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Tableau de Paris/125

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CHAPITRE CXXV.

Prévoyance.


Qand il arrivoit quelque accident, quelque fracture, un membre disloqué, une luxation, &c. on ne pouvoit transporter les blessés que sur une échelle, une planche, une claie, ce qui ajoutait infiniment à leurs souffrances ; mais on vient d’établir tout récemment, (car on s’occupe sérieusement d’objets patriotiques) on vient, dis-je, d’établir dans tous les corps-de-garde des civieres ou brancards garnis d’un matelas ; de sorte que le transport dans les hôpitaux ou dans les maisons sera moins douloureux. De même on trouve chez le commissaire de quartier des bandes, des compresses, de la charpie, qui attendent ceux qui, sortant de leurs maisons bien dispos, y rentrent les bras démis & les jambes fracassées ; car marcher dans Paris toute une journée pour ses affaires, c’est aller, pour ainsi dire, à l’assaut. Cette prévoyance moderne est très-sage ; mais elle prouve que les accidens se multiplient plus que jamais, & que l’on aime mieux songer aux palliatifs que de restreindre le luxe infernal des voitures. Ceux qui font les loix vont tous en Carrosse.