr. biſulc. p. 763. Charlet. exerc. p. 11. Rzacz. Pol. p. 224. auct. p. 320. J. G. Gmelin nov. comm. Petrop. V. p. 345. VII. ſumm. p. 39. t. 19. it. ſib. I. p. 212. Buff. hiſt. nat. XII. p. 198. pl. 22. f. 2.

Il habite les regions déſertes, arides, ſituées dans la Ruſſie mineure & dans la Pologne, entre les monts Krapacs, ceux voiſins du Danube, le Caucaſe, les monts Cerauniens, les mers Noire, Caſpienne & d’Aral, les Alpes altaïques, juſqu’au 55me. dégré de latitude ; il va en troupe, ſurtout en automne. Il eſt d’une agilité étonnante, mais il ſe fatigue bientôt ; il eſt craintif, bêle comme un mouton, a l’odorat très-fin ; comme il eſt d’une grande ſenſibilité, on vient à bout de l’apprivoiſer dans ſa jeuneſſe ; il s’accouple vers la fin de Novembre, alors les mâles combattent pour leurs femelles, les défendent contre les loups & les renards & ils voyagent enſemble vers le Midi. Celle-ci n’a point de cornes, ſon poil eſt plus doux que celui du mâle ; elle met bas avant la mi-Mai, ordinairement un ſeul petit. Le ſaïga marche la tête haute, ſon port cependant eſt peu élégant ; il broute l’herbe à ſes côtés & ſouvent en retrogradant ; il eſt ſujet à avoir des vers qui ſe nichent entre la peau charnue & l’épiderme. (On trouve la même choſe aux élans, aux rennes, aux biches). Il répand au tems du rut une forte odeur de muſc ; on en rencontre qui ont trois cornes, mais il eſt rare d’en voir qui n’en ont qu’une ſeule. Sa chair rotie eſt mangeable.

Taille du daim ; longueur de plus de quatre pieds ; narines très-ouvertes, ſans os naſal, ni cloiſon oſſeuſe ; ſix dents molaires de chaque côté des mâchoires ; cou & membres minces ; poil d’été court, très-liſſe, d’un gris jaunâtre ſur le dos & les côtés, plus foncé ſur les jambes en deſſous des genoux ; cou, deſſous du corps & intérieur des jambes blancs ; deſſous des yeux peu-à-peu blanchâtre. Le pelage d’hiver eſt plus long d’environ deux pouces, un peu hériſſé, d’un gris pâle, blanchâtre à l’extrêmité des poils.

IX. La Gazelle goitrée. Antilope gutturoſa.

Cornes en forme de lyre ; corps rouſſâtre ; point de faiſceaux de poil aux genoux.

Pall. ſpic. zool. faſc. XII. p. 14. n. 9. p. 46. t. 2. & 3. f. 14.-17. Bellon it. 1. p. 311. 319. du Halde chin. 2. p. 256-278. 290. Meſſerſchmid. muſ. Petrop. 1. p. 336. n. 12. I. G. Gmelin nov. comm. Petrop. 5. p. 347. t. 9.

Elle habite dans les déſerts de la Mongolie & dans ceux qui s’étendent vers le midi entre le Thibet & la Chine ; elle va en troupe, recherche les collines, les paturages ſecs, ouverts, les lieux rocailleux, & ne ſe nourrit que d’herbes douces ; elle eſt preſque infatigable à la courſe & au ſaut. On l’apprivoiſe aiſément dans ſa jeuneſſe ; elle entre beaucoup plus tard en rut que le ſaïga & la femelle met bas feulement au commencement de Juin.

Taille & forme de l’antilope proprement dite ; longueur (du mâle) de quatre pieds quatre pouces ; hauteur au moins de deux pieds ſix pouces ; ſix dents molaires de chaque côté des mâchoires ; larmiers très-petits ; cornes munies d’environ vingt anneaux ; milieu du cou diſtingué par un grand goitre mobile. Des poils à peine plus longs que les autres ſur les genoux ; queue courte ; cavités inguinales très-grandes ; pelage de la même teinte à tout âge ; pendant l’été, le plus ſouvent, d’un gris-ferrugineux en deſſus, blanchâtre en deſſous. Le mâle a vers l’orifice du prépuce une follécule ou cavité remarquable, vuide, contenant quelquefois, mais rarement, une ſorte de cerumen.

X. La Gazelle à petit goitre. Antilope ſubgutturoſa.

Cornes en forme de lyre ; corps d’un brun-cendré en deſſus, d’un blanc de neige en deſſous, bande latérale d’un blanc-jaunâtre.

Schreb. Saeugth. 5. t. 270. B. Gülldenſtedt act. Petrop. 1778. I. p. 251, t. 9-12.

Elle habite en Perſe entre la mer noire & la mer Caſpienne, & reſſemble au chevreuil par le port & la grandeur ; elle va en troupe, ſe nourrit principalement d’armoiſe pontique ; la femelle produit au mois de Mai. Chair ſavoureuſe. Cornes longues de plus de treize pouces, liſſes à leur ſommet ; partie ſupérieure du larynx ſaillant ſous la peau ; genoux hériſſés de touffes de poils.

XI. Le Tzeiran. Antilope Pygarga.

Cornes en forme de lyre[9] ; cou d’un roux-ſanguin ; croupe d’un roux-griſatre ; bande de couleur foncée ſur les côtés ; feſſes blanches.

Pall. ſpic. zool. I. p. 10. XII. p. 15. n. 10. Schreb. Saeugth. V. t. 273. Sparmann. act. Stockh. 1780. 3. 4. Pall. miſc. zool. p. 6. Penn. quad. p. 34. f. p. 28. Houttuyn Linn. ed belg. 3. t. 24. f. 1. Ruſſell alepp. p. 54. Buff. œuv. comp. 4o . v. V. p. 258. pl. 27.

Il habite en Afrique, peut-être auſſi dans la partie de l’Aſie qui lui eſt voiſine ; il ſaute vigoureuſement ; ſa taille paſſe celle du bouc & a cinq pieds quatre pouces de hauteur ; ſa chair eſt excellente ; ſes cornes ſont longues de ſeize pouces, annelées au mâle, liſſes à la femelle. Oreilles & queue longues de ſept pouces ; face blanche.

XII. La Gazelle proprement dite. Antilope dorcas.

Cornes en forme de lyre ; corps fauve en deſſus, blanc en deſſous ; bande brune ſur les côtés.

Pall. miſc. zool p. 6. n. 7. ſpic. zool. I. p. 11. n. 8. XII. p. 15. n. 11. Schreb. Saeugth. 5. t. 269. Sparm. act. Stockh. 1778. trim. 2. n. 4. ſyſt. nat. XII. 1. p. 96. n. 10. Briſſ. regn. an. p. 69. n. 10. Buff. hiſt. nat. XII. p. 201. pl. 23. Raj. quad. p. 80. Ælian. hiſt. nat. XIV. c. 4. Shaw it. p. 152. 357. Penn. quad. p. 33. n. 26. f. au tit.

Elle habite en Afrique, même dans ſa partie ſeptentrionale, en Arabie, en Syrie ; c’eſt le Diſchon de Moyſe ; elle eſt de moitié plus petite que le daim. Cornes longues de douze pouces, munies près de ſa baſe d’environ treize anneaux ; genoux heriſſés de longs poils ; queue noire en deſſus, blanche en deſſous.

XIII. Le Kevel. Antilope Kevella.

Cornes en forme de lyre, aſſez grandes, comprimées ; croupe tirant ſur le fauve, à rayes de couleur pâle ; bande latérale noirâtre.

Pall. miſc. zool. p. 7. n. 9. ſpic. zool. I. p. 12. n. 9. XII. p. 15. n. 12. Schreb. Saeugth. 5. t. 270. Kolb. c. I. p. 166. Kœmpf. amœn. p. 408. Buff. hiſt. nat. XII. p. 258. pl. 26. Penn. quad p. 34. n. 27.

Il habite en Afrique, au fleuve Sénégal & en Perſe ; il va en troupe, s’apprivoiſe aiſément, ſent le muſc ; ſa taille eſt celle d’un petit chevreuil. Des cornes aux deux ſexes ; ayant quatorze à dix-huit anneaux. Sa chair eſt très-ſavoureuſe, comme dans la plûpart de ſes congenères.

XIV. La Corinne. Antilope corinna.

Cornes un peu lyrées, preſque droites, minces, liſſes ; corps tirant ſur le fauve, blanc en deſſous ; bande latérale ſur la tête d’un brun blanc.

Pall. miſc. zool. p. 7. n. 10. ſpic zool. I. p. 12. XII. p. 15. n. 12. B. Schreb. Saeugth. 5. t. 271. Buff. œuv. comp. 4o . v. V. p. 240. pl. 22.

Elle habite en Afrique ; elle eſt plus petite qu’un chevreuil. Cornes minces, longues de ſix pouces, annelées de rides circulaires. Eſt-ce la femelle du kevel auquel elle reſſemble par ſa couleur, ſon odeur de muſc, ſa grande agilité ?

XV. Le Bubale. Antilope bubalis.

Cornes groſſes, lyrées-torſes, ridées, s’étendant en ligne droite à leur ſommet ; tête & queue allongées.

Pall. ſpic zool. I. p. 12. n. 10. XII. p. 16. n. 13. Erxleb. mam. p. 291. Pall. miſc. zool. p. 7. Oppian. cyneg. 2. p. 300. Ariſtot. de part. anim. L. 3. c. 2. Plin. hiſt. nat. VIII. c. 15. Geſn. quad. p. 330. Aldrov. biſ. p. 363. 365. 735. Jonſt. quad. p. 52. Shaw it. p. 151. 358. Geſn. quad. p. 121. Raj. quad. p. 81. Seb. muſ. 1. p. 69. t. 42. f. 4. Hourruyn ed. linn. belg. p. 213. t. 24. f. 3. Sparman act. Stockh. 1779. 2. n. 4. t. 5. f. 3. ſup. Act. Par. 1. p. 205. Valent. amphit. zoot. p. 88. t. 14. Buff. hiſt. nat. XII. p. 294. pl. 37. 38. f. 1. 2. Penn. quad. p. 37. n. 32.

Il habite en Afrique, ſurtout dans ſa partie ſeptentrionale, ainſi qu’en Arabie ; il va en troupe. Sa chair eſt tendre mais ſeche.

Il a quatre pieds de hauteur ; ſon port eſt moyen entre celui du cerf & de la vache, ſa tête tient de celle du bœuf. Cornes robuſtes, noires, longues d’environ vingt pouces. Queue d’un pied de longueur, terminée par un floccon, ſemblable à celle de l’âne.

XVI. Le Gnou. Antilope gnu.

Cornes dirigées en avant dès leur baſe juſqu’à leur milieu, tournées enſuite en arrière ; corps ferrugineux ; nuque du cou garnie d’une crinière ; queue d’un blanc cendré.

Sparrm. act. Stockh. 1779. I. n. 7. t. 3. Penn. hiſt. p. 62. n. 16.

Il habite les plaines ſituées derrière le Cap de Bonne Eſpérance & occupées par les grands Namaquas ; il va en troupe ; ſon naturel eſt farouche, il frappe de ſes cornes ; il a le port & la queue du cheval, la tête du bœuf, les cuiſſes du cerf, le poil & les larmiers des gazelles.

Sa hauteur eſt de trois pieds & demi, ſa longueur paſſe quelquefois ſix pieds & demi. Des cornes dans les deux ſexes, noires, ayant un pied cinq pouces de long ; pelage d’un brun obſcur ; poitrine noire ; crinière cendrée. Chair ſapide.

XVII. Le Paſan. Antilope oryx.

Cornes très-droites, ſubulées, finement ridées ; corps gris, à raye dorſale noirâtre ; poil du derrière du corps poſé à contre poil.

Pall. ſpic. zool. XII. p. 16. n. 14. &p. 61. Schreb. Saeugth. 5. t. 257. Erxl. mam. p. 272. n. 3. Pall miſc. p. 8. ſpic. zool. 1. p. 14. Pall. nov. comm. Petrop. XIII. p. 468. t. 10. f. 5. ſyſt. nat. XII. 1. p. 96. n. 7. Briſſ. quad. 67. Agatharch. peripl. Plin. hiſt. nat. II. c. 40. VIII. c. 53. X. c. 73. Columell. ruſt. 9. c. 1. Martial epig. 1. 13. Macrob. ſaturn. l. 3. Raj. quad. p. 79. Haſſelq. it. p. 283. Buff. hiſt. nat. XII. p. 212. pl. 33. f. 3. Penn. quad. p. 25. n. 14.

Il habite dans les plaines au Cap de Bonne-Eſpérance, en Égypte, en Arabie, dans l’Inde ; c’eſt le zébi de l’écriture Sainte. Il eſt de la grandeur du daim, de couleur blanche en deſſous ; ſes cornes ont trois pieds de longueur ; ſa queue eſt longue d’un pied & terminée de noir.

XVIII. L’Oreotrage. Antilope oreotragus.

Cornes très-droites, ſubulées, un peu ridées à leur baſe ; tête rouſſe ; corps d’un jaune verdâtre, d’un blanc cendré en deſſous ; queue très-courte.

Schreb. Saeugth. 5. t. 259.

Il habite en Afrique.

XIX. L’Algazel. Antilope gazella.

Cornes ſubulées, un peu arquées, ridées.

Pall. ſpic. zool. 12. p. 17. n. 15. ſyſt. nat. XII. p. 69. n. 9. Briſſ. quad. 69. n. 10. Aldrov. biſ. p. 756. Major Ephem. N. Cur. Dec. 1. a. 8. p. 1. t. 1. Muſ. Breſl. t. 10. f. 3. 4. Valent. muſ. muſeor. ed. all. 1. p. 193. t. 36. f. 2. 4. Raj. quad. 80. Bell. obſ. 120. Pr. Alp. Ægypt. p. 232. t. 14. Penn. quad. p. 26. n. 15. Geſn. quad. p. 309. f. p. 308. Buff. hiſt. nat. XII. p. 211. pl. 33. f. 1. 2.

Il habite dans l’Inde, dans la Perſe, même ſeptentrionale, en Égypte & en Éthiopie ; il monte les collines avec beaucoup de viteſſe, il s’apprivoiſe aiſément ; ſa couleur eſt rouſſe, la poitrine blanche ; il ne ſe laiſſe guère approcher ; il entre en rut en automne & la femelle met bas au printems. On trouve aſſez ſouvent dans ſon eſtomac, mais plus fréquemment dans celui du mâle & de l’animal adulte, le vrai bezoard oriental, de couleur verte & bleuâtre, très-odorant ſur les lieux, & toujours très-aromatique.

XX. La Gazelle blanche. Antilope leucoryx.

Cornes ſubulées droites, convexement annelées ; pelage d’un blanc de lait.

Pall. ſpic. zool. 12. p. 17. n. 16. Oppian cyneg. 2. verſ. 445. nov. comm. petrop. 13. p. 470. t. 10. f. 5. Penn. hiſt. p. 68. t. 20.

Elle habite dans l’ile Gow Bahrein de la baie de Baſſora. Sa couleur eſt blanche, à l’exception de la moitié de la face, des joues & des membres qui ſont rougeâtres. Nez ſemblable à celui de la vache. Cornes longues, aiguës, minces, noires. Queue un peu terminée en floccon.

XXI. Le Coudous. Antilope orcas.

Cornes ſubulées, droites, carinées-torſes ; corps gris,

Pall. ſpic. zool. faſc. 12. p. 17 n. 17. Schreb. Saeugth. 5. t. 256. Pall. miſc. zool. p. 9. ſpic. zool. faſc. 1. p. 15. Seba. muſ. 1. p. 69. t. 42. f. 3. Kolb. Vorgeb. der gut. Hofn. 1. p. 145. t. 3. f. 1. Buff. hiſt. nat. XII. p. 357. pl. 46. b. 47. Penn. quad. p. 26. n. 16. Sparm. act. Stockh. 1779. 2. n. 5. t. 5. fig. inf.

Il habite dans les montagnes de l’Inde, du Congo & de l’Afrique méridionale ; il va le plus ſouvent en troupe, & n’eſt pas fort léger. Sa chair eſt très-ſavoureuſe ; les Hottentots font des pipes à fumer avec ſes cornes.

Sa hauteur eſt de cinq à huit pieds ; des cornes aux deux ſexes, longues d’environ deux pieds & d’un noir brun ; corps d’un bleuâtre cendré ; crinière du cou & dos noirs ; tête rougeâtre ; queue noire à ſon ſommet, un peu terminée en floccon. Point de larmiers.

XXII. Le Guib. Antilope ſcripta.

Cornes ſubulées, droites, torſes ; corps marqué de raies blanches croiſées.

Pall. miſc. zool. p. 8. n. 14. ſpic. zool. p. 15. XII. p. 18. n. 18. Schreb. Saeugth. V. t. 258. Buff. hiſt. nat. XII. p. 305. 327. pl. 40. 41. f. 1. Penn. quad. p. 27. n. 17.

Il habite les bois & les campagnes des environs du fleuve Sénégal. Il va en troupe. Poil brun marron à bandes blanches diſpoſées en long & en travers comme ſi c’étoit un harnois. Tache blanche ſur les pieds en deſſus du ſabot. Queue longue de dix pouces ; les cornes de neuf pouces.

XXIII. La Grimme. Antilope Grimmia.

Cornes coniques, comprimées, très droites, ridées-ſtriées, avec une ſtrie ſans rides ſur leur face poſtérieure ; cavité de couleur noire ſous les yeux.

Pall miſc p. 8. n. 10. t. 1. 3. 4. f. 3. a. b. ſpic. zool. I. p. 38. t. 3. XII. p. 18. n. 19. Schreb. Saeugth. 5. t. 260. Erxl. mam. p. 276. n. 7. Syſt. nat. XII. 1. p. 92. n. 2. Briſſ. regn. an. p. 97. n. 4. Syſt. nat. II. p. 51. VI. p. 14. n. 10. X. 1. p. 70. n. 10. Grimm. miſc. nat. curioſ. dec. 2. a. 4. p. 131. f. 13. Raj. quad. p. 80. Klein quad. p. 19. Buff. hiſt. nat. XII. p. 307. 329. pl. 41. f. 2. 3. Penn. quad. p. 27. n. 18.

Elle habite en Guinée ; ſa grandeur eſt celle d’un faon de daim de deux mois ; brune en deſſus mêlée de cendré & de jaune, blanche en deſſous. Cornes noires, longues de dix-huit pouces, légérement annelées à leur baſe dans une longueur de trois pouces. La femelle n’a point de cornes. Queue courte, noire en deſſus.

XXIV. Le Guevei. Antilope pygmæa.

Cornes coniques, courtes, convexes, ridées à leur baſe.

Pall. ſpic. zool. 12. p. 18. n. 20. Boſm. guin. p. 252. Seb. muſ. 1. p. 70. t. 43. f. 3. Adanſon dans Buff. hiſt. nat. XII. pl. 43. f. 2. Penn. quad. p. 28. n. 19.

Il habite dans la zone torride de l’Afrique ; il eſt très-agile, très-leſte, ſautant quelquefois à la hauteur de douze pieds ; ſon naturel eſt doux ; il n’a guère plus de neuf pouces de haut ; ſon pelage eſt d’un rouge-brun. Cornes noires, luiſantes comme du jayet, longues de deux pouces. La femelle en eſt dépourvue. (Ne doit-il pas être rangé parmi les chevrotains ?)

XXV. La Gazelle des Bois. Antilope ſylvatica.

Cornes un peu en ſpirale, annelées-carinées, liſſes & aiguës à leur ſommet, corps brun en deſſus, taché de blanc par derriere ; & pour la plus grande partie blanc en deſſous.

Sparrm. act. Stockh. 1780. 3. n. 7. t. 7. Schreb. Saeugth. 5. t. 257. B. Buff. œuv. comp. v. V. p. 276. pl. 33. Bosbok.

Elle habite les bois du cap de Bonne Eſpérance, reſſemble un peu au Guib, mais elle eſt plus petite & n’a guère que trois pieds de hauteur ; elle eſt monogame ; (ſa croupe eſt parſemée de petites taches rondes d’un blanc qui ſe fait d’abord remarquer & qui lui ſont particulieres. Allam.) Cornes noires, longues de dix pouces et demi à treize pouces ; la femelle n’en a point ; partie ſupérieure du cou et du dos un peu en criniere. Chair bonne à manger.

XXVI. Le Condoma. Antilope Strepſiceros.

Cornes ſpirales, carinées, un peu liſſées ; corps marqué de rayes tranſverſales blanches ; une raye ſemblable ſur l’épine du dos.

Pall. miſc. zool. p. 9. ſpic. zool. I. p. 17. XII. p. 19. 67. Schreb. Saeugth. 5. t. 267. Collini. acad. Theod. Palat. 1. p. 487. Geſn. quad. p. 295. 323. f. 31. Jonſt. quad. p. 54. t. 24. Ald. biſ. p. 368. f. p. 369. Houttuyn ſyſt. nat. ed. belg. 3. t. 26. f. 1. 2. Buff. hiſt. nat. XII. p. 301. pl. 39. f. 1. 2. Penn. quad. p. 31. n. 24. Knorr delic. 2. t. k. 5. f. 1. 4. k. 11.

Il habite au cap de Bonne Eſpérance ; ſa longueur eſt de neuf pieds ; ſa hauteur de quatre pieds ; corps mince, d’un gris-rouge, gris en deſſous ; cou garni deſſus & deſſous d’une criniere ; face noirâtre, marquée ſous les yeux de deux lignes blanches. Cornes d’un brun-pâle, longues de trois pieds neuf pouces ; queue de deux pieds de long, brune en deſſus, blanche en deſſous, terminée de noir.

XXVII. L’Antilope. Antilope Cervicapra.

Cornes ſpirales, rondes, annelées ; corps nuancé de fauve.

Pall. miſc. zool. p. 9. ſpic. zool. I. p. 18. 19. t. 1. 2. XII. p. 19. n. 22. Schreb. Saeugth. 5. t. 268. Erxleb. mam. p. 283. n. 14. Buff. hiſt. nat. XII. p. 215. 217. pl. 35. 36. f. 1. 2. Syſt. nat. II. p. 50. VI. p. 14. n. 7. X. 1. p. 69. n. 8. XII. 1. p. 96. n. 8. Briſſ. quad. 68. n. 8. Ald. biſ. p. 256. Olear. muſ. gott. p. 13. t. 9. f. 7. Plin. hiſt. nat. XI. c. 37. Jonſt. quad. t. 29. Act. Pariſ. 1. p. 84. Valent. amphit. zoot. p. 105. t. 19. Scheuchz. bibl. ſacr. 4. t. 576. Charlet. exerc. p. 67. Raj. quad. p. 79. n. 4. Grew. muſ. p. 24. Klein quad. p. 18. Shaw trav. p. 243. Penn. quad. p. 32. n. 25.

Il habite dans l’Afrique la plus ſeptentrionale & dans l’Inde ; il eſt un peu plus petit qu’un daim. Tête noirâtre ; orbites des yeux blanches ; bouche brune ; queue courte, noire en deſſus, blanche en deſſous ; cornes droites, noires, entiérement annelées dans la plûpart, diſtantes l’une de l’autre à leur ſommet de ſeize pouces, longues d’environ quatorze pouces ; la femelle en eſt dépourvue ; elle porte pendant neuf mois & met-bas un ſeul petit.

Les gazelles font pour ainſi dire la nuance entre les cerfs & les chevres ; leur port eſt celui du cerf, leurs cornes tiennent de celles de la chevre. Elles ſont pourvues de la véſicule du fiel, de larmiers ou ſinus ſous les yeux aſſez remarquables, de cavités inguinales terminées par une plicature de la peau, de touffes de poils aux genoux, de très-beaux yeux noirs ; elles ſont craintives, agiles & leſtes ; leurs jambes ſont dans la plupart, fort fines ; elles marchent en troupe, quelquefois de pluſieurs milliers ; leur nourriture conſiſte principalement en petits arbuſtes ; elles fréquentent plus communément les collines que les plaines & les bois ; elles ne ſe trouvent point en Europe, à l’exception du chamois & du ſaïga, non plus qu’en Amerique ; leur patrie eſt la region la plus chaude de l’Afrique & de l’Aſie. Leur chair eſt ordinairement bonne à manger ; dans quelques-unes elle ſent le bouc ou le muſc.

GENRE XXXVII.

CHEVRE.
Cornes creuſes, tournées en enhaut, droites, comprimées, ſcabres.
Huit dents inciſives inférieures.
Point de dents canines.
Menton barbu.

I. La Chevre Sauvage. Capra ægagrus.

Cornes carinées, arquées ; gorge barbue.

Pall. ſpic. zool. XI. p. 45. t. 5. f. 2. 3. S. G. Gmelin it.. p. 493. Kæmpf. amœnit. exot. p. 398 t. 4. n. 1. Ridinger jagdb. Th. t. 11. Tavernier voy. 2. 143. Penn. hiſt. p. 52. n. 14.

v. b. Le Bouc, La Chevre Domestique. Capra Hircus.

Cornes carinées arquées.

Syſt. nat. XII. p. 94. n. 1. Faun. ſuec. 44. Foſter act. angl. 57. 344. Briſſ. regn. an. p. 62. n. 1. Klein quad. 15. Sloan. jam. 2. p. 328. Charlet exerc. p. 9. Jonſt. quad. t. 26. Plin. hiſt. nat. VIII. c. 50. Geſn. quad p. 270. 301. f. 302. 314. Aldrov. biſ. p. 619. f. p. 635. Jonſt. quad p. 65. t. 26. 27. Sibb. Scot. an. p. 8. Raj. quad p. 77. Rzacz. Pol. 239. Schwenckf. theriotr. p. 97. 98. 100. 101. Ariſt. hiſt. anim. V. c. 11. VI. c. 15. VIII. c. 13. IX. c. 4. Oppian. cyneg. 2. 326. Buff. hiſt. nat. V. p. 59. pl. 8. 9. Geſn. Thierb. p. 127. f. p. 128. 135. Penn. quad. p. 14.

v. c. La Chèvre d’Angora. Capra Agorenſis.

Corps entiérement vêtu de poils très-longs & friſés.

Briſſ. regn. an. p. 64. n. 2. Ælian. an. 16. c. 30. Haſſelq. it. 206. Olear. muſ. t. 10. f. 2. Forſter act. Ang. 57. p. 344. Tournef. Voy. 2. p. 185. Buffon hiſt. nat. V. p. 71. pl. 10. 11. Penn. quad p. 15.

v. d. La Chèvre mambrine. Capra mambrica.

Cornes inclinées ; oreilles pendantes ; gorge barbue.

Syſt. nat. XII. p. 95. num. 3. Briſſ. regn. an. p. 72. n. 13. Geſn. quad. p. 1097. 1098. Pr. Alp. Æg. 1. 229. Ald. biſ. p. 769. f. 768. Jonſt. quad p. 81. t. 26. Raj. quad, p. 81. Rauwolf it. 3. p. 26. Buff. hiſt. nat. XII. p. 152. 154. Ruſſel. alepp. p. 52. Penn. quad p. 15. t. 5. f. 1. 2.

v. e. Le Bouc d’Afrique, la Chevre naine. Capra depreſſa.

Cornes rabattues, couchées, très-petites, couchées ſur le crâne.

Syſt. nat. XII. 1. p. 95. n. 5. Briſſ. regn. an. p. 65. n. 4. Buff. hiſt. nat. XII. p. 154. pl. 19. 19. Penn. quad. p. 16.

v. f. Le Bouc de Juida. Capra reverſa.

Cornes droites, recourbées à leur ſommet

Syſt. nat. XII. 1. p. 95. n. 6. Briſſ. reg. an. p. 65. n. 5. Buff. hiſt. nat. XII. p. 154. 186. pl. 20. 21. Penn. quad p. 16.

v. g. Le Capricorne. Capra Capricornus.

Cornes courtes, tournées en devant à leur ſommet, annelées ſur les côtés.

Buff. hiſt. nat. XII. p. 146. pl. 15. Penn. quad. p. 16.

L’eſpece ſauvage habite particuliérement le mont Caucaſe, & le mont Taurus, de même que les montagnes de la Perſe, de l’Inde, du Japon ; peut-être auſſi celles de l’île de Candie, de l’Afrique, & les petites Alpes Européennes. Elle reſſemble au cerf par l’agilité, un peu auſſi par le port ; elle eſt plus grande que toutes ſes variétés. La femelle n’a point de cornes ou n’en a que de fort petites, mais le mâle en a de beaucoup plus longues, robuſtes, ridées, d’un brun-cendré ; cou & membres très-nerveux, tête groſſe, dure ; barbe touffue d’un brun-marron ; point de larmiers au devant des yeux qui ſont aſſez petits, & point de cavité inguinale ; queue très-courte, noire ; corps d’un rouſſâtre gris ou cendré, à ligne épinière noire ; poil hériſſé ; du bezoard dans l’eſtomac. La variété b. eſt domeſtique par toute l’Europe & les autres parties de la terre ; elle ſe nourrit de petites branches d’arbres, & de divers feuillages, de lichens ; elle broute même impunément de la ciguë, de l’euphorbe & d’autres plantes vénéneuſes & médicamenteuſes ; elle aime les lieux montueux ; elle varie en couleur blanche ou noire, atteint l’âge de dix u douze ans, eſt rarement dépourvue de cornes, plus rarement à quatre cornes. On dit que dans l’île de Juan Fernandez il s’en trouve qui de domeſtiques qu’elles étoient, ſont redevenues ſauvages. C’eſt une bête peu ſûre, pétulante, aimant à ſe battre, à ſauter, laſcive ; la chèvre porte pendant cinq mois & met bas un ou deux, rarement trois ou quatre chevreaux. Cet animal a une odeur qui lui eſt propre, qu’on appelle ſentir le bouc. Il craint le froid, il dépouille les arbres de leur écorce ; ſon cuir eſt tenace ; il porte une laine particuliére, nommée poil de chevre. Le lait de chèvre eſt très-bon, très-utile ; on en fait du fromage. La variété c. eſt domeſtique dans les environs d’Angora, elle porte une laine très-blanche, pendante juſqu’à ſes pieds, & émule de la ſoie. Les cornes (du mâle) ſont torſes, dirigées vers les côtés du corps, comme celles du mouton d’Eſpagne ; oreilles planes, lancéolées, non droites mais à demi-pendantes & canaliculées. La variété d habite en Syrie ; elle eſt un peu plus grande que le bouc domeſtique, à cornes noires, & pelage fauve. La variété e habite en Afrique ; on l’éleve aujourd’hui dans l’Amérique méridionale : ſa taille eſt celle d’un chevreau, à longs poils pendans ; cornes à trois angles, conformées en croiſſant, à peine de la longueur du doigt & tellement appliquées au crâne, qu’elles percent preſque la peau. La variété f. ſe trouve au royaume de Juida en Afrique, elle eſt de la grandeur d’un chevreau d’un an, à poils courts ſemblables à ceux du cerf ; ſes cornes ont à peine un doigt de long ; elle s’accouple avec la variété précédente.

II. Le Bouquetin. Capra ibex.

Cornes noueuſes en deſſus, dirigées vers le corps ; gorge barbue.

Briſſ. regn. an. p. 64. n. 3. Erxl. mam. p. 261. n. 2. Girtanner Lichtenb. Magaz. 4. 2. p. 30. Pall. ſpic. zool. XI. p. 31. t. 3. & V. f. 4. Plin. hiſt. nat. VIII. c. 53. Geſn. quad. p. 331. & 1099. Aldrov. biſ. p. 730. f. p. 732. Jonſt. quad. p. 75. t. 25. 28. Charlet. exerc. p. 10. Wagn. helv. p. 176. Raj. quad. p. 77. Klein quad. p. 16. Bell. obſ. p. 20. Buff. hiſt. nat. XII. p. 136. pl. 13. Penn. quad. p. 13. n. 9. Geſn. Thierb. p. 148. Knorr. del. 2. t. K. 5. f. 2.

Il habite les hautes montagnes, eſcarpées, inacceſſibles, du Kamtſchatka, de la Sibérie, de l’Arabie, de Crête, d’Italie, les Apennins, les Alpes de la Suiſſe, les Alpes Rhétiennes & Noriques, mais plus rarement de jour en jour dans ces dernières. Il va en troupe ; il eſt très-agile, très-leſte, très-adroit à ſauter. On peut l’apprivoiſer dans ſa jeuneſſe. La femelle met bas un ou deux petits. Il eſt plus grand que la chèvre ſauvage, le mâle l’eſt plus que la femelle ; celle-ci a auſſi une barbe & des cornes mais plus petites ; elle a deux mamelles.

Tête courte, à muſeau gros, comprimé ; yeux aſſez petits ; cornes très amples, longues quelquefois de trois pieds & peſant huit à dix livres, arrondies en deſſous, plus arquées que dans la chèvre ſauvage, carinées, d’un gris noirâtre. Jambes minces ; queue courte, nue en deſſous, noire en deſſus & au ſommet. Poils du corps longs, fauves ou gris, d’un gris sâle dans les jeunes individus, à ligne dorſale noirâtre. Grande tache noire deſſus & deſſous les genoux antérieurs, qui au reſte ſont blancs. Peau fine. Le bouquetin de Sibérie eſt-il une eſpèce différente ?

III. Le Bouquetin du Caucaſe. Capra caucaſica.

Cornes arquées en arrière & en déhors, à ſommet tourné en dédans, un peu triangulaires, noueuſes antérieurement.

Güldenſtedt act. Petrop. 1779. P. 2. p. 273. t. 16. 17.

Il habite les plus hautes élévations ſchiſteuſes nues du Caucaſe, près des ſources du Terek & du Cuban, & ſe trouve auſſi dans la Cachetie & le pays Oſſetin. Il s’accouple en Novembre ; (jamais avec la chèvre domeſtique) ; la femelle met bas au mois d’Avril.

Cornes du mâle, beaucoup plus grandes que celles du bouc domeſtique, formant un arc de vingt-huit pouces ; celles de la femelle ſont beaucoup plus petites & d’un gris brun, le mâle les a d’un noir sâle. Couleur du corps en deſſus d’un fauve ſemblable à celui du cerf, blanchâtre en deſſous ; les extrêmités noires ; bande étroite ſur l’épine du dos de couleur brunâtre ; poils cendrés à leur baſe, aſſez roides, entremêlés d’un duvet cendré. Taille du bouc domeſtique, plus large cependant & plus raccourcie.

GENRE XXXVIII.

MOUTON.
Cornes creuſes, dirigées en arriere, tournées en dedans, ridées.
Huit dents inciſives inférieures.
Point de dents canines.

I. Le Belier, La Brebis. Ovis Aries.

Cornes comprimées, faites en forme de croiſſant.

Faun. ſuec. 45. Amœn. ac. 4. p. 169. Briſſ. regn. an. p. 74. n. 1. Sloan. jam. 2. p. 328. Raj. quad. p. 73. Ariſt. hiſt. anim. V. c. 11. VI. c. 19. VIII. c. 13. IX. c. 4. Ælian. an. VII. c. 27. Plin. hiſt. nat. VIII. c. 47. 48. Geſn. quad. p. 872. 922. 927. Aldrov. biſ. p. 370. Jonſt. quad. p. 54. t. 22. Charlet. exerc. p. 8. Wagn. helv. p. 176. Raj. quad. p. 55. Sibb. Scot. an. p. 8. Rzaz. Pol. p. 242. Schwenckf. Theriotr. p. 56. 60. Buff. hiſt. nat. V. p. 1. pl. 1. 2. Penn. quad. p. 10. n. 8. Geſn. Thierb. p. 320. 321. 327. 329.

v. a. Le Mouton d’Angleterre. Ovis Anglica.

Sans cornes ; bourſes pendantes juſqu’au genou des jambes poſterieures ; queue de la même longueur,

Amœn. ac. 4. p. 174. Penn. hiſt. p. 34. C.

v. b. Le Mouton Rustique. Ovis Ruſtica.

Des cornes ; laine courte & rude ; queue courte.

Amœn. ac. 4. p. 174. Pall. ſpic zool. XI. p. 59. 61.

v. c. Le Mouton d’Espagne. Ovis Hiſpanica.

Des cornes, dont la ſpire ſe roule en dehors ; laine douce & bien fournie.

Amœn. ac. 4. p. 174.

v. d. Le Mouton d’Islande. Ovis Polycerata :

Plus de deux cornes.

Pall. ſpic. zool. XI. t. 4. f. 1. c. f. 2. b. t. 3. f. 5. Amœn. ac. 4. p. 174. Aldr. biſ. p. 397. Buff. hiſt. nat. XI. p. 354. 387. pl. 31. 32. Penn. quad. t. 3. f. 2. 3.

v. e. Le Mouton d’Afrique. Ovis Africana.

Des poils courfs au lieu de laine.

Amœn. ac. 4. p. 173. Raj. quad. p. 75. Briſſ. regn. an. p. 76. n. 4. Sloane jam. 2. p. 328. Charlet. exerc p. 9.

v. f. l’Adimain. Ovis Guineenſis.

Oreilles pendantes ; fânon lâche pileux ; derriere de la tête prominent.

Syſt. nat. XII. 1. p. 98. n. 2. Briſſ. regn. an. p. 77. n. 5. Marcg. braſ. p. 234. Jonſt. quad. t. 46. Klein quad. p. 14. Raj. quad. p. 75. Sloan. jam. 2. p. 328. Marmol. afr. 1. p. 59. Adamſ. Sen. p. 37. des March. voy. 1. p. 129. Buff. hiſt. nat. XI. p. 239. 392. pl. 34-36. Shaw. it. p. 241. Penn. quad. p. 12.

v. g. Le Mouton de Barbarie. Ovis Laticauda.

Queue large & groſſe.

Ruſſ. alepp. 51. t. 52. Ælian. an. X. c. 4. Aldrov. bis. p. 404. f. p. 405. Charlet. exerc. p. 9. Ludolf Æthiop. 1. c. 10. n. 14. Raj. quad. p. 74. Klein quad. p. 14. Amœn. ac. 4. p. 173. J. G. Gmelin nov. comm. Petrop. V. p. 343. t. 8. Briſſ. regn. an. p. 75. n. 2. Pall. ſpic zool. XI. p. 63 t. 4. f. 1. 2. a b. Chardin Voy. 3. p. 37. Buff. hiſt. nat. XI. p. 355. pl. 33. Shaw it. p. 241. Penn. quad. p. 4. t. 1. Rauwolf it. 3. p. 26. Geſn. Thierb. p. 326. Osb. O. Oſtind. p. 188.

v. h. Le Mouton de Buccarie. Ovis bucharica.

Oreilles grandes, pendantes ; queue graiſſeuſe moins groſſe.

Pall. ſpic. zool. XI. p. 78.

v. i. Le Mouton à longue queue. Ovis Longicauda.

Queue très-longue.

Raj. quad. p. 74. Jonſt. quad. t. 23. Briſſ. regn. an. p. 76. n. 3. Pall. ſpic. zool. XI. p. 60. Olear. it. p. 567. Geſn. Thierb. p. 326.

v. k. Le Mouton du Cap. Ovis Capenſis.

Oreilles grandes pendantes ; queue longue & épaiſſe à peine diſtinguée de la graiſſe qui l’entoure.

Penn. quad. t. 4. f. 2.

On éléve & nourrit par toute la terre en domeſticité cette précieuſe eſpèce. Le mouton ſe plaît dans les lieux ſecs, ouverts & chauds, ceux voiſins de la mer, abondans en plantes ſalées ; il eſt de tous les quadrupèdes le moins ruſé & peut-être le plus ſtupide ; adulte dès ſa ſeconde année, il ne paſſe guère quatorze ans. Il change de dents (depuis l’âge d’un an juſqu’à celui de trois ans quand elles ſont toutes remplacées) ; il boit peu, il bêle, il eſt fort timide, c’eſt en ruant & en lâchant ſon urine qu’il menace ſon ennemi, c’eſt à coups de tête qu’il le reçoit. Il broute avec plaiſir dans les prés la fétuque ovine, & dans les champs le tabouret bourſe à paſteur. Le prunellier, la prêle, la renoncule particulièrement la flammette ou la petite douve l’incommodent, comme auſſi l’antheric des marais, la Kalmie, la ſcorpionne des marais, l’anémone des bois ; il eſt en butte à la piquure de l’hippoboſque ovine, de l’œſtre du mouton, du ricin ; il eſt ſujet aux poux, à la faſciole hépatique, aux hydatides dans le cerveau ; il en eſt travaillé de vertiges, de maladies du foie, de jauniſſe, de pthyſie, d’hydropiſie, de galle, de varioles.

Un belier ſuffit à vingt brébis, leſquelles ſont pleines pendant vingt-trois ſemaines & mettent bas un ou deux, rarement trois agneaux. La variété a eſt commune en Angleterre, les plus beaux individus s’en trouvent dans la province de Lincolnshire. La variété b eſt répandue dans toute l’Europe, ſurtout dans ſa partie ſeptentrionale ; ſa laine eſt plus roide, plus courte, moins friſée ; ſes cornes ſont contournées en ſpirale, anguleuſes planes en dédans, applaties à leur ſommet ; quelquefois elle en manque. Ses yeux ſont bleuâtres glauques, ſituées dans une ſaillie ovale du devant de la tête, leur prunelle eſt oblongue ; ils ont une cavité profonde à leur coin antérieur où ſe fait une ſécrétion de matière gluante ; queue ronde, n’atteignant point le genou ; la couleur ordinaire de ſa toiſon eſt blanche, quelquefois noire ou tachée. La variété c eſt la plus commune en Eſpagne, d’où elle a été portée dans les autres parties de l’Europe ; la ſpire de ſes cornes eſt tournée en déhors. La variété d ſe rencontre ſouvent en Iſlande & dans les pays du Nord & n’eſt pas rare dans les nombreux troupeaux des Tartares nomades ; elle a trois, quatre, cinq, même ſix cornes, dont celle ou celles du milieu ſont droites, tandis que les extérieures ſe roulent en déhors ; ſa queue eſt ordinairement courte ainſi que ſa laine, qui eſt aſſez rude. La variété e ſe trouve en Afrique. Celle ſous f ſe rencontre dans le déſert du Saara & en Guinée, on l’a auſſi tranſportée en Amérique. Elle varie en couleur, égale en grandeur le mouton ruſtique. Cornes petites, courbées en dehors juſqu’à près des yeux ; queue à la longueur de la cuiſſe. La variété g eſt très-ſouvent de couleur blanche, quelquefois noire, brune, tachée, rarement griſe ; on l’éleve chez preſque tous les peuples Nomades, particuliérement chez les Kirgizes ; en Perſe, en Chine, dans tout l’Orient, en Syrie, en Arabie, en Égypte ; au lieu de queue dont il ne paroît guère que le coccyx, il a un couſſin de graiſſe très-gros, peſant quelquefois plus de trente livres. La variété ſous h. eſt domeſtique en Buccarie & paroît être métive & produite par l’union des variétés gi. Elle a la queue allongée, aplatie, graſſe, nue en deſſous, mince, & laineuſe à ſon extrémité ; ſa toiſon eſt ou d’un blanc de lait ou noire, ou griſe, ou d’un blanc-argenté très-recherché ; elle ſe trouve auſſi en Perſe, en Syrie, en Paleſtine, & dans pluſieurs contrées de l’Afrique. La variété i. eſt cultivée au cap de Bonne Eſpérance.

II. Le Mouflon. Ovis Ammon

Cornes arquées demi-circulaires, un peu applaties en deſſous ; fânon lâche pileux.

Erxleb. mam. p. 250. n. 2. Syſt. nat. XII. 1. p. 97. n. 12. Briſſ. regn. an. p. 71. n. 12. Plin. hiſt. nat. VIII. c. 49. XXVIII. c. 9 & 15. Geſn. quad. p. 934. Bellon obſ. p. 54. Raj. quad. p. 75. 82. Klein quad. p. 20. Steller Kamtſchatk. p. 127. I. G. Gmelin it. ſib. 1. p. 368. I. G. Gmelin nov. comm. Petrop. 4. p. 388 ſumm. p. 53. t. 8. b. f. 2. 3. Pall. ſpic. zool. XI. p. 3. f. 1. 2. Buff hiſt. nat. XI. p. 352. pl. 29. Cetti flor. nat. of ſard. 1. t. 3. Penn. quad. p. 18. n. 11. Geſn. Thierb. p. 154. 155. S. G. Gmelin it. 3. p. 486. t. 55.

Il habite en petits troupeaux dans les endroits ouverts ; rocailleux & deſerts des contrées, ſituées entre les hautes montagnes de l’Aſie moyenne, au Kamtſchatka, aux iles Kuriles, peut être auſſi en Californie & dans le reſte de l’Amérique occidentale, plus certainement en Barbarie, en Sardaigne, en Corſe, en Grèce, ſur leurs plus grandes élévations. Il eſt très-léger à la courſe, très-agile, farouche, portant des coups dangereux avec ſes cornes ; il paroît être l’espèce du belier dans l’état sauvage ; il est adulte dès la deuxième année de son âge & ne passe point quatorze ans ; la femelle met bas en Mars un ou deux agneaux ; sa chair & sa graisse sont délicates.

Il est de la taille d’une petite biche ; sa couleur pendant l’été est pour la plupart d’un cendré-brunâtre, mêlé de gris, & d’un cendré-blanchâtre en dessous, mais pendant l’hiver elle est en dessus d’un gris-ferrugineux, & en dessous d’un gris-blanchâtre ; queue très-courte, blanche ; brunâtre à son sommet ; les poils d’hiver ont un pouce & demi de longueur, ils tombent au printems. Oreilles aiguës, droites ; yeux grands, à iris brunes ou bleues ; cornes, paroissant déjà à la troisième année, blanchâtres, annelées, réfléchies, comprimées, plus petites & plus en forme de faucille dans la femelle ; quelquefois elle en est dépourvue. Jambes postérieures plus longues que les antérieures.

III. Le Poudou. Ovis Pudu.

Cornes rondes, lisses, divergentes.

Molina hist. nat. Chil. p. 273.

Il habite en troupeaux sur les Cordillieres d’Amérique, & descend à la saison des neiges dans les vallons situés au midi ; on le prend alors facilement & on l’apprivoise sans peine ; il est docile ; sa taille est celle d’un chevreau de six mois ; il ressemble par son port à la chevre, mais il a les cornes courbées en dehors & petites ; la femelle n’en a point ; il en differe aussi par le defaut de barbe. Sa couleur est obscure.

IV. Le Striphochere. Ovis Strepsiceros.

Cornes droites, carinées, fléchies en spirale.

Briss. regn. an. p. 73. n. 15. Oppian. cyneg. II. p. 376. Plin. hist. nat. XI. c. 37. Buff. hist. nat. XI. p. 358. Bellon obſ. p. 20. f. p. 21. Aldr. biſ. p. 406. f. p. 407. Jonst. quad. t. 45. Besch. der berl. Naturf. 4. p. 624. t. 20. Raj. quad. p. 75. Klein quad. p. 14. Penn. quad. p. 11. t. 3. Gesn. Thierb. p. 151. f. p. 152.

Il habite dans l’ile de Candie & dans celle de l’Archipel. On l’éléve fréquemment en Hongrie & en Autriche. Eſt-il de la race du bélier commun, auquel il reſſemble par la taille & la figure ?

GENRE XXXIX.

BŒUF.
Cornes creuſes, tournées en devant, conformées en croiſſant & liſſes.
Huit dents inciſives inférieures.
Point de dents canines.

I. Le Taureau, La Vache. Bos Taurus.

Cornes rondes, courbées en dehors ; fânon lâche.

Faun. ſuec. 46.

v. a. 1. l’Aurochs. Taurus ferus. Urus.

Cornes groſſes, courtes, recourbées en en-haut ; front crêpu.

Cæs. Gall. VI. c. 28. Geſn. quad. p. 157. Aldr. biſ. p. 347. f. p. 348. Jonſt. quad. p. 50. t. 20. Raj. quad. p. 70. Klein quad. p. 11. Bell. it. 1. p. 211. Rzacz. Pol. p. 228. Plin. hiſt. nat. VIII. c. 15. Charlet. exerc. p. 8. Briſſ. regn. an. p. 80. n. 3. Geſn. Thierb. p. 299. Buff. hiſt. nat. XI. p. 284. Ridinger wilde Thier. t. 37.

v. a. 2. Le Bonasus. Taurus bonaſus.

Cornes fléchies en en-bas ; crinière très-longue de la tête aux épaules.

Plin. hiſt. nat. VIII. c. 15. Geſn. quad. p. 145. Aldr. biſ. p. 358. f. p. 361. Jonſt. quad. p. 51. t. 18. 19. Charlet. exerc. p. 8. Raj. quad. p. 71. Buff. hiſt. nat. XI. p. 284. Ariſt. hiſt. an. II. c. 5. 7. XI. c. 71. Ælian. anim. VII. c. 3. Briſſ. an. 84. ſyſt. nat. XII. 1. p. 99.

v. a. 3. Le Bison. Taurus biſon.

Cornes recourbées en en-haut ; crinière & barbes très longues ; dos boſſu.

Plin. hiſt. nat. VIII. c. 15. Geſn. quad. p. 143. Ald. biſ. p. 353. 357. f. p. 355. 356. Jonſt. quad. p. 51. t. 16. 17. Charlet. exerc. p. 8. Sibb. Scot. an. p. 7. Raj. quad. p. 71. Rzacz. Pol. p. 214. Buff. hiſt. nat. XI. p. 284. ſyſt. nat. XII. 1. p. 99. n. 3. Briſſ. regn. an. p. 82. n. 5. 6. Oppian. cyneg. 2. p. 159. Geſn. Thierb. p. 296.

v. b. Le Bœuf domestique. Bos, Taurus, vacca, vitulus domeſtici.

Cornes liſſes, rondes, recourbées en en-haut.

Plin. hiſt. nat. VIII. c. 45. 46. Geſn. quad. p. 24. 25. 103. 124. Schwenckf. Theriotr. p. 63. 65. 70. Ald. biſ. p. 13. f. p. 36. Jonſt. quad. p. 13. 15. Wagn. Helv. p. 167. Sibb. Scot. an. p. 7. Rzacz. Pol. p. 37. Sloan. jam. 2. p. 327. Jonſt. quad. p. 36. t. 14. Charlet. exerc. p. 8. Raj. quad. p. 70. Muſ ad. fr. 1. p. 12. Briſſ. regn. an. p. 78. n. 1. Klein. quad. p. 10. Buff. hiſt. nat. IV. p. 437. pl. 14.

v. b. 1. Le Bœuf des Indes. Bos indicus major.

Taille haute ; pelage roux ; cornes très-courtes ; boſſe graiſſeuſe ſur les épaules.

Penn. hiſt. of quad. p. 16. n. A. t. 1. fig. inf.

v. b. 2. Le Zebu. Bos indicus minor.

Petit de taille ; cornes preſque droites ; tournées en devant ; boſſe graiſſeuſe ſur les épaules.

Penn. hiſt. of quad. p. 17. t. 1. f. ſup. ſyſt. nat. XII. 1. p. 99. n. 6. Charlet. exerc. p. 8. Buff. hiſt. nat. XI. p. 285. 439. pl. 42. Edw. av. 200. t. 200.

v. b. 3. Le Bœuf d’Abyſſinie. Bos abeſſinicus.

Des boſſes ſur le dos ; cornes adhérentes à la peau, pendantes.

Penn. hiſt. of quad. p. 17. n. C.

v. b. 4. Le Bœuf de Madagaſcar. Bos Madagaſcarienſis.

De couleur blanche ; de la taille du chameau ; oreilles pendantes ; dos gibbeux.

Penn. hiſt. of quad. p. 17. n. D.

v. b. 5. Le Bœuf de Tinian. Bos tinianenſis.

De couleur blanche ; oreilles noires.

Penn. hiſt. of quad. p. 17. n. E.

v. b. 6. Le Bœuf d’Afrique. Bos Africanus.

De couleur blanche ; leger à la courſe ; jambes minces ; cornes menues, jolies ; ſabots d’un beau noir.

Penn. hiſt. of quad. p. 17. n. F.

v. b. 7. Le Bœuf d’Europe. Bos Europæus. White act. litt. & philoſ. Macul. 1. c. 27.

Le bœuf habite dans l’état ſauvage les bois marécageux de la Pologne, de la Ruſſie, de la Lithuanie, des monts Krapacs, du Caucaſe, de la terre des Patagons. La variété a 3. eſt élevée partout où le climat le permet, s’éloignant plus ou moins de ſon état naturel, ſelon la nature du pays, la nourriture & le genre de vie. La variété b 1. ſe trouve dans l’Inde & à l’île de Madagaſcar, la variété b 2. dans l’Inde, la Perſe, la Chine ; la variété b 3. en Abyſſinie & auſſi dans l’île de Madagaſcar ; la variété b 4. dans le royaume d’Adel en Afrique & à Madagaſcar ; celle ſous b. 5. dans l’île de Tinian ; celle ſous b 6. en Afrique nommée lant ou dant. La variété b. 7. eſt de grande taille en Pologne, en Alſace, dans la Belgique, de petite taille dans l’Écoſſe ſeptentrionale, où, comme auſſi en Iſlande, & communément en Angleterre, les deux ſexes ſont quelquefois dépourvus de cornes. Cet animal eſt courageux, colère ; étant irrité, il aſſaillit ſon ennemi à coups de cornes. Il a le front de travers, crépu, très-dur. Il eſt très-propre au labourage ; ſon fumier fait un excellent engrais ; ſa chair, ſon lait, le beurre, le fromage qui en ſont le produit, ſa graiſſe, ſes cornes, ſon cuir, tout en lui eſt de la plus grande utilité. Il eſt plus ſujet aux maladies contagieuſes que les autres animaux domeſtiques ; il eſt en butte à la piquure de l’œſtre du bœuf, des taons, du conops calcitrant, & à la morſure des poux. La ciguë, l’aconit, l’anémone lui ſont des plantes pernicieuſes. Il vit quatorze ou quinze ans. La vache porte l’eſpace de neuf mois.

II. Le Biſon d’Amérique. Bos Americanus.

Cornes divergentes ; crinière très-longue ; dos boſſu.

Syſt. nat. XII. 1. p. 99. n. 3. b. Briſſ. regn. an. p. 83. n. 7. Hernand. mexic. p. 587. Fernand. an. p. 10. Laët. amer. p. 103. Nieremb. hiſt. nat. p. 181. 182. Raj. quad. p. 71. Klein quad. p. 13. Charlev. nouv. fr. 3. p. 131. du Pratz Louiſ. 2. p. 66. Buff. hiſt. nat. XI. p. 305. Lawſ. Carol. p. 115. Brick. North-Car. p. 107. Catesb. Carol. app. p. 27. t. 20. Dobbs Hudſ. p. 41. Penn. quad. p. 8. n. 6. t. 2. f. 2. Kalm it. 2. p. 350. 425. 3. p. 351.

Il habite dans la Nouvelle Eſpagne & dans les regions intérieures de l’Amérique ſeptentrionale ; il va en troupe, & ſe tient dans les lieux marécageux couverts de grands roſeaux ; quoiqu’il ſoit farouche, on peut l’apprivoiſer dans ſa jeuneſſe ; ſon poids eſt quelquefois de ſeize cens à deux mille neuf cens livres. Eſt-ce véritablement une eſpece diſtincte du ##taureau avec lequel il s’accouple, (ſur-tout de ſa variété a 3 ?)

Cornes courtes, noires, rondes, très-diſtantes à leur baſe ; grande & haute boſſe charnue ſur le dos ; poitrail épais & robuſte ; train de derriere mince & faible, peu garni de poils pendant l’été. Queue d’un pied de longueur, terminée par un floccon de poil. Poils de la tête & de la boſſe très-longs, laineux, ondulés, de couleur ferrugineuſe.

III. Le Bœuf muſqué. Bos moſchatus.

Cornes rapprochées, très-épaiſſes à leur baſe, courbées en dedans & en en-bas, acuminées & tournées en dehors à leur ſommet.

Penn. hiſt. of quad. p. 27. n. 9. t. 2. f. 2. Jeremia dans Charlev. ſouv. franc. 3. p. 131. Dobbs. hudſ. p. 18. 25.

Il habite dans l’Amérique ſeptentrionale depuis le nouveau Mexique juſqu’au pays des Criſtinos ; les flots de la mer aménent quelquefois ſes oſſemens en Sibérie. Il eſt de la taille d’une biche. Cornes placées au ſommet du front, longues de deux pieds, & ayant auſſi à leur baſe deux pieds de tour ; leur poids eſt d’environ ſoixante livres. Poils très-long, ſoyeux, de couleur obſcure. Sa chair ſent le muſc.

IV. Le Bœuf grognant. Bos grunniens.

Cornes rondes, courbées, en dehors ; peau du corps pendante ; queue garnie de crins de tous les côtés.

J. G. Gmelin nov. comm. Petrop. V. p. 339. t. 7. Pall. act. Petrop. I. p. II. p. 332. Le Brun Voy. I. p. 120. pl. 129. Buff. hiſt. nat. XV. p. 136. Bell. trav. p. 1. 212. Penn. quad. p. 5. Pallas nord. beytr. I. p. 1. t. 1.

Il habite au Thibet ; il y eſt, cependant aujourd’hui plus rare ; on en élève & nourrit de nombreuſes variétés en grandeur, poil, & couleur, dans la Sibérie, à la Chine, dans l’Inde, & en Perſe ; Ælien, Coſme, Guill. de Rubriquez, Marc-Paul & d’autres anciens en ont fait mention. Il eſt féroce, ſurtout s’il a été bleſſé, ou irrité. Il ne ſouffre point la chaleur ; il eſt ennemi des couleurs éclatantes, principalement de la couleur rouge. Lorſqu’il entre en furie, il ſe bat le corps, élève la queue, menace des yeux, & s’élance ſubitement & à l’improviſte ſur ſon ennemi. Cependant en domeſticité, avec la précaution qu’on prend d’ordinaire de lui couper les cornes, il porte des fardeaux & le joug, tire la charrue & des chariots. Sa voix eſt un grognement, beaucoup plus fréquent que le beuglement de la vache domeſtique ; il s’accouple avec elle. Eſt-il de la même race que le buffle, auquel il reſſemble par ſa conformation interne ?

Il varie pour la grandeur ; elle eſt moindre dans l’animal domeſtique, que dans l’état ſauvage. Tête courte, nez large, levres groſſes & pendantes ; oreilles amples, aiguës inférieurement, hériſſées de poils rudes ; cornes courtes, grêles, très-acuminées, diſtantes à leur baſe, avec un long faiſceau de poils placés entr’elles ; ceux du milieu du front ſont diſpoſés en étoile. Haut du cou garni d’une crinière blanche qui s’étend quelquefois juſqu’à la queue ; tête noire ainſi que le reſte du corps ; mais en domesticité l’animal varie aussi beaucoup en couleur ; poils inférieurs très-longs, les autres semblables à ceux du bouc ; sabots larges, ainsi que la queue qui est longue d’environ six pieds, formée de longs poils soyeux, de couleur blanche ou argentée. Cette queue est très-estimée des Chinois, des Indiens, des Turcs. On trouve quelquefois une sorte de bezoard dans son estomac. Sa chair n’est guere mangeable si non dans la jeunesse de l’animal.

V. Le Buffle. Bos bubalus.

Cornes couchées, recourbées & tournées en en-haut, planes antérieurement.

Briss. regn. an. p. 81. n. 4. Plin. hist. nat. VIII. c. 45. Arist. hist. an. L. 2. c. 1. Gesn. quad. p. 139. Jonst. quad. t. 20. Raj. quad. p. 72. Aldr. biſ. p. 365. f. p. 306. Jonst. quad. p. 53. Charlet. exerc. p. 8. Klein. quad. p. 10. Pall. nov. comm. Petrop. 13. p. 460. t. 11. 12. Ludolf. Æthiop. 1. c. 10. n. 1. Buff. hist. nat. XI. p. 284. pl. 25. Barbot Guin. p. 209. 486. Penn. quad. p. 7. num. 5. Gesn. thieb. p. 58. Kolb. Vorgeb. p. 143. t. 5. f. 2.

Il habite en Asie ; on l’éleve dans plusieurs de ses provinces, de même qu’en Afrique, comme aussi en Hongrie & en Italie. Il a été transporté dans cette dernière contrée sous le regne d’Agilulfe roi des Lombards. Dans les pays très-chauds il est presque sans poils. Lorsqu’il est irrité, il beugle très-fortement. On le conduit au moyen d’un anneau qu’on lui passe dans le nez ; il porte des fardeaux, tire la charrue & le charriot. Son lait est moins bon que celui de la vache (mais la femelle en fournit en plus grande quantité). Il s’accouple avec la vache domestique[10]. Il est plus grand que le Taureau & a le corps plus gros & plus robuste. Sa peau est très-dure, garnie de poils noirs ou rougeâtres. Il a la tête aſſez petite & le front crêpu. Cornes noires, groſſes, un peu comprimées, refléchies en en-haut & un peu coudées.

VI. Le Bœuf caffre. Bos caffer.

Cornes très-larges à leur baſe & rapprochées, enſuite écartées en en-bas, puis courbées en en-haut & en dedans à leur ſommet ; criniere courte ;

Sparrman act. Stockh. 1779. 1. n. 8. t. 3. f. inf. Penn. hiſt. of quad. p. 28. n. 9. Maſſon act. ang. 66. p. 296. Forſt. it. 1. p. 83. Bris. regn. an. p. 79. n. 2. Bellon. obſ. p. 119. Pr. Alp. Æg. 1. p. 233. t. 14. f. 2. Raj. quad. p. 73. Ald. biſ. p. 363. f. p. 364. Jonſt. quad. p. 52. t. 18. Klein quad. p. 11. Buff. hiſt. nat. XI. p. 299. Geſn. Thierb. p. 60. Penn. hiſt. p. 30. n. 10. t. 2. f. 3.

Il habite par troupeaux en Afrique, ſurtout dans les bois ſitués derrière le cap de Bonne-Eſpérance vers le Nord, auſſi en Guinée. Il eſt ruſé & très-féroce, ne craignant pas même d’aſſaillir l’homme. Il court avec vîteſſe, quoique cependant il ne puiſſe ſuivre un cheval en montant. Il eſt très-robuſte, plus gros de taille & plus ruſtique que les autres eſpeces ; il ſe roule dans la boue. Sa longueur eſt d’environ huit pieds, ſa hauteur de cinq pieds & demi, ſa couleur noire. Cornes noires, ſéparées à leur baſe par un canal intermédiaire étroit ; larges de treize pouces, de façon qu’elles couvrent une grande partie de la tête, & longues ſouvent de plus d’un pied. Leur poids eſt de vingt-cinq livres. Oreilles pendantes. Poils longs d’environ un pouce, roides, liſſes dans l’animal adulte, ondulés & plus longs aux genoux & ſous le corps. Peau tenace, épaiſſe ; chair dure, mais ſucculente & ayant un goût de venaiſon.

Le genre des bœufs eſt difficile à décrire ; ſes eſpèces ne ſont pas circonſcrites par des limites bien certaines, de ſorte qu’il eſt aiſé de prendre des variétés pour des eſpèces & réciproquement des eſpèces pour des variétés. Les mêmes doutes ſe rencontrent dans les genres du mouton & de la chèvre.

  1. Il eſt ordinaire dans l’ordre des beſtiaux, que ceux qui ont des dents canines manquent de cornes & que ceux qui ont des cornes n’ont point de dents canines. Ces animaux ont ſouvent des égagropiles dans leurs eſtomacs, formés des poils qu’ils avalent en ſe lêchant.
  2. Le comte de Buffon dit que le chameau n’exiſte nulle part dans ſon état naturel ou que, s’il exiſte, perſonne ne l’a remarqué ni décrit.
  3. Il eſt d’une capacité aſſez vaſte pour contenir une grande quantité de liqueur, & lorſque l’animal eſt preſſé par la ſoif & qu’il a beſoin de délayer les nourritures ſéches & de les macerer par la rumination, il fait remonter dans ſa panſe & juſqu’à l’œſophage une partie de cette eau par une ſimple contraction des muſcles. C’eſt en vertu de cette conformation très-ſingulière que le chameau peut ſe paſſer pluſieurs jours de boire & qu’il prend en une ſeule fois une prodigieuſe quantité d’eau qui demeure ſaine & limpide dans ce réſervoir. Buffon.
  4. Cette queue eſt pendante dans la planche qui repréſente cet animal dans les œuvres compl. de Buff. ed. in-4o. V. v. p. 488. pl. 61.
  5. Il paroît que les chevrotains, ces petits quadrupèdes d’une figure ſi élégante, d’une légereté admirable, qui ſe rapprochent des cerfs, des gazelles, des chevres, mais ne ſont ni l’un ni l’autre, qui n’ont point de dents canines ſupérieures ſaillantes ni de follécule de muſc, doivent former un genre à part, & faire la nuance entre ces divers genres.
  6. Il marche avec bien plus de diligence & de légéreté qu’un cheval, fait aiſément trente lieues par jour & court avec autant d’aſſurance ſur la neige gélée que ſur une pélouſe. Buffon.
  7. Il paroit que c’eſt l’eſpèce décrite dans les œuv. compl. de Buffon 4o . v. IV. p. 493. pl. 59. cependant il dit que l’individu qu’il en a vu à l’école vétérinaire avoit la robe ſemée de taches blanches comme celle de l’axis & qu’on le diſoit venir du cap de Bonne-Eſpérance, il ſe peut donc que le pelage de cet animal varie, & qu’il ſe trouve auſſi dans cette partie de l’Afrique.
  8. Mr. Hunter dans ſa deſcription du Nilgaut inſérée dans les œuvres complètes de Buff. 4o . vol. V. p. 377. dit en parlant de ſes cornes, qu’elles s’élevent en haut & en avant, formant un angle fort obtus avec le front ou la face ; qu’elles ſont légérement courbées, la concavité en étant tournée vers l’intérieur & un peu en avant. Leur intervalle à leur origine eſt de trois pouces un quart & à leur ſommet de ſix pouces un quart. Ce ſommet eſt d’une couleur très-foncée.
  9. Selon la figure de cet animal qui ſe trouve dans l’hiſt. nat. de Buffon, les cornes ne ſont point ainſi conformées ; cependant Mr. Pallas, dans la deſcription qu’il a faite du Tſeiran, lui donne auſſi des cornes lyrées & renvoye ce nonobſtant pour la figure de cette gazelle à celle publiée par le comte de Buffon. Y auroit-il donc du doute touchant ce caractère ?
  10. Mr. de Buffon dit le contraire ; voici ce qu’il en écrit : « Le Buffle & le Bœuf, ces deux animaux quoiqu’assez ressemblans, quoique domestiques, souvent sous le même toit, & nourris dans les mêmes paturages, quoique à portée de se joindre & même excités par leurs conducteurs, ont toujours refusé de s’unir ; ils ne produisent ni ne s’accouplent ensemble : leur nature est plus éloignée que celle de l’âne ne l’est de celle du cheval, elle paroît même antipathique ; car on assure que les vaches ne veulent pas nourrir les petits buffles & que les meres bufles refusent de se laisser tetter par des veaux. »