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Tableau de Paris/175

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CHAPITRE CLXXV.

Les Bijoux.


Apprenez encore, M. le Russe, que les tabatieres ne s’appellent plus que boîtes ; & il y a si long-tems que vous devriez le savoir ! On a des boîtes pour chaque saison. Celle d’hiver est lourde ; celle d’été est légere. L’on a poussé cette recherche jusqu’à changer de boîtes tous les jours : c’est à ce trait caractéristique que l’on reconnoît un homme de goût. On est dispensé d’avoir une bibliotheque, un cabinet d’histoire naturelle & des tableaux, quand on a trois cents boîtes & autant de bagues.

Le commerce des bijoux est immense ; c’est parmi les hommes opulens une brocante perpétuelle. On trouve chez quelques particuliers des magasins de bijouterie, qui le disputent aux boutiques des joailliers ; ils sont jaloux & fiers de cette honorable renommée. Voilà donc l’emploi des richesses. Ô honte !