Thresor de la langue françoise/Aloe

La bibliothèque libre.
Alonger  ►

Aloë, m. acut. Est ce suc tres-amer conglutiné en gomme, & endurcy, de couleur rougeastre, tirant sur le verd, qui vient d’vne herbe de fueille grasse, portant le mesme nom, dont Dioscoride traitte au 22. cha. du 3. lib. des Plantes. Aucuns estiment que ce mot dont les Grecs, Latins, François & Italiens (car l’Espagnol l’appelle Acibar) vsent, soit extrait de l’Hebrieu Ahala, par transposition de l, & h. Les maques du bon sont de la couleur semblable au foye, vn peu verdoyant, clair & luisant, qu’on appelle Cicotrin, de çocotora, Isle sur l’emboucheure de la mer Rouge, où il vient excellent. Autres le nomment Aloës de vessie, par ce que cette gomme cy est aussi tost enueloppée de la vessie d’vn pourceau, mouton, ou autre beste, afin que l’esuent ne l’Empire, lequel mot ne monstre que la conseruation dudit Aloës, sans plus. Le Portugais dit Oloës çocotorino. Iean de Barros, 2. decad. cap. 4. voyez Pline li. 27. cha. 4.