Un monde inconnu/Deuxième partie/5

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Ernest Flammarion, Éditeur (p. 281-294).


Pendant une heure brilla ce monstrueux fanal (p. 293).

CHAPITRE V

EN ALGÉRIE

Au sud-est de Biskra, à 50 kilomètres environ de la capitale des Ziban, sur la rive droite de l’Oued-Djeddi, s’étend une vaste plaine qui se prolonge à l’est jusqu’au Chott Melrhir et au sud jusqu’à l’Oued Mélah.

Du côté de l’ouest, l’horizon est borné par les collines de sable qui séparent le bassin de ces cours d’eau, le plus souvent desséchés. C’est dans cette région visitée par les Romains, puis par les conquérants arabes qui en expulsèrent les Berbères autochtones, que Mathieu-Rollère et l’ingénieur Georges Dumesnil avaient résolu d’établir le système de signaux qui devaient leur permettre de correspondre avec les habitants de la Lune.

Le vieil astronome s’était juré de réussir : il s’était tenu parole. Mais ce n’avait pas été sans peine. Après le piteux échec de la souscription publique qu’il avait ouverte, il ne fallait plus songer à faire de nouveau appel au public. La foule égoïste, asservie à des intérêts matériels, était incapable de se passionner pour une grande idée scientifique encore dans le domaine de la théorie, et dont elle ne voyait pas l’utilité pratique. Ceux mêmes que leurs études ou leurs fonctions semblaient préparer à accueillir favorablement ce grand projet, se montraient incrédules et peu disposés à relâcher les cordons de leurs bourses.

Mathieu-Rollère s’était même adressé à ce généreux donateur qui avait déjà fait tant de sacrifices pour le progrès des sciences astronomiques, et doté l’Observatoire de Paris des instruments les plus perfectionnés. Mais, à ce moment, le riche banquier qui faisait un si noble usage de sa fortune, venait de consacrer des sommes considérables à l’érection de l’observatoire de Nice, et, malgré l’enthousiasme que lui causa le projet conçu par Mathieu-Rollère, force lui fut de laisser à d’autres la gloire de rendre possible cette grandiose entreprise. Malgré sa confiance, le vieux savant sentait le doute envahir son âme, lorsqu’une note, lue par hasard dans un journal, vint lui rendre toute son assurance.

À ce moment siégeait sur le trône du Brésil plus qu’un souverain, un sage. L’empereur Dom Pedro II partageait sa vie entre les devoirs de sa charge et l’étude des sciences, pour lesquelles il était passionné. Chaque année, lorsqu’il avait pourvu aux affaires de l’État, il venait en France, dans ce foyer de lumières, qui, malgré les coups de la mauvaise fortune, n’a cessé de rayonner sur le monde. Membre correspondant de l’Académie des Sciences, il s’intéressait à tous les travaux de la docte assemblée. Son esprit large et curieux de savoir n’avait pu se désintéresser des importants problèmes que pose sans cesse l’astronomie aux esprits avides de recherches spéculatives.

Déjà, dans un précédent voyage, il s’était, lors d’une visite à l’Observatoire de Paris, rencontré avec Mathieu-Rollère, dont les travaux sur les satellites d’Uranus lui avaient paru fort remarquables. Ce prince, si différent de la plupart de ceux qui ceignent le bandeau royal, était assez mal compris par la foule de ses sujets, habitués à voir dans ceux qui gouvernent tout autre chose que des philosophes ou des savants. Aussi devaient-ils, quelques années plus tard, se soulever contre lui et le chasser brutalement du trône.


Dom Pedro fit la grimace (p. 284).

Un jour, en jetant un regard distrait sur le courrier mondain du Figaro, Mathieu-Rollère y lut ces lignes :

« Sa Majesté l’empereur Dom Pedro vient d’arriver à Paris. Il se propose d’y faire un séjour assez prolongé pour mettre la dernière main à un important travail sur lequel il désire consulter quelques-uns de ses collègues de l’Institut. »

La face du vieux savant s’illumina. S’il ne s’écria pas comme Archiméde : « Euréka ! » c’est qu’il n’y songea pas, mais il se frotta vigoureusement les mains.

« Voilà mon affaire, dit-il en bon français ; c’est bien la le seul homme qui puisse me comprendre et m’aider. » Sans retard, il se présenta chez l’auguste souverain qui, avec sa bonhomie habituelle, le reçut aussitôt.

Dans cette première entrevue, Mathieu-Rollère fit connaître à son impérial collègue tout ce qui s’était passé : le voyage accompli par Marcel et ses compagnons, l’apparition des lettres lumineuses sur le disque lunaire, les travaux déjà exécutés à l’observatoire de Long’s Peak pour ébaucher un commencement de communications. Il lui mit sous les yeux les télégrammes échangés avec l’honorable W. Burnett, et les plans déjà tracés pour tirer de tant d’héroïques efforts des conséquences utiles et durables.

L’empereur fut enthousiasmé.

Aussi, lorsque Mathieu-Rollère lui fit part de l’insuccès de ses combinaisons pour réaliser la somme nécessaire à un pareil travail, son bienveillant interlocuteur se montra-t-il avec empressement disposé à lui venir en aide.

Plusieurs conférences suivirent, dans lesquelles on examina avec attention tous les devis que l’ingénieur Dumesnil avait soigneusement dressés. Le total en était fort élevé : il dépassait 3 millions.

Dom Pedro fit la grimace.

« Peste ! dit-il, je ne suis pas un souverain assez riche pour me payer une telle fantaisie. La liste civile que m’octroient mes sujets et que mon parlement vote chaque année en rechignant, ne pourrait supporter un tel accroissement de dépenses. Ah ! mon cher ami, les monarques d’aujourd’hui sont de bien pauvres sires, et je songe quelquefois avec tristesse que votre grand roi Louis XIV, qui puisait à son gré dans la bourse de ses sujets, ne faisait pas tant de façons lorsqu’il s’agissait de faire jaillir du sol les merveilles de Versailles ou de Marly.

— Tout dégénère, murmura le vieux savant. C’est à Louis XIV aussi que nous devons l’Observatoire, et s’il n’existait pas aujourd’hui, Dieu sait si ceux qui nous gouvernent consentiraient à en faire les frais. J’avais pourtant bien compté sur Votre Majesté ; elle était mon dernier espoir et, si elle me manque, tout est perdu.

— Voyons, dit l’empereur, il y a peut-être moyen de s’entendre. Ne pourriez-vous apporter quelques modifications au plan déjà tracé, ajourner au moins quelques dépenses ? »

Une branche de salut s’offrait à l’astronome ; il s’y raccrocha désespérément.

« Assurément, dit-il. Notre collaborateur a prévu un chemin de fer Decauville allant de Biskra jusqu’à l’emplacement choisi, c’est-à-dire d’environ cinquante kilomètres. On peut y renoncer provisoirement et faire effectuer, à l’aide de chariots ou par tous les autres moyens dont dispose le pays, les transports nécessaires, et ce serait là une importante économie. On peut réduire aussi, je pense, les frais de personnel et d’habitation : car, en ce qui touche le réseau électrique, on n’y saurait rien retrancher. Je m’en entendrai avec Dumesnil.

— Eh bien ! faites, dit l’empereur. Je mets à votre disposition une somme de 1.500.000 francs ; c’est tout ce que je puis faire. Et, ajouta-t-il avec un sourire, je serai grondé pour cette nouvelle folie.

— Cela nous suffira, dit Mathieu-Rollère ; il faut que cela nous suffise. Que Votre Majesté soit bénie ! »

Dans les derniers jours du mois de janvier 188., les bords de l’Oued-Djeddi étaient devenus le théâtre d’une activité extraordinaire. Toutes les pièces nécessaires à l’installation projetée étaient amenées en chemin de fer jusqu’à Biskra, et chaque jour partaient de cette ville de longues files de chariots et de chameaux chargés de lourdes caisses ou d’objets divers dont les formes bizarres inquiétaient fort les naturels du pays. C’étaient dans cette région, d’habitude morne et désolée, une animation et une vie tout à fait insolites. Les grincements des roues, les hennissements des chevaux, les jurons des conducteurs troublaient le silence des solitudes.

Secondés par une vingtaine d’ouvriers électriciens venus de Paris et choisis avec soin, Mathieu-Rollère et l’ingénieur Dumesnil se multipliaient. Partout on les voyait, avec leurs casques de liège et leurs vêtements blancs, hâter les convois, presser le déchargement des matériaux. Bientôt on put commencer a construire les hangars et les habitations de bois démontables destinées au personnel de l’entreprise. Il n’y avait, en effet, qu’à rajuster toutes les parties préparées à l’avance et soigneusement numérotées.

Le travail avança rapidement et, dès le 8 février, on put s’occuper de préparer le sol où devait être établi le réseau électrique.

Sur une étendue d’environ deux hectares de terrain soigneusement nivelé, on disposa tout d’abord une charpente massive formée de poutres distantes l’une de l’autre d’un mètre et se coupant à angle droit. Cette charpente constituait un rectangle de 125 mètres de longueur sur 80 de largeur, divisé en 10.000 carrés d’un mètre de côté. À chacune des intersections des poutres on fixa solidement par la base une puissante lampe électrique à arc, munie d’un réflecteur parabolique argenté de 50 centimètres de rayon. Chacun de ces réflecteurs était relié aux réflecteurs voisins au moyen de griffes et de vis de pression qui assuraient à l’ensemble une cohésion parfaite.

Pendant un mois, les vingt ouvriers électriciens, stimulés par l’ingénieur Dumesnil, que dévorait une fiévreuse impatience, travaillérent sans relâche, et, au grand étonnement des indigènes que la curiosité attirait sans cesse sur ce chantier d’un nouveau genre, les 10.000 foyers s’étendirent sur le sol.

Déjà lorsque le soleil, si ardent dans ce climat brilant, dardait ses rayons sur ces surfaces polies, il les faisait briller d’un insoutenable éclat. Plus d’une fois, on avait dû écarter les importuns dont l’insistance menaçait de troubler les travaux, et Mathieu-Rollère avait fini par faire entourer le chantier et ses dépendances d’une solide palissade dont quelques sentinelles surveillaient les abords.

Sur le réseau ainsi disposé on pouvait facilement dessiner en traits lumineux toutes les lettres de l’alphabet. Un système de fils électriques, soigneusement isolés, reliait chaque foyer d’un côté aux puissantes dynamos qui produisaient les courants, et de l’autre à 25 commutateurs disposés en forme de clavier et dont chacun portait une lettre de l’alphabet.


le travail avança rapidement… (p. 286).

Comme bon nombre des foyers pouvaient entrer dans la combinaison de plusieurs lettres différentes, on avait eu soin de les relier par des fils distincts aux commutateurs destinés à enflammer chacune des lettres auxquelles ils devaient participer.

Ainsi un certain nombre de foyers servant à la lettre D pouvaient servir aux lettres B, E, R, L, etc. Chacun d’eux était donc rattaché par des fils aux commutateurs que l’on devait actionner pour former ces diverses lettres. Il suffisait, pour obtenir le signe que l’on voulait produire, d’abaisser une poignée d’ivoire. En la relevant tout s’éteignait et, à une autre manœuvre, sous l’action de nouveaux courants, s’enflammaient les foyers destinés à former la lettre suivante.

C’était là l’application simple et pratique du système de signaux conçu par l’ingénieur Georges Dumesnil. Sur une surface relativement assez restreinte et toujours la même, pouvaient se succéder dans un temps très court tous les caractères nécessaires pour exprimer la pensée dans ce qu’elle a de plus précis. Il était impossible de concevoir une réalisation à la fois plus complète et plus sûre de la théorie du télégraphe optique.

L’une des habitations avait été aménagée pour recevoir la série des commutateurs, et elle était située à une assez grande distance du réseau électrique pour que la manœuvre des leviers ne fût pas gênée par l’insoutenable éclat des foyers lumineux.

Pour protéger le rectangle ainsi établi contre les pluies que ramène chaque année la saison d’hiver, on ayait disposé de larges toiles goudronnées qui, une fois étendues, en recouvraient toute la surface.

Tout ce travail si délicat et si minutieux avait pris beaucoup de temps. Un mois avait suffi pour fixer solidement sur leur charpente de poutres les 10.000 lampes électriques. Mais pour établir ce réseau multiple de fils qui se côtoyaient sans se confondre, on avait employé cing longues semaines.

Pendant ce temps, des mécaniciens avaient monté les machines à vapeur et dynamo-électriques.

Tout se trouva prêt à fonctionner le 14 avril.

On approchait à ce moment de la nouvelle lune.

« Profitons de l’instant, dit Mathieu-Rollère, pour nous assurer que tout marche bien. Nous pouvons en ce moment essayer pendant la nuit nos appareils sans crainte d’être vus de nos amis qui, assurément, ont toujours l’œil au guet. Nous ne devons pas nous exposer, en commençant des signaux que nous serions forcés d’interrompre, à leur donner une fausse joie. Nous ne devons agir qu’à coup sûr. »

La précaution était bonne. Avant d’arriver à un fonctionnement parfait il s’était produit quelques à coups. Des fils s’étaient rompus ; d’autres, malgré les précautions prises, s’étaient enchevêtrés, et les matières qui les isolaient avaient été détruites par le frottement. De là des perturbations dans les courants et des réparations qui nécessitèrent plusieurs jours.

Enfin tout fut réglé et l’on put tenter un dernier essai.

Par une nuit sombre, où d’épais nuages recouvraient le ciel, les 10.000 lampes furent enflammées, et ce flot de lumière, jailli brusquement du sol et allant frapper les nuées, les fit resplendir d’un éclat inaccoutumé.

Pour compléter l’expérience et se rendre un compte exact de la façon dont fonctionnaient les appareils, on fit successivement paraître toutes les lettres de l’alphabet, et l’on vit, spectacle étrange, ces caractères gigantesques se dessiner flamboyants sur la voûte sombre du ciel. On eût dit qu’une main mystérieuse traçait ces lignes de feu, comme jadis, au festin d’un roi barbare, avaient brillé sur le marbre poli des murailles les lettres menaçantes qui annonçaient l’écroulement d’un empire. Et les populations avoisinantes, frappées de terreur à la vue de ce météore d’un nouveau genre, se prosternaient dans la poussière, en se demandant quels sortiléges venaient apporter en ces lieux ces étrangers maudits, et murmuraient le nom d’Allah.

Tous les Européens qui vivaient à Biskra et bon nombre de touristes, attirés par la curiosité, se pressaient autour de l’enceinte et saluaient de leurs acclamations et de leurs vivats cette tentative dont le monde savant commençait à s’émouvoir.

L’acte de libéralité de l’empereur du Brésil n’avait pas tardé à être connu, et le sacrifice d’une somme aussi importante avait frappé ceux qui jusque-là avaient été les plus incrédules. On se disait que, pour que ce monarque à l’esprit si éclairé se fut ainsi décidé sans hésiter, il fallait que Mathieu-Rollère lui eût fourni des renseignements bien précis, des preuves bien décisives. Et une sorte de revirement commençait à s’opérer dans l’opinion publique. On était revenu sur la question des communications possibles avec le satellite de la Terre, et le problème ne paraissait plus insoluble. Les théories soutenant que certaines parties de la Lune pouvaient être habitables, revenaient en faveur ; on rappelait ces apparitions de points lumineux que certains observateurs prétendaient avoir constatées à des époques différentes sur le disque lunaire ; et on se disait qu’après tout, dans ce domaine astronomique, l’expérience avait fréquemment démenti les assertions qui semblaient les mieux établies, et apporté à la science des révélations insoupçonnées.

Cette agitation des esprits avait franchi les limites étroites de l’Institut et des sociétés savantes. Les journaux spéciaux s’étaient emparés du problème et l’examinaient sous toutes ses faces. À leur suite, les grands organes de publicité avaient cru devoir en entretenir leurs lecteurs et, avec la fièvre de reportage et le besoin d’informations rapides qui caractérisent notre époque, on était allé très vite et très loin dans cette voie.

On avait voulu s’assurer d’abord du départ des trois voyageurs que Mathieu-Rollère affirmait avoir atteint la surface de notre satellite. Des reporters intelligents étaient allés jusqu’en Floride, avaient vu de leurs yeux la Columbiad, interrogé les gens du pays, magistrats ou simples particuliers, et fait connaître au monde entier qu’un second départ de l’obus fondu par le Gun-Club avait eu lieu réellement le 15 décembre 188..

De tous côtés arrivaient les preuves confirmant cet événement extraordinaire.

À Baltimore, on avait retrouvé le procès-verbal de vente qui rendait lord Rodilan acquéreur de la Columbiad et de tous ses accessoires.

À l’observatoire de Long’s Peak, sir W. Burnett, interwievé à maintes reprises, avait raconté la vie de Marcel dans ces parages, la trouvaille du boulet mystérieux, et confirmé la réalilé de l’apparition sur le disque lunaire des lettres lumineuses indiquant l’arrivée des trois voyageurs.

Devant cette abondance de renseignements répandus partout à des milliers d’exemplaires, le doute n’était guère possible, et les noms de Marcel de Rouzé, de Jacques Deligny et de lord Rodilan devinrent bientôt célèbres.

C’est en Angleterre surtout que ce mouvement d’excitation prit le caractère le plus aigu.

Du jour où l’on avait su qu’un membre de l’aristocratie anglaise figurait parmi les audacieux explorateurs, le snobisme des habitants du Royaume-Uni s’en donna à cœur joie, et les colonnes du Times, qui reflètent toujours si exactement les sentiments de ses nombreux lecteurs, retentirent du nom du noble lord. On savait maintenant le rôle qu’il avait joué dans cette œuvre colossale, et l’on allait répétant que sans lui rien n’eût été possible, ce qui prouvait bien une fois de plus que l’Angleterre était toujours et partout la première nation du monde. Pour un peu on lui aurait attribué tout l’honneur de cette conception grandiose ; Jacques et Marcel auraient été réduits au rôle de modestes comparses.

À l’apathie et à l’indifférence contre lesquelles s’était heurté Mathieu-Rollère, avait succédé un incroyable engouement. Les savants qui jadis le traitaient de fou parlaient maintenant de lui avec une admiration émue. Tous voulaient avoir pressenti la grandeur de ses projets et l’y avoir encouragé. À chaque instant il recevait aux confins du désert les lettres les plus flatteuses, et, à l’heure où il n’en avait plus besoin, les offres les plus brillantes lui arrivaient de tous côtés.

Mais, tout entier à son œuvre, le vieux savant dédaignait ces retours de la renommée ; il prisait à leur juste valeur ces palinodies plus ou moins intéressées ; il s’était trop rudement heurté à l’égoisme et à l’ignorance des hommes pour pouvoir être touché des marques de sympathie tardive dont il était l’objet. Il attendait patiemment le moment où la nuit lunaire allait concorder avec la nuit terrestre, et il se promettait, aussitôt que les lettres lumineuses brilleraient de nouveau, de lancer à travers l’espace le premier message qui devait inaugurer les communications interstellaires.

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