DU MOUVEMENT DE LA CHALEUR DANS UN CYLINDRE
SOLIDE.
306.
Le mouvement de la chaleur dans un cylindre solide d’une
longueur infinie, est représenté par les équations
que l’on a rapportées (pag. 112 et suivantes) dans les articles
118, 119 et 120. Pour intégrer ces équations, on donnera
en premier lieu à une valeur particulière très-simple
exprimée par l’équation ; est un nombre
quelconque, et une fonction de On désigne par le
coëfficient qui entre dans la première équation et par
le coëfficient qui entre dans la seconde. En substituant
la valeur attribuée à on trouve la condition suivante :
On choisira donc pour une fonction de qui satisfasse
à cette équation différentielle. Il est facile de voir que cette
fonction peut être exprimée par la série suivante :
désignant la constante . On examinera plus particulièrement
par la suite l’équation différentielle dont cette série
dérive ; on regarde ici la fonction comme étant connue, et
l’on a pour la valeur particulière de .
L’état de la surface convexe du cylindre est assujéti à une
condition exprimée par l’équation déterminée ,
qui doit être satisfaite lorsque le rayon a sa valeur totale
; on en conclura l’équation déterminée
ainsi le nombre qui entre dans la valeur particulière
n’est point arbitraire. Il est nécessaire que ce nombre
satisfasse à l’équation précédente, qui contient et .
Nous prouverons que cette équation en dans laquelle et
sont des quantités données à une infinité de racines, et
que toutes ces valeurs de sont réelles. Il s’ensuit que l’on
peut donner à la variable une infinité de valeurs particulières
de la forme , qui différeront seulement par
l’exposant . On pourra donc composer une valeur plus
générale, en ajoutant toutes ces valeurs particulières multipliées
par des coëfficients arbitraires. L’intégrale qui servira
à résoudre dans toute son étendue la question proposée est
donnée par l’équalion suivante :
etc. désignent toutes les valeurs de qui satisfont
à l’équation déterminée ; etc. désignent les valeurs de
qui correspondent à ces différentes racines ; etc.,
sont des coëfficients arbitraires qui ne peuvent être déterminés
que par l’état initial du solide.
307.
Il faut maintenant examiner la nature de l’équation déterminée
qui donne les valeurs de , et prouver que toutes les
racines de cette équation sont réelles, recherche qui exige
un examen attentif.
Dans la série qui exprime
la valeur que reçoit lorsque , on remplacera
par la quantité , et désignant par ou cette fonction
de , on aura
l’équation déterminée deviendra
désignant la fonction .
Chacune des valeurs de fournira une valeur pour , au
moyen de l’équation ; et l’on obtiendra ainsi les
quantités etc. qui entrent en nombre infini dans la solution cherchée.
La question est donc de démontrer que l’équation
doit avoir toutes ses racines réelles. Nous prouverons en
effet que l’équation a toutes ses racines réelles, qu’il
en est de même par conséquent de l’équation , et
qu’il s’ensuit que l’équation a aussi toutes ses racines
réelles, représentant la quantité connue .
308.
L’équation étant
différentiée deux fois, donne la relation suivante :
On écrira comme il suit cette équation, et toutes celles que
l’on en déduit par la différentiation,
et en général
Or si l’on écrit dans l’ordre suivant l’équation algébrique
, et toutes celles qui en dérivent par la différentiation
et si l’on suppose que toute racine réelle d’une quelconque
de ces équations étant substituée dans celle qui la précède ,
et dans celle qui la suit, donne deux résultats de signe contraire ;
il est certain que la proposée a toutes ses racines
réelles, et que par conséquent il en est de même de
toutes ses équations subordonnées
ces propositions sont fondées sur la théorie des équations
algébriques, et ont été démontrées depuis long-temps. Il
suffit donc de prouver que les équations
remplissent la condition précédente. Or cela suit de l’équation
générale
car si l’on donne à une valeur positive qui rende nulle la
fluxion , les deux autres termes et recevront
des valeurs de signe opposé. À l’égard des valeurs
négatives de il est visible, d’après la nature de la fonction
, qu’aucune quantité négative mise à la place de ne pourrait
rendre nulle, ni cette fonction, ni aucune de celles qui
en dérivent par la différentiation ; car la substitution d’une
quantité négative quelconque, donne à tous les termes le même signe. Donc on est assuré que l’équation a toutes
ses racines réelles et positives.
309.
Il suit de là que l’équation ou a aussi toutes
ses racines réelles ; ce qui est une conséquence connue des
principes de l’algèbre. Examinons maintenant quelles sont
les valeurs successives que reçoit le terme , ou
lorsqu’on donne à des valeurs continuellement croissantes,
depuis jusqu’à . Si une valeur de rend nulle,
la quantité devient nulle aussi ; elle devient infinie lorsque
rend nulle. Or il suit de la théorie des équations
que, dans le cas dont il s’agit, toute racine de est
placée entre deux racines consécutives de , et réciproquement.
Donc, en désignant par et deux racines consécutives
de l’équation , et par la racine de l’équation
qui est placée entre et , toute valeur de
comprise entre et donnera à un signe différent de
celui qui recevrait cette fonction , si avait une valeur
comprise entre et . Ainsi la quantité est nulle lorsque
; elle est infinie lorsque , et nulle lorsque
. Il est donc nécessaire que cette quantité prenne
toutes les valeurs possibles, depuis jusqu’à l’infini, dans
l’intervalle de à , et prenne aussi toutes les valeurs
possibles de signe opposé, depuis l’infini jusqu’à zéro, dans
l’intervalle de à . Donc l’équation a nécessairement
une racine réelle entre et , et comme l’équation a toutes ses racines réelles en nombre infini, il s’en
suit que l’équation a la même propriété. On est
parvenu à démontrer de cette manière que l’équation déterminée
dont l’inconnue est a toutes ses racines réelles et positives.
Nous allons poursuivre cet examen de la fonction
et de l’équation différentielle à laquelle elle satisfait.
310.
De l’équation , on déduit l’équation
générale , et si l’on
suppose , on aura l’équation
qui servira à déterminer les coëfficients des différents termes
du développement de la fonction , car ces coëfficients dépendent
des valeurs que reçoivent les rapports différentiels
lorsqu’on y fait la variable nulle. En supposant le premier
connu et égal à 1, on aura la série
si maintenant dans l’équation proposée
On fait et que l’on cherche la nouvelle équation en
et en regardant comme une fonction de , on trouvera
d’où l’on conclut
Il est facile d’exprimer la somme de cette série. Pour
obtenir ce résultat, on développera comme il suit la fonction
en cosinus d’arcs multiples. On aura,
par les transformations connues,
et désignant par
En développant le second membre selon les puissances de
, on trouvera que le terme qui ne contient point dans le
développement de est
les coëfficients de etc. sont nuls, il en est de même des
coëfficients des termes qui contiennent etc. ;
le coëfficient de est le même que celui de ; le coëfficient
de est
, le coëfficient de
est le même que celui de ; il est aise d’exprimer
la loi suivant laquelle ces coëfficients se succèdent ; mais,
sans s’y arrêter, on écrira , au lieu de
ou lieu de , ainsi de suite : donc
la quantité peut être facilement développée
en une série de la forme
et le premier coëfficient est égal à
si l’on compare maintenant l’équation générale que nous
avons donnée précédemment
à celle-ci, ,
on trouvera les valeurs des coëfficients , , , exprimées
par des intégrales définies. Il suffit ici de trouver celle du
premier coëfficient . On aura donc
l’intégrale devant être pris depuis jusque . Donc la valeur de la série est celle
de l’intégrale définie On trouverait de
la même manière par la comparaison des deux équations les
valeurs des coëfficients suivants , etc. ; on a indiqué ces
résultats, parce qu’ils sont utiles dans d’autres recherches
qui dépendent de la même théorie. Il suit de là que la valeur
particulière de qui satisfait à l’équation
l’intégrale étant prise depuis jusqu’à . En désignant
par cette valeur de , et faisant , on trouvera
et l’on aura pour l’intégrale complète
de l’équation
et sont des constantes arbitraires. Si l’on suppose
on aura, comme précédemment,
Nous ajouterons les remarques suivantes relatives à cette
dernière expression.
311.
L’équation
se vérifie d’elle-même. En effet, on a
et intégrant depuis jusqu’à , en désignant par
etc. les intégrales définies
on aura
il reste à déterminer etc. Le terme , étant un
nombre pair, peut être développé ainsi :
en multipliant par et intégrant entre les limites
et , on aura seulement , les autres
termes s’évanouissent. On a, d’après la formule connue pour
le développement des puissances entières du sinus,
en substituant ces valeurs de etc., on trouve
On peut rendre ce résultat plus général en prenant, au
lieu de une fonction quelconque de
Supposons donc que l’on ait une fonction qui soit
ainsi développée etc., on aura
Or, il est facile de voir que etc., ont des valeurs
nulles. À l’égard de leurs valeurs sont les quantités
que nous avons désignées précédemment par
etc. C’est pourquoi, en substituant ces valeurs dans l’équation
on aura généralement, et quelle que soit la fonction
dans le cas dont il s’agit, la fonction représente
et l’on a ainsi de
suite.
312.
Pour connaître entièrement la nature de la fonction
et celle de l’équation qui donne les valeurs de il faudrait
considérer la figure de la ligne qui a pour équation
et qui forme avec l’axe des abscisses des aires alternativement
positives ou négatives qui se détruisent réciproquement ;
on pourrait aussi rendre plus générales les remarques
précédentes sur l’expression des valeurs des suites en intégrales
définies. Lorsqu’une fonction d’une variable est développée selon les puissances de , on en déduit facilement
la fonction que représenterait la même série, si l’on remplaçait
les puissances
en faisant usage de cette réduction, et du procédé indiqué
par le paragrap. 2e. de l’art. (235), on obtient les intégrales
définies qui équivalent à des séries données : mais nous ne
pourrions entrer dans cet examen, sans nous écarter beaucoup
de notre objet principal. Il suffit d’avoir indiqué les
moyens qui nous ont servi à exprimer les valeurs des suites
en intégrales définies. Nous ajouterons seulement le développement
de la quantité en une fraction continue.
313.
L’indéterminée ou satisfait à l’équation
d’où l’on déduit, en désignant par etc. les fonctions
etc.
Ainsi la fonction qui entre dans l’équation de’terminëe
a pour valeur la fraction continuée à l’infini
314.
Nous allons maintenant rappeler les résultats auxquels
nous sommes parvenus jusqu’ici.
Le rayon variable de la couche cylindrique étant désigné
par , et la température de cette couche étant qui est
fonction de et du temps , cette fonction cherchée doit
satisfaire à l’équation aux différences partielles
on peut prendre pour la valeur suivante
;
est une fonction de qui satisfait à l’équation
Si l’on fait et que l’on considère comme une fonction de , on aura . La valeur suivante,
satisfait à l’équation en et , on prendra donc pour valeur
de en celle-ci,
la somme de cette série est
;
l’intégrale étant prise depuis jusqu’à . Cette
valeur de en et satisfait à l’équation différentielle, et
observe une valeur finie lorsque est nulle. De plus, l’équation
doit être satisfaite lorsque rayon
du cylindre. Cette condition n’aurait pas lieu, si l’on donnait
à la quantité qui entre dans la fonction une valeur
quelconque ; il faut que l’on ait l’équation
dans laquelle désigne . Cette équation déterminée qui
equivaut à la suivante :
donne pour une infinité de valeurs réelles que l’on désigne
par , , , etc., les valeurs correspondantes de
sont , , , etc. ; ainsi la valeur particulière de
est exprimée ainsi,
On peut mettre, au lieu de , une des racines , , ,
, etc., et l’on en composera une valeur plus générale
exprimée par l’équation
sont des coëfficients arbitraires : la variable
disparaît après les intégrations qui doivent toutes avoir lieu
depuis jusqu’à .
315.
Pour démontrer que cette valeur de satisfait à toutes
les conditions de la question et qu’elle en contient la solution
générale, il ne reste plus qu’à déterminer les coëfficients
, , , d’après l’état initial. On reprendra l’équation
dans laquelle , , sont les différentes valeurs que
prend la fonction ou
lorsqu’on met successivement au lieu de les valeurs ,
, , etc. En faisant , on a l’équation
dans laquelle est une fonction donnée de . Soit cette
fonction, et représentons la fonction . dont l’indice est ,
par . On aura
Pour déterminer le premier coëfficient, on multipliera chacun
des membres de l’équation par , étant une fonction
de , et l’on intégrera depuis jusqu’à . On déterminera
cette fonction en sorte qu’après les intégrations
le second membre se réduise au premier terme seulement,
où se trouve le coëfficient , toutes les autres intégrales
ayant une valeur nulle. Pour déterminer le second coëfficient
, on multipliera pareillement les deux termes de
l’équation etc. par un autre facteur
, et l’on intégrera depuis jusqu’à .
Le facteur devra être tel que toutes les intégiales du second
membre s’évanouissent, excepté une seule, savoir,
celle qui est affectée du coëfficient . En général, on emploie
une suite de fonctions de désignées par etc.
qui correspondent aux fonctions etc. ; chacun de ces facteurs a la propriété de faire disparaître par l’intégration
tous les termes qui contiennent des intégrales définies
excepté un seul ; on obtient de cette manière la valeur
de chacun des coëfficients etc. Il faut donc chercher
quelles sont les fonctions qui jouissent de la propriété dont
il s’agit.
316.
Chacun des termes du second membre de l’équation est
une intégrale définie de cette forme ; est une
fonction de qui satisfait à l’équation
on aura donc . En
développant au moyen de l’intégration par parties les termes
on a
et
Les intégrales devant être prises entre les limites
et , on déterminera par cette condition les quantités
qui entrent dans le développement, et ne sont point sous
le signe . Pour indiquer que l’on suppose dans une
expression quelconque en , on affectera cette expression
de l’indice ; et on lui donnera l’indice pour indiquer la valeur que prend la fonction de , lorsqu’on donne à cette
variable sa dernière valeur .
On aura donc, en supposant dans les deux équations
précédentes
on détermine ainsi les constantes et . Faisant ensuite
dans ces mêmes équations, et supposant que l’intégrale
est prise depuis jusqu’à , on aura
on obtient ainsi l’équation
317.
Si la quantité qui multiplie sous le signe
d’intégration dans le second membre était égale au produit
de par un coëfficient constant, les termes
pourraient être réunis en un seul, et l’on obtiendrait pour
l’intégrale cherchée une valeur qui ne contiendrait
que des quantités déterminées, et aucun signe d’intégration ;
Il ne resterait plus qu’à égaler cette valeur à zéro.
Supposons donc que le facteur satisfasse à l’équation
différentielle du second ordre de
même que la fonction satisfait à l’équation
et étant des coëfficients constants, on aura
Il existe entre et une relation très-simple qui se découvre,
lorsque dans l’équation , on
suppose ; on a, par le résultat de cette substitution,
l’équation , ce qui fait voir que la
fonction dépend de la fonction donnée par l’équation
Il suffit pour trouver de changer en dans la valeur
de ; on a désigné cette valeur de par celle
de sera donc .
On aura maintenant
les deux derniers termes se détruisant d’eux-mêmes, il s’ensuit
qu’en fesant ce qui correspond à l’indice le second
membre entier s’évanouit. On conclut de là l’équation
suivante :
Il est aisé de voir que le second membre de cette équation
est toujours nul lorsque les quantités et sont du nombre
de celles que nous avons désignées précédemment par
etc.
On a en effet
comparant les valeurs de on voit que le second membre
de l’équation s’évanouit.
Il suit de là qu’après que l’on a multiplié par les
deux termes de l’équation
et intégré de part et d’autre depuis jusqu’à
chacune des intégrales définies qui composent le second membre s’évanouit, il suffit de prendre pour la quantité
ou . Il faut excepter le seul cas où est égal
à , alors la valeur de tirée de l’équation () se
réduit à , et on la détermine par les règles connues.
318.
Soit et on aura
le second membre étant différentié au numérateur et au
dénominateur par rapport à donnera en faisant
On a d’un autre côté l’équation
et celle-ci,
on pourra donc éliminer dans l’intégrale qu’il s’agit d’évaluer
les quantités et , ce qui donnera
on trouvera ainsi pour la valeur de l’intégrale cherchée
en mettant pour et leurs valeurs, et désignant par la
valeur que prend la fonction ou lorsqu’on
suppose . L’indice désigne le rang de la racine de
l’équation déterminée qui donne une infinité de valeurs de .
Si l’on substitue ou dans
on aura
319.
Il résulte de l’analyse précédente que l’on a les deux
équations
la première a lieu toutes les fois que les nombres et sont
différents, et la seconde lorsque ces nombres sont égaux.
Reprenant donc l’équation
dans laquelle il faut déterminer les coëfficients , , ,
etc. On trouvera un de ces coëfficients désigné par , en
multipliant les deux membres de l’équation par , et
en intégrant depuis jusqu’à ; le second membre
sera réduit par cette intégration à un seul terme, et l’on aura
l’équation ,
qui donne la valeur de . Les coëfficients , , , ,
étant ainsi déterminés, la condition exprimée par l’équation ,
qui se rapporte à l’état initial, sera remplie.
Nous pouvons maintenant donner la solution complète de la question proposée ; elle est exprimée par l’équation
suivante :
La fonction de qui est exprimée par dans l’équation précédente
a pour expression
toutes les intégrales par rapport à doivent être prises depuis
jusqu’à , et pour trouver la fonction on
doit intégrer depuis jusqu’à ; est la valeur
initiale de la température, prise dans l’intérieur du cylindre
à la distance de l’axe, et cette fonction est arbitraire, les
quantités etc. sont les racines réelles et positives
de l’équation
320.
Si l’on suppose que le cylindre ait été plongé pendant un
temps infini dans un liquide entretenu à une température
constante, toute la masse se trouvera également échauffée,
et la fonction qui représente l’état initial sera remplacée
par l’unité. Après cette substitution, l’équation générale
représentera exactement les progrès successifs du refroidissement.
Si le temps écoulé est infini, le second membre de l’équation
ne contiendra plus qu’un seul terme, savoir : celui où
se trouve la moindre de toutes les racines , , , etc. ;
c’est pourquoi, en supposant que ces racines sont rangées
selon leur grandeur, et que est la moindre de toutes, l’état
final du solide sera exprimé par l’équation
On déduirait de la solution générale des conséquences
semblables à celles que présente le mouvement de la chaleur
dans une masse sphérique. On reconnaît d’abord qu’il y a
une infinité d’états particuliers, dans chacun desquels les
rapports établis entre les températures initiales se conservent jusqu’à la fin du refroidissement. Lorsque l’état initial
ne coïncide pas avec un des états simples, il est toujours
composé de plusieurs d’entre eux, et les rapports des températures
changent continuellement, à mesure que le temps
augmente. En général le solide arrive bientôt à cet état, où
les températures des différentes couches décroissent continuellement
en conservant les mêmes rapports. Lorsque le
rayon est très-petit, on trouve que les températures décroissent
proportionnellement à la fraction . Si au
contraire ce rayon a une valeur extrêmement grande,
l’exposant de dans le terme qui représente le système final
des températures contient le quarré du rayon total. On voit
par-là comment la dimension du solide influe sur la vitesse
finale du refroidissement. Si la température du cylindre dont
le rayon est , passe de la valeur A à la valeur moindre B,
dans un temps , la température d’un second cylindre de
rayon égal à passera de A à B dans un temps différent .
Si les deux solides ont peu d’épaisseur, le rapport des temps
et sera celui des diamètres. Si au contraire les diamètres
des cylindres sont très-grands, le rapport des temps
et sera celui du quarré des diamètres.