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Thresor de la langue françoise/Chaloir

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(2p. 109-110).

Chaloir, verb. neut. acut. Ce verbe n'a point les trois personnes que vne terminaison, Il ne me, te, luy, chaut de rien, Il ne me, te, luy challoit de rien, dont l'infinitif est chaloir, & signifie auoir soucy & soing de quelque chose, l'Italien dit aussi, non mi cale, non ti cale, non glio cale, mais c'est par phrases empruntées du Prouencal & metter in non cale, pour mettre à nonchaloir, Curam deponere rei alicuius, Ainsi chaloir est, De re aliqua sollicitum esse, On dit bien d'vn fayneant, qu'il ne luy chaut de rien, Nulla ex re anxius est, nihil neque sui neque alieni curat. Cic. lib. 1. de legib.

Ne se chaloir de rien, Nihil pensi habere.

Ne se chaloir de quelque chose, Ne digitum quidem porrigere in rem aliquam.

Ne se chaloir pas tant de ses affaires, que de la Rep. In minimis suas res ponere, de Repub. vehementius laborare.

Il ne m’en chaut, Paruipendo, Missa facio, Súsque déque fero, Súsque déque habeo, Me haud pœnitet.

Il ne m’en chaut plus, Qui ob eam causam antè rumpebar, nunc ne moueor quidem.

Il ne m’en chaut pas beaucoup, Non magnopere laboro.

Il ne m’en chaut que, &c. Haud metuo qualem tu, &c.

Il ne m’en chaut pas de ceci, Huius non facio.

Il ne m’en chaut de cela, Ea res modicè me tangit.

Il ne m’en chaut guere s’il ne le donne pas, Non magnipendo, det nécne.

Il ne m’en chaut, Dum pereas, nihil interdico, dicant viuere.

Il ne m’en chaut s’il estoit present ou non, Nec me mouet praesens homo fuerit, nécne.

Il ne m’en chaut qui ait tué Roscius, Cuius manu sit percussus Roscius, non laboro.

Il ne me chaut qu’il face aux autres, Nihili facio quid faciat caeteris.

Il ne me chaut qu’on die de moy, si ie fay cela que i’ay vouloir de faire, Si perficio, non pœnitet me famae.

Il ne me chaut qui tu sois, ou ne sois pas, Non facio qui sis, qui non sis, floccum.

Il me semble qu’il ne luy chaut pas beaucoup des dieux, Videtur de diis non magnopere pugnare.

Il ne te chalut iamais comme tout en allast, ne de fait ne de parole, Neque tibi quid faceres, quicquam vnquam pensi fuit, B. ex Liuio.

Ne luy chalant qu’on dit d’elle, Parum abhorrens famam.

Ne luy chalant de prendre garde à si petite chose, Securus tam paruae obseruationis.

Il ne luy chaut rien de sa foy & sa promesse, Flocci non facit fidem.

Il ne m’en chaut plus, Nihil moror, B. ex Terentio.

Il ne luy chaut qu’il face, Nihil pensi habet, B. ex Suet.

Ne te chaille, Bono sis animo, B. ex Liuio.

Il ne luy chaut pas tant de sa promesse que de son profit, Fides eum non tenet, sed merces.

Il ne luy challoit qu’il dist, ne qu’il fist, Prorsus neq ; facere, neque dicere quicquam pensi habebat.

Il ne luy chaut de vous, Si vestri nulla cura tangit.

Il ne nous chaut que vous faciez, Nobis quid faciatis minus pensi est.

Il ne leur chaut de rien que de ce qui leur plaist, Nihil vident nisi quod lubet.

Il ne leur chaut de ce que ie dis, Quae dico paruipendunt.

Faire tellement enuers aucun qu’il ne luy chaille plus de quelque chose, Negligentem facere.

Il n’en chaut pas beaucoup, Parui refert, Non multum refert.

Il n’en challoit point au peuple de sa mort, Occisum eum populus indifferenter tulit.

S’il t’en chaut aucunement, Si qua te attingit cura.

A qui il ne chaut de rien, Securi animi homo.