Théorie de la musique (Danhauser, 1889)/IV/7
7e Leçon.
DE LA MESURE À CINQ TEMPS ET AUTRES
207. La mesure à cinq temps dont quelques compositeurs ont tiré un heureux parti[1], est une mesure à trois temps alternant avec une mesure à 2 temps. Elle n’est donc qu’une mesure artificielle, résultat de la combinaison de différentes mesures.[2]
208. En combinant ainsi différentes mesures, on pourrait également obtenir la mesure à 7 temps. (Une mesure à 4 temps alternant avec une mesure à 3 temps).
209. Et même la mesure à 9 temps. (Une mesure à 4 temps alternant avec une mesure à 3 temps suivie d’une mesure à 2 temps).
210. Dans ces différentes combinaisons, il serait indispensable de subdiviser la mesure par des lignes pointées de séparation, pour indiquer à l’exécutant la position exacte des temps forts.
211. On pourrait chiffrer ces mesures, soit d’après les principes exposés précédemment pour les mesures simples, le chiffre supérieur exprimant le nombre de temps et le chiffre inférieur exprimant la division de la ronde qui forme un temps.[3]
Soit en chiffrant chaque subdivision de ces mesures.
1o Chiffrez une mesure à 5 temps avant une blanche pour chaque temps.
2o Chiffrez une mesure à 7 temps ayant une croche pour chaque temps.
3o Chiffrez une mesure à 9 temps avant une ronde pour chaque temps.
- ↑ Voyez la cavatine de la Dame blanche (Boïeldieu) et la chanson de Magali de Mireille (Gounod).
- ↑ L’oreille ne discerne pas avec promptitude ces sortes de mesures car les temps forts ne se présentant pas à intervalles égaux, aussi leur emploi est il rare et n’en parlons-nous que pour mémoire.
- ↑ Pour une mesure à 9 temps, il serait bon d’indiquer que la mesure est simple, afin qu’elle ne puisse être confondue avec la mesure composée à 3 temps dont le numérateur est toujours 9.