Traité élémentaire de la peinture/174

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Traduction par Roland Fréart de Chambray.
Texte établi par Jean-François DetervilleDeterville, Libraire (p. 147-148).


CHAPITRE CLXXIV.

Des mesures du corps humain, et des plis des membres.

Les Peintres sont obligés d’avoir connoissance de l’Ostéologie, c’est-à-dire, des ossemens du corps, qui servent de soutien à la chair dont ils sont couverts, et des jointures, qui font que les membres croissent et diminuent quand ils se plient ; car la mesure du bras étendu ne se trouve pas égale à celle du même bras retiré, puisqu’il croît ou décroît en s’étendant et en se pliant, avec la différence d’une huitième partie de sa longueur ; l’accroissement et le décroissement du bras par l’effet de l’os qui sort de son emboîture, est tel que vous le voyez représenté en cette figure A B ; son accroissement se fait dans la partie qui vient de l’épaule au coude, lorsque l’angle du coude est plus aigu qu’un angle droit, et l’accroissement augmente à mesure que cet angle diminue ; comme au contraire la longueur diminue selon que cet angle devient plus ouvert ; l’espace qui est entre l’épaule et le coude, s’accroît d’autant plus, que l’angle du pli du coude se fait plus petit qu’un angle droit, et décroît à proportion que l’angle est plus grand qu’un droit.

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