Aller au contenu

Un monde inconnu/Deuxième partie/6

La bibliothèque libre.
Ernest Flammarion, Éditeur (p. 295-305).

CHAPITRE VI

LA TERRE A PARLÉ

Depuis que Marcel, Jacques et lord Rodilan avaient aperçu le fanal des Montagnes Rocheuses, quatre mois s’étaient écoulés, et jamais n’avaient cessé de briller, dans la nuit obscure, les signaux qui, d’une planéte à l’autre, entretenaient la certitude d’une correspondance établie et l’espérance de la compléter bientôt.

L’Anglais raillait.

« Pardieu ! disait-il, c’était bien la peine de faire un si long voyage pour arriver à un si mince résultat. Avouez, mon cher Marcel, que votre entretien avec nos amis d’Amérique est d’une incontestable et quelque peu fatigante monotonie.

— Patience ! cher ami, » murmurait Marcel.

Les trois voyageurs mettaient à profit tout le temps où les observations devaient forcément, par suite de la position des deux astres, demeurer interrompues. Ils parcouraient toutes les régions du monde lunaire, en étudiaient minutieusement la faune et la flore, observaient attentivement les mœurs, se pénétraient des progrès scientifiques réalisés par ces intelligences d’un ordre si élevé.

Ils ne se dissimulaient pas que, quelque assurées que pussent être les communications établies entre les deux mondes, elles ne pourraient jamais être assez complètes et assez rapides pour pouvoir embrasser tout ce qu’il y aurait de part et d’autre d’intéressant à savoir.

Ils avaient déjà, grâce aux livres, aux albums et aux échantillons divers dont ils s’étaient munis, donné aux habitants de la Lune une idée assez précise de l’histoire et de la civilisation de leurs frères terrestres. Ils voulaient de même, lorsqu’ils seraient de retour sur la Terre, pouvoir faire connaître, telle qu’elle était dans ses traits principaux, cette humanité jusqu’alors inconnue et où ils avaient découvert tant de brillantes qualités et de vertus aimables qui avaient à la fois charmé leur cœur et ébloui leur esprit. Marcel et ses compagnons mettaient à accomplir tous ces travaux une activilé fébrile ; ils accumulaient les documents, multipliaient les investigations et les recherches, comme s’ils avaient sent déjà que le temps leur était mesuré, et que le moment arriverait bientôt où, leur tâche terminée, il leur faudrait se préparer au retour.

Ce travail ininterrompu rendait l’attente moins pénible.

Chaque fois que la position respective des deux astres permettait d’échanger des signaux, ils montaient à l’observatoire, et, tout en coordonnant leurs notes, classant leurs documents, ils ne cessaient d’observer le disque de la Terre, attentifs à saisir toute manifestation nouvelle. Puis, lorsque la période de concordance des nuits s’était achevée sans rien apporter autre chose que le point lumineux qui brillait toujours au sommet de Long’s Peak, ils retournaient à leurs études en se disant, non sans un soupir : « Ce sera sans doute pour la prochaine fois. »

Le 20 avril, la Lune était à la veille de son premier quartier. Fidèles à leur habitude, les trois amis venaient d’arriver à l’observatoire. Ils s’étaient, comme de coutume, approchés en toute hâte des lunettes braquées sur la Terre, et avaient parcouru d’un regard rapide toute la partie plongée dans l’ombre.

« Rien encore, murmura Marcel ; décidément, c’est long. »

Lord Rodilan haussa les épaules :

« Vous avez la foi robuste, mon cher Marcel ; c’est bien par acquit de conscience et pour vous être agréable que je vous ai accompagné jusqu’ici ; car du diable si j’espère que nous serons plus heureux aujourd’hui. Pour ma part, je commence à croire que nos amis manquent d’imagination. Je les voudrais un peu plus prolixes. »

Pendant ce temps, Jacques s’était approché de l’oculaire que Marcel venait de quitter.

« Tiens ! tiens ! » fit-il tout à coup.

Et il se frotta vigoureusement les yeux comme pour mieux voir.

« Qu’y a-t-il ? demanda vivement Marcel.

— Voyez donc là-bas, au-dessus de l’équateur. Qu’est-ce que cela ? »

Marcel s’était précipité, et lord Rodilan lui-même avait pris son poste d’observation.

Un foyer lumineux, d’une intensilé bien supérieure au fanal des Montagnes Rocheuses, brillait dans la nuit. Sa clarté toujours soutenue, sa fixité, écartaient tout doute possible : ce n’était pas là un phénoméne géologique comme l’éruption d’un volcan, ou accidentel comme un vaste incendie, c’était évidemment l’œuvre d’une intelligence humaine. Ce qui venait confirmer cette opinion, c’est que le foyer d’où s’échappait ce puissant rayon, avait une forme régulière et géometrique : il formait un rectangle aux arêtes vives et nettement dessinées.

« Ce sont eux, n’est-ce pas ? s’écria Jacques.

— Je le crois, répondit Marcel.

— Ah ! ma foi, fit lord Rodilan en riant, si c’est pour cela qu’ils nous ont fait attendre si longtemps, ce n’est vraiment pas la peine. Un point carré au lieu d’un point rond ; vous voyez qu’ils n’en sortiront pas.

— Qui vivra verra, dit Marcel ; nous allons savoir bientôt à quoi nous en tenir. »

Et le mystérieux rectangle brillait toujours.

« Mais où donc sont-ils ? demanda Jacques.

— C’est facile à déterminer, répondit Marcel. Vous voyez que la pointe orientale du Brésil n’est pas encore entrée dans l’ombre qui règne sur la majeure partie de l’Atlantique et sur tout l’ancien continent. Nous pouvons calculer au moyen du micromètre — et en même temps il manœuvrait cet appareil délicat dont chaque lunette était munie — la longitude et la latitude du lieu où se trouvent nos amis. Nous savons que la pointe du Brésil vers Pernambouc est par 37 degrés environ de longitude à l’ouest du méridien de Paris. Or, je trouve justement près de 37 degrés entre ce point et le lieu où brille le signal. D’autre part, en suivant, autant que le permet la distance, la direction de l’équateur terrestre, je crois pouvoir affirmer que la latitude de ce lieu est d’environ 35 degrés. »

Pendant qu’il parlait ainsi, lord Rodilan, penché sur un planisphère terrestre, suivait attentivement toutes ces indications, et, comme on dit en termes de marine, faisait le point.

« Très bien ! s’écria-t-il ; cela nous place dans la région algérienne, un peu au sud entre Alger et Constantine. Les maladroits ! ajouta-t-il à mi-voix, pourquoi diable n’ont-ils pas choisi Malte ou l’île de Chypre ? Au moins l’Angleterre aurait en mains la clé des communications.

— Vous êtes vraiment insatiable, mon cher Rodilan, riposta Marcel ; la part de votre glorieuse nation n’est-elle pas assez grande puisque vous êtes parmi nous ? Vous avez un pied partout, en Europe, en Asie, en Afrique, en Amérique, en Océanie, et il vous faut encore la Lune. Pour mon compte, permettez-moi de me réjouir de ce que nos amis ont choisi, pour réaliser une idée française, une terre française. »

Et comme l’Anglais faisait la grimace, il ajouta :

« Peut-étre, d’ailleurs, n’ont-ils pas pu faire autrement ; nous ne savons ce qui s’est passé. »

Lord Rodilan allait répondre quand Jacques, qui, pendant ce léger débat, n’avait cessé de rester en observation, poussa une exclamation.

« Ah ! la lumière a disparu. »

Tous trois reprirent leurs places aux oculaires des lunettes.

Ils n’attendirent pas longtemps.

À l’endroit méme où avait brillé le rectangle lumineux et sur le champ même que couvrait la nappe de feu, se détacha tout à coup une lettre flamboyante que tous distinguèrent aussitôt.

« Une H ! s’écrièrent-ils en même temps.

— Qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ? murmura lord Rodilan.

— C’est évidemment le commencement d’un mot, » dit Jacques. Marcel avait tiré son chronomètre.


Cette foule de visiteurs éminents remplissait l’observatoire (p. 302).

« Ah ! les braves gens, fit-il tout rayonnant ; ils ont improvisé tout un alphabet. »

Au bout de dix minutes, un changement à vue s’opéra : la lettre O apparut là où brillait l’instant d’auparayant la lettre H.

« C’est admirable, s’écria Marcel, qui, avec son esprit pratique d’ingénieur expérimenté, avait tout compris. Nous allons voir se succéder, à la même place, toutes les lettres du premier message échangé entre les deux mondes. »

Aussitôt qu’avait été constatée la présence du rectangle lumineux sur la surface de la Terre, le bruit de cet événement considérable s’était répandu dans l’observatoire tout entier, et le savant Mérovar, qui le dirigeait, s’était empressé d’adresser un avis au chef de l’État lunaire, qui, personne ne l’ignorait, portait un si vif interêt à tout ce qui touchait aux communications interplanétaires.

Discrètement et sans bruit, tous ceux à qui leur rang dans la hiérarchie scientifique le permettait, avaient pénétré dans la salle d’observations, et, depuis l’apparition des premières lettres, manifestaient sur leurs visages un enthousiasme que leur réserve habituelle empêchait seule d’être bruyant.

Les lettres de feu se succédaient de dix minutes en dix minutes, sans solution de continuité. On eût dit que ceux qui les projetaient à travers l’espace, sentant qu’ils ne pouvaient disposer que de quelques heures de nuit, se hâtaient pour pouvoir envoyer à leurs amis une pensée complète. Au bout de soixante-dix minutes, un mot entier avait été transmis : c’était le mot « honneur ».

Mérovar, dès qu’il avait compris qu’il s’agissait cette fois d’un message verbal, avait multiplié les avis adressés au Conseil Suprême, et, à peine le premier mot lancé d’un monde à l’autre était-il arrivé au satellite de la Terre, que ce mot, reproduit par des appareils électriques, s’étalait sous les yeux du Conseil convoqué en toute hâte.

L’émotion était vive, car l’instant était solennel.

Le problème si longtemps cherché par tant de générations, et poursuivi jusque-là au hasard, recevait enfin une éclatante et définitive solution. Aldéovaze voyait remplies les espérances que lui avait fait concevoir l’arrivée des habitants de la Terre, et dont il les avait entretenus avec une si entière confiance. Désormais, les deux planètes sœurs ne tourneraient plus étrangères l’une à l’autre dans leur éternelle orbite. Elles iraient unies par une pensée commune, et l’on pouvait attendre de cette unanimité d’efforts un développement plus rapide et plus complet de l’esprit de justice et d’amour.

Cependant, sur la côte septentrionale d’Afrique, le rectangle magique envoyait toujours de nouveaux signes, et, pendant les cing heures que dura sans discontinuer, leur transmission, on vit se dérouler cette phrase entière, qui fit battre violemment le cœur de Marcel, de Jacques et de lord Rodilan lui-même :

« HONNEUR AUX VOYAGEURS AUDACIEUX. »

Grâce aux moyens d’informations rapides en usage dans le monde lunaire, la population tout entière avait été promptement avisée du fait considérable qui venait de se produire.

L’émoi avait été grand, et tous, depuis ceux qui approchaient le Conseil Suprême jusqu’aux Diémides qui occupaient les derniers rangs de la hiérarchie sociale, attendaient avec anxiété la suite d’une communication dont on n’avait évidemment que la première partie.

Il était en effet dès à présent certain que, pendant toute la période de temps où la partie de la Lune dans laquelle se dressait l’observatoire resterait dans l’ombre, les amis des trois voyageurs continueraient à leur enyoyer des messages.

Aussitôt que la phrase envoyée de la Terre fut achevée, comme le point d’où elle était partie avait encore quelques heures à être dans la nuit, on résolut d’enflammer simultanément et de faire briller sans relâche les trois lettres M. J. R. Les correspondants terrestres comprendraient ainsi qu’on les avait aperçus, et qu’ils pouvaient en toute sécurité continuer leurs communications.

Le chef de l’État, Aldéovaze lui-même, avait tenu à se rendre à l’observatoire pour y recueillir, aussitôt qu’elles se produiraient, les manifestations nouvelles de la sympathie des deux humanités. Il voulait aussi arrêter avec Marcel la prompte exécution des mesures qu’il convenait de prendre pour répondre à ces frères lointains avec la même précision et la même rapidité.

Ceux des membres du Conseil que leurs fonctions ne retenaient pas dans la capitale — et Rugel était du nombre — l’avaient accompagné.

La belle Oréalis et Azali qui avaient, l’un par sa science, l’autre par son dévouement, sauvé la vie et la raison des trois étrangers, étaient venus, eux aussi, pour être les témoins de leur triomphe, et ce qui était pour tout le monde lunaire comme une fête universelle, était pour eux en quelque sorte une fête de famille.

Ce ne fut pas sans émotion que, dans une circonstance aussi solennelle, Marcel revit celle dont image était toujours au fond de son cœur. Mais le visage de la jeune fille respirait une joie si pure, et dans les regards d’Azali brillaient une telle loyauté et une telle confiance qu’il eût rougi de s’arrêter à des pensées vulgaires et indignes de ces généreuses natures.

Le jeune savant serra avec effusion la main de Marcel, et on sentait que, loin d’avoir conçu pour l’ingénieur un sentiment de défiance jalouse, il l’estimait peut-être davantage pour avoir compris combien celle qu’il chérissait lui-même était digne d’être aimée.

« Ami, lui avait dit Oréalis avec un radieux sourire, je suis aujourd’hui bien heureuse. Vous voilà tel que je vous souhaitais ; vous avez conçu et réalisé de grandes choses, vous avez acquis des droits éternels à la reconnaissance de deux humanités. »

Marcel s’inclina sans répondre.

Cette foule de visiteurs éminents remplissait l’observatoire d’une animation inaccoutumée. Ce n’était plus le calme silencieux qui convient aux graves études, mais une sorte de frémissement ou se trahissaient, chez ces hommes cependant si sérieux, la joie du grand événement qui venait de s’accomplir et l’impatience de le voir se confirmer.

Aussitôt que le mouvement de rotation de la Terre eut ramené dans l’ombre le point de la surface où, la veille, avait paru le message, Aldéovaze voulut lui-même suivre de l’œil les observations qui allaient se continuer. Et pendant les quatre nuits terrestres qui suivirent, brillèrent successivement sur le rectangle lumineux les phrases suivantes qui faisaient vibrer l’âme de tous les assistants.

On lut d’abord :

« SALUT À NOS FRÈRES DE LA LUNE, »

puis :

« LE MONDE ENTIER PENSE À VOUS. »

On vit ensuite briller cet appel pressant :

« ATTENDONS RÉPONSE AVEC ANXIÉTÉ. »

Enfin Jacques et Marcel purent lire avec une émotion profonde ces deux noms qui, pour eux, disaient tant de choses :

« MATHIEU-ROLLÈRE, DUMESNIL. »

« Ah ! mon brave oncle ! s’écria Jacques, je savais bien qu’avec son indomptable ténacité, il finirait par se mettre en rapport avec nous. Mais s’il est là, Hélène doit y être aussi. »

Et son cœur battait avec force en prononçant ce nom toujours adoré.

« Et mon fidèle ami Dumesnil ! dit Marcel d’un air triomphant. Si Mathieu-Rollère a été la volonté qui dirige, il a été, lui, le bras qui exécute. Je vois clairement comment tout a dû se passer, C’est évidemment lui qui a organisé le fanal des Montagnes Rocheuses. C’est lui encore qui a imaginé, j’en suis sûr, ce rectangle lumineux sur lequel viennent se dessiner tour à tour toutes les lettres de l’alphabet, appareil aussi simple que pratique, auquel il fallait cependant songer.

— Toujours l’œuf de Christophe Colomb, murmura lord Rodilan. Ah ! vous êtes heureux tous les deux : vous avez là-bas, à l’autre bout de ce chemin de lumière, des amis dont le cœur bat à l’unisson du vôtre. Moi, je n’ai rien ni personne…

— Eh bien ! mais, et nous ? firent ensemble Jacques et Marcel en lui serrant la main avec chaleur.

— Vous avez raison, dit-il, et je serais ingrat si j’oubliais toutes les marques d’amitié que vous m’avez données. »

Depuis longtemps, Rugel et les divers membres du Conseil avec lesquels les trois amis s’étaient trouvés en rapport connaissaient tous les détails de leur vie. Ils savaient ce qu’était l’astronome Mathieu-Rollére ; l’ingénieur Dumesnil, l’honorable W. Burnett n’étaient plus des inconnus pour eux. Ils avaient mis le prudent Aldéovaze au courant de tous ces détails de la vie antérieure de ses hôtes, et tous maintenant félicitaient chaleureusement Jacques et Marcel d’être ainsi rassurés sur le compte de ceux qui leur étaient chers. Eux-mêmes semblaient reconnaître, en ces deux noms qui avaient brillé dans l’espace, ceux de vieux amis dont on aurait été longtemps séparé et qu’on retrouverait avec plaisir.

Si Aldéovaze s’était montré impatient de consacrer enfin, d’une façon définitive, les communications commencées, Marcel ne l’était pas moins. Avec la promptitude d’esprit qui le distinguait, il eut bientôt fait d’expliquer aux savants qui l’entouraient, et dont l’esprit allait du reste au-devant de ses démonstrations, ce qu’avait fait l’ingénieur Dumesnil et ce qu’il comptait faire lui-même.

« C’est là toute une révelation, disait-il ; mais il nous faut faire mieux encore. »

Et, sur-le-champ, il expliqua son projet.

L’idée d’un rectangle disposé de façon à ce que toutes les lettres pussent y apparaître tour à tour et instantanément, était éminemment pratique, et il en avait aussitôt saisi le mécanisme. Mais il tenait à ce que les phrases qu’il enverrait à la Terre, si elles étaient tardives, fussent du moins plus complètes et plus rapides. Aussi résolut-il de disposer dans la vaste plaine où il avait déjà établi ses premiers signaux, douze rectangles analogues à celui qu’il avait vu fonctionner sous ses yeux, et qui lui permettraient de figurer d’un seul coup des mots entiers. La plupart, en effet, de ceux de la langue usuelle ne comptent pas plus de douze lettres. Rien n’empêchait même, lorsqu’on rencontrerait des mots d’une ou deux syllabes, d’en transmettre plusieurs à la fois.

Ce plan arrêté, l’exécution fut prompte, et bientôt une animation extraordinaire régna dans la plaine voisine de l’observatoire. Une armée de Diémides, choisis parmi ceux que leurs occupations habituelles rendaient les plus aptes à ce travail gigantesque, s’agitaient et se pressaient dans une confusion apparente ou régnait cependant l’ordre le plus parfait.

Sous la direction des savants qui s’étaient pénétrés de l’idée de Marcel et qui partageaient son ardeur, tous, revêtus des appareils déjà décrits, déployaient un zèle et une activité qui devaient bientôt assurer l’achèvement de l’œuvre entreprise. Les uns égalisaient le sol, les autres scellaient à même le roc les tiges de puissants foyers électriques, d’autres enfin disposaient les fils multiples qui tous correspondaient à une table située dans la grande salle des lunettes de l’observatoire. Au bout d’un mois, tout était terminé, et, au moment même où les deux astres revinrent à leur premier quartier, on était prêt à répondre.