Une Mendiante (Guaita)
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/3e/Collin_-_Trente_po%C3%A9sies_russes%2C_1894.djvu21.png/400px-Collin_-_Trente_po%C3%A9sies_russes%2C_1894.djvu21.png)
Une Mendiante
Mendiante pâlote au minois de gamin,
Maigre enfant si câline à tous, enfant si pleine
De nonchaloir, avec tes yeux de porcelaine
Riant sous leurs longs cils, sans souci de demain,
N’as-tu pas, en tous lieux tendant à tous la main,
Laissé, (comme un mouton perdu sa blanche laine,)
Les lambeaux de ta jupe aux buissons de la plaine,
Le duvet de ta joue aux baisers du chemin ?
N’importe !… Tu parais, dans ta beauté gracile,
La Vénus en haillons des campagnes — facile
Au rire d’or, au somme en plein air, à l’amour !…
— Eh, Toinon, voudrais-tu de l’empire du monde,
S’il te fallait quitter — fût-ce un mois, fût-ce un jour —
Ta vie au blond soleil, quêteuse et vagabonde ?
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/1/17/Guaita_-_Rosa_mystica%2C_1885_%28page_167_crop%29.jpg/80px-Guaita_-_Rosa_mystica%2C_1885_%28page_167_crop%29.jpg)