Traité élémentaire de la peinture/159

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Traduction par Roland Fréart de Chambray.
Texte établi par Jean-François DetervilleDeterville, Libraire (p. 132-133).


CHAPITRE CLIX.

Des choses peintes dans un champ clair, et en quelles occasions cela fait bien en peinture.

Quand un corps ombré se termine sur un fond clair, ce corps paroît avoir du relief, et être détaché du fond : cela vient de ce que les corps d’une superficie courbe, s’obscurcissent par nécessité vers la partie opposée, où ils ne sont point éclairés des rayons du jour, cet endroit restant privé de lumière, tellement qu’il est extrêmement différent du fond qui lui sert de champ, et la partie de ce même corps qui est éclairée, ne doit jamais terminer sur un champ clair par les parties éclairées de son plus grand jour ; mais entre le champ et la principale lumière du corps éclairé, il faut qu’il se trouve un terme ombré d’une demi-teinte, qui tienne le milieu entre la couleur du champ et la lumière du corps éclairé.