Traité élémentaire de la peinture/320

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Traduction par Roland Fréart de Chambray.
Texte établi par Jean-François DetervilleDeterville, Libraire (p. 262-263).


CHAPITRE CCCXX.

Pourquoi les visages vus de loin paroissent obscurs.

Les choses visibles qui servent d’objet aux yeux, n’y font impression que par les images qu’elles envoient ; ces images ne sont autre chose que les rayons de lumière : ces rayons partent du contour et de toutes les parties de l’objet, et passent au travers de l’air ; ils aboutissent à la prunelle de l’œil, et y forment un angle en se rencontrant ; et comme il y a toujours des vapeurs dans l’air qui nous environne, il arrive que plusieurs rayons de lumière sont rompus et n’arrivent pas jusqu’à l’œil : de sorte que dans une grande distance tant de rayons de lumière se perdent, que l’image de l’objet est confuse, et l’objet paroît obscur. Ajoutez que les organes de la vue, qui sont les parties de l’œil et le nerf optique, sont quelquefois mal disposées, et ne reçoivent point l’impression des rayons de lumière que l’objet envoie, ce qui la fait paroître obscure.