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Tableau de Paris/274

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CHAPITRE CCLXXIV.

Mes Regrets, & bien superflus.


En voyant tout ce qui déshonore à ce point un peuple riche & policé, quel écrivain n’a point regretté de ne pas trouver dans cette ville une tribune aux harangues, où l’on parleroit au public assemblé ? On y tonneroit contre de cruels abus, qui ne cessent en tous pays, que quand on les a dénoncés à l’animadversion publique. Les plus beaux morceaux d’éloquence qui nous restent de l’antiquité, sont émanés de la tribune ; & aujourd’hui, que les lumieres politiques deviennent plus saines, on y proposeroit ce qui pourroit être utile au public.

Qui oseroit y monter sans se sentir échauffé des nobles flammes du patriotisme ? Aujourd’hui, dans les gouvernemens les plus libres, les peuples ne connoissent les débats des administrateurs & les vices de l’administration, que par les papiers publics ; moyen toujours précieux, mais bien inférieur à la parole qui tonne au milieu d’une immense assemblée.