Thresor de la langue françoise/Second

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Second, Secundus, Secundarius.

Vn second moy-mesme, Alter ego.

C'est vne seconde vie, Instar vitæ.

Le second apres le Roy, Secundus à Rege.

Consul pour la seconde fois, Secundum consul, vel Iterum consul.

Secondement, Secundò, Secundo loco, Dehinc, Iterum.

Secōder à autruy & luy aider en quelque propos, Orationi alterius subseruire, Subsidiario adesse.

Seconder, c'est proprement estre tout au plus pres de celuy qui est le premier. Et partant, Seconder aucun en aage entre mesmes freres, c'est luy estre plus proche d'ans que les autres freres. Des Essars en Iosephe au 1. liure. Or auoit Aristobolus de tous ses freres, Antigonus qui le secondoit en aage. par l'energie du mot, il est assez cogneu que seconder ne signifie aucunement estre pareil à celuy qu'on seconde, ains luy estre le plus proche & ioingnant deuant tous autres en quelque chose que ce soit qu'on le seconde. Ainsi seconder vn autre en preud'hommie, foy, loyauté & parole, c'est estre le plus approchant la preud'hommie, foy, loyauté & parole, de celuy qui tient le premier reng en cela. Et quand on dit d'vne femme qui en beauté n'a point de seconde, c'est autant à dire, comme qu'elle excelle tant en beauté toutes autres, que de nulle en est approchée de pres, & ainsi les Latins disent, In secundis aut tertiis consistere. Seconder auβi est prins pour aider à aucun, d'autant que qui est second à autre, il releue ce que son premier laisse, & ne peut embrasser, & voila comme plus esloignéement de ladite proprieté du mot, on dit, Seconder l'vn l'autre en vn combat, pour s'entre-secourir, qui est quand deux ou plusieurs se combatans à autres, sont si pareils en forces & experienses des armes, qu'on ne peut dire qui en cela est le premier.