Traité élémentaire de chimie/Partie 2/Tableau 24

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Tableau des combinaisons du tungstène oxygéné


Tableau des combinaisons du tungstène oxygéné, ou acide tungstique avec les bases salifiables.



[TABLEAU]



OBSERVATIONS


Sur l’acide tungstique, & sur le Tableau de ses combinaisons.


On donne le nom de tungstène à un métal particulier dont la mine a été souvent confondue avec celle d’étain ; dont la cristallisation a du rapport avec celle des grenats ; dont la pesanteur spécifique excède 6000, celle de l’eau étant supposée 1000 ; enfin qui varie du blanc perlé au rougeâtre & au jaune. On le trouve en plusieurs endroits de la Saxe & en Bohème.

Le volfram est aussi une véritable mine de tungstène, qui se rencontre fréquemment dans les mines de Cornouailles.

Le métal qui porte le nom de tungstène, est dans l’état d’oxide dans ces deux espèces de mines. Il paroîtroit même qu’il est porté, dans la mine de tungstène, au-delà de l’état d’oxide ; qu’il y fait fonction d’acide : il y est uni à la chaux.

Pour obtenir cet acide libre, on mêle une partie de mine de tungstène avec quatre parties de carbonate de potasse, & on fait fondre le mélange dans un creuset. Lorsque la matière est refroidie, on la met en poudre & on verse dessus douze parties d’eau bouillante ; puis on ajoute de l’acide nitrique qui s’unit à la potasse avec laquelle il a plus d’affinité, & en dégage l’acide tungstique : cet acide se précipite aussitôt sous forme concrète. On peut y repasser de l’acide nitrique qu’on évapore à siccité, & continuer ainsi jusqu’à ce qu’il ne se dégage plus de vapeurs rouges ; on est assuré pour lors qu’il est complètement oxygéné. Si on veut obtenir l’acide tungstique pur, il faut opérer la fusion de la mine avec le carbonate de potasse dans un creuset de platine ; autrement la terre du creuset se mêleroit avec les produits, & altéreroit la pureté de l’acide.

Les affinités de l’acide tungstique avec les oxides métalliques ne sont point déterminées, & c’est pour cette raison qu’on les a rangées par ordre alphabétique ; à l’égard des autres substances salifiables, on les a rangées dans l’ordre de leur affinité avec l’acide tungstique. Toute cette classe de sels n’avoit été ni connue ni nommée par les anciens.