Une légende de Montrose/19

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Traduction par Albert Montémont.
Ménard (Œuvres de Walter Scott, tome 11p. 514-522).




CHAPITRE XIX.

la bataille.


Tel qu’un rocher qui voit venir à lui mille vagues leur résiste, ainsi Inisfail rencontra Lochlin.
Ossian.


Les trompettes et les cornemuses, ces bruyants avant-coureurs du carnage et de la mort, donnèrent ensemble le signal de l’attaque, signal auquel répondirent à l’instant les cris de plus de deux mille guerriers et les échos de toutes les montagnes voisines. Divisés en trois corps ou colonnes, les montagnards de l’armée de Montrose s’élancèrent hors des défilés qui jusqu’alors les avaient cachés à leurs ennemis, et se précipitèrent avec impétuosité sur les Campbells, qui les attendaient de pied ferme. Derrière ces colonnes chargées de l’attaque marchaient les Irlandais commandés par Colkitto : ils formaient le corps de réserve. Au milieu d’eux étaient l’étendard royal et Montrose en personne. Sur les flancs, sous les ordres de Dalgetty, étaient environ cinquante hommes de cavalerie, qu’on était parvenu, non sans peine, à équiper d’une manière assez passable.

L’aile droite des royalistes était conduite par Gengary, l’aile gauche par Lochiel, et le centre par le comte de Menteith, qui préférait combattre à pied sous le costume montagnard, plutôt que de rester avec la cavalerie.

Les Highlanders, après s’être répandus dans la plaine avec cette ardeur qui les caractérise, firent feu et lancèrent leurs flèches à quelque distance sur les Campbells, qui reçurent vaillamment leurs premiers coups. Mieux pourvus d’armes à feu, et rangés dans un état d’immobilité qui leur permettait de viser avec plus de justesse, le feu de ceux-ci fut bien plus meurtrier que celui de leurs ennemis. Les clans de Montrose, s’apercevant de leur désavantage, se précipitèrent sur leurs adversaires, et parvinrent sur deux points à semer la confusion et le désordre dans leurs rangs. Avec des troupes régulières, c’en eût été assez pour décider la victoire en leur faveur ; mais ici Highlanders combattaient contre Highlanders, et la nature des armes ainsi que l’agilité de ceux qui les maniaient étaient égales de part et d’autre.

On se battait de part et d’autre en désespérés ; et au cliquetis des sabres et des haches qui se croisaient, s’entrechoquaient et tombaient sur les boucliers, se mêlaient des cris brefs, farouches aigus dont les montagnards accompagnent ordinairement toute action violente. Une foule de combattants, qui se connaissaient personnellement, cherchaient à se rencontrer, soit par des motifs de haine particulière, soit par un sentiment plus noble d’émulation et de valeur. Aucun des deux partis n’était disposé à céder un pouce de terrain ; la place de chaque soldat qui tombait (et ils tombaient avec une rapidité effrayante de part et d’autre) était aussitôt remplie par d’autres qui se précipitaient en foule pour vaincre ou mourir au premier rang une vapeur semblable à celle qui s’élève d’une chaudière d’eau bouillante était comme suspendue sur la tête des combattants.

Telle était la situation à la droite et au centre des deux armées ; sans qu’il en fût résulté jusque-là d’autre conséquence que la perte d’un grand nombre d’hommes de chaque côté.

Cependant, sur la droite des Campbells, le chevalier d’Ardenvohr obtint quelque avantage par sa tactique et la supériorité du nombre. Il avait étendu obliquement le flanc de sa ligne à l’instant même où les royalistes, fondant tout à coup sur eux, se préparaient à en venir aux mains, de manière qu’ils essuyèrent un feu de mousqueterie tout à la fois en avant et sur le côté ; et, malgré les efforts incroyables de leur chef, la confusion se mit dans leurs rangs. En ce moment sir Duncan Campbell donna l’ordre de charger, de sorte que ce fut lui qui commença l’attaque au lieu de la recevoir. Un changement de circonstances aussi subit et aussi imprévu est toujours décourageant et souvent funeste. Mais le désordre fut réparé par le corps de réserve irlandais, dont le feu constant et soutenu força le chevalier d’Ardenvohr à abandonner son avantage et à se contenter de repousser l’ennemi. Pendant ce temps Montrose, profitant de quelques bouleaux épars çà et là, ainsi que de la fumée produite par le feu continuel de la mousqueterie irlandaise, qui cachait ses mouvements à l’ennemi, donna ordre à Dalgetty de le suivre avec sa cavalerie ; et, faisant un circuit de manière à prendre en flanc l’aile droite et même l’arrière-garde de l’ennemi, il commanda à ses six trompettes de sonner la charge. Leur son éclatant et le bruit du galop des chevaux produisirent sur l’aile droite d’Argyle un effet que rien autre n’aurait pu produire. Les Highlanders d’alors avaient, comme les Péruviens, une crainte superstitieuse du cheval de guerre, et une foule d’idées étranges sur la manière dont cet animal était dressé au combat. Au moment où leurs rangs furent enfoncés si inopinément, qu’ils aperçurent au milieu d’eux les objets de leur épouvante, une terreur panique s’empara d’eux, et, malgré tous les efforts de sir Duncan pour en arrêter le progrès, elle devint générale. Il est certain que la figure seule du major Dalgetty, couvert d’une armure impénétrable et faisant bondir et caracoler son cheval de manière à donner plus de poids à chaque coup qu’il portait, était une nouveauté suffisante pour terrifier ceux qui n’avaient jamais vu d’autre cavalier qu’un gros Highlander se dandinant sur un petit cheval.

Les royalistes repoussés retournèrent à la charge ; les Irlandais, conservant leurs rangs, entretinrent constamment un feu meurtrier ; et bientôt il n’y eut plus aucune apparence que le combat durât plus long-temps. Les gens d’Argyle commencèrent à plier et à prendre la fuite, la plupart vers le lac, le reste dans différentes directions. La défaite de l’aile droite était décisive, et bientôt elle fut rendue irréparable par la mort d’Auchenbreck, qui tomba tandis qu’il s’efforçait de rétablir l’ordre.

Le chevalier d’Ardenvohr, secondé par deux ou trois cents hommes, tous de noble naissance et d’une valeur éprouvée, s’efforça, avec un héroïsme devenu inutile, de protéger la retraite du reste de l’armée. Leur intrépidité leur devint funeste : chargés coup sur coup par de nouveaux adversaires, ils furent forcés de se séparer les uns des autres, jusqu’à ce qu’enfin il ne leur restât d’autre ressource que d’acheter une mort honorable par une résistance désespérée.

« Rendez-vous, sir Duncan, » s’écria le major Dalgetty en reconnaissant son ancien hôte et deux autres champions qui se défendaient contre plusieurs montagnards ; et, pour donner de l’effet à ses paroles, il courut sur lui l’épée à la main. Sir Duncan ne répondit qu’en déchargeant un pistolet qu’il gardait en réserve. Le coup porta, non sur le cavalier, mais sur son vaillant coursier qui, frappé au cœur, tomba roide mort. Ranald Mac-Eagh, qui était du nombre de ceux qui serraient sir Duncan de plus près, saisit cette occasion pour lui porter un coup de sa claymore, et il le frappa au moment où il se préparait à saisir son second pistolet.

Allan Mac-Aulay arriva en ce moment. Tous ceux qui étaient engagés de ce côté du champ de bataille étaient du clan de son frère, à l’exception de Ranald. « Vilains, s’écria-t-il, qui de vous a osé porter la main sur le chevalier d’Ardenvohr, lorsque je vous avais donné l’ordre positif de le prendre vivant ? »

Une demi-douzaine de montagnards qui se disputaient l’avantage de dépouiller le chevalier vaincu, dont les armes et le costume étaient d’une magnificence proportionnée à son rang, s’arrêtèrent, et cherchèrent à se disculper en rejetant le blâme sur l’homme de l’île de Skie, nom qu’ils donnaient à Ranald Mac Eagh.

« Chien d’insulaire ! » s’écria Allan, oubliant dans sa colère leur fraternité en prophétie, « poursuis l’ennemi, et gardes-toi de toucher davantage à ce guerrier, si tu ne veux mourir de ma main. » Ils étaient alors presque seuls, car les menaces d’Allan avaient forcé les hommes de son clan à s’éloigner, et tous se précipitaient vers le lac, semant devant eux la terreur et la confusion, et ne laissant derrière eux que des morts et des mourants.

Le moment était trop favorable pour que Mac-Eagh ne cédât pas à l’esprit de vengeance qui le dévorait intérieurement. « Moi, mourir de ta main encore teinte du sang des miens ! » s’écria-t-il en répondant à la menace d’Allan d’un ton non moins menaçant, il est plus vraisemblable que ce sera toi qui mourras de la mienne. Et à ces mots, il lui porta un coup avec tant de rapidité que Mac-Aulay eut à peine le temps de le parer avec son bouclier.

« Traître ! dit Allan, que signifie cela ? — Je suis Ranald du Brouillard, » répondit l’homme de l’île en lui portant un nouveau coup ; et alors s’engagea entre eux un combat furieux. Mais le ciel semblait avoir décidé qu’Allan Mac-Aulay vengerait sur cette tribu sauvage les outrages faits à sa mère, comme parut le confirmer l’issue de ce combat et celle des précédents. Après s’être porté réciproquement plusieurs coups, Ranald, blessé au crâne, fut terrassé, et Mac-Aulay, mettant le pied sur lui, parut prêt à lui passer sa claymore au travers du corps, lorsque la pointe en fut détournée par un tiers qui intervint tout à coup.

Ce n’était rien moins que le major Dalgetty, qui, étourdi par la chute de son cheval, et embarrassé par le poids du corps de cet animal, était enfin parvenu à dégager ses jambes et à reprendre ses sens.

« Retenez votre épée, dit-il à Mac-Aulay, et ne faites point de mal à cet homme ; il est sous ma sauvegarde et au service de Son Excellence ; et sachez que nul soldat, s’il veut se conduire honorablement, n’a le droit, d’après la loi martiale de venger ses injures personnelles, flagrante bello, mullo magis flagrante prœlio[1]. — Insensé, s’écria Allan, retirez-vous, et n’ayez point la témérité de vous placer entre le tigre et sa proie. »

Mais, loin de faire cas de cette observation, Dalgetty, placé devant le corps de Mac-Eagh, fit entendre à Allan que, s’il se donnait le nom de tigre, il pourrait bien, chemin faisant, rencontrer un lion. Le geste et le regard du défi étaient plus que suffisants pour faire tourner la fureur du guerrier-prophète contre celui qui osait s’opposer au cours de sa vengeance, et, sans plus de cérémonie, le combat recommença entre eux deux.

Ceux qui entouraient Allan et Mac-Eagh n’avaient fait nulle attention à la rixe survenue entre eux, car le dernier n’était connu que d’un très-petit nombre des partisans de Montrose ; mais le combat d’Allan et de Dalgetty, tous deux si bien connus, attira heureusement l’attention de chacun, et même de Montrose lui-même, qui arrivait en ce moment pour rassembler son petit corps de cavalerie et continuer à poursuivre les fuyards en se dirigeant vers le Loch-Eil. Convaincu des conséquences funestes qui pouvaient résulter de la moindre dissension dans son armée, il poussa son cheval vers le lieu du combat, et voyant Mac-Eagh renversé par terre, et Dalgetty paraissant, d’après son altitude, le défendre de la fureur de Mac-Aulay, sa pénétration lui fit deviner à l’instant la cause de la querelle, et sur-le-champ il imagina le moyen de l’arrêter.

« Quoi, messieurs ! s’écria-t-il, de nobles cavaliers osent se prendre de querelle sur le champ glorieux de la victoire ! Êtes-vous fous ? et la gloire que vous avez acquise tous deux aujourd’hui vous a-t-elle enivrés au point de vous faire perdre la raison ? — Que Votre Excellence me permette de lui dire qu’il n’y a pas de ma faute dans cette affaire, répondit Dalgetty ; j’ai toujours été reconnu dans tous les pays de l’Europe où j’ai servi comme bonus socius[2] ; mais celui qui porte la main sur un homme placé sous ma sauvegarde… — Et celui, dit Allan en l’interrompant, qui ose arrêter le cours de ma juste vengeance… — Fi, messieurs, répéta Montrose ; lorsque vous m’êtes nécessaires tous deux ! lorsque j’ai à vous confier des affaires de la plus haute importance, vous vous occupez d’une querelle personnelle ! Vous choisirez un moment plus convenable pour régler vos différends. Quant à vous, major Dalgetty, mettez un genou en terre. — Un genou en terre ! répéta Dalgetty ; voilà un ordre auquel je n’ai pas encore appris à obéir, excepté quand il m’est donné du haut de la chaire. Chez les Suédois, le premier rang met un genou en terre, il est vrai, mais seulement lorsque le régiment est rangé sur six lignes. — Quoi qu’il en soit, pliez le genou, au nom du roi Charles et de son représentant. »

Dalgetty obéit, quoique avec répugnance, et Montrose le frappa légèrement du plat de son épée. « En conséquence de tes vaillants services pendant ce jour, lui dit-il, et au nom et par l’autorité de notre souverain, le roi Charles, je te crée chevalier : sois brave, loyal et heureux. Et maintenant, sir Dugald Dalgetty, à votre poste : rassemblez tous les cavaliers que vous pourrez réunir, et poursuivez ceux des ennemis qui fuient vers le lac ; tenez toujours votre troupe en bon ordre, et ne vous hasardez pas trop loin ; bornez-vous à empêcher l’ennemi de se rallier : vous n’aurez pas besoin de faire de grands efforts pour y parvenir. À cheval, sir Dugald, et marchez à votre devoir. — Et comment monterai-je à cheval ? reprit le nouveau chevalier. Mon pauvre Gustave dort au champ d’honneur comme le vaillant héros dont il porte le nom ; et me voilà fait chevalier, précisément au moment où je n’ai plus de cheval. — Il n’en sera pas ainsi, répondit Montrose ; je vous fais présent de mon cheval, qui passe pour bon ; à présent ne songez plus à autre chose qu’aux devoirs que vous avez à remplir et dont vous savez si bien vous acquitter. »

Sir Dugald, après avoir témoigné sa reconnaissance, monta sur le coursier qui venait de lui être si généreusement donné ; et après avoir supplié Son Excellence de se rappeler que Mac-Eagh était sous sa sauvegarde, il se mit en devoir d’exécuter les ordres qu’il avait reçus avec tout le zèle et l’empressement dont il était capable.

« Et vous, Allan Mac-Aulay, » dit Montrose en s’adressant au montagnard qui, appuyant la pointe de son sabre contre terre, avait regardé en silence et avec le sourire du mécontentement et du mépris la cérémonie qui avait conféré l’ordre de chevalerie à son antagoniste ; « vous, si supérieur aux hommes ordinaires, qui ne se laissent guider que par de vils motifs d’intérêt, de pillage et de distinction personnelle ; vous dont les connaissances profondes vous rendent si précieux dans un conseil, est-ce bien vous que je trouve se querellant avec un homme tel que ce Dalgetty, pour le misérable privilège d’arracher un reste de vie à un ennemi aussi méprisable que celui qui est étendu là ! Venez, mon ami, venez, j’ai à vous charger de soins importants. Cette victoire, si nous savons en profiter habilement, entraînera nécessairement Seaforth dans notre parti. Ce n’est point par déloyauté, mais parce qu’il désespérait de la bonne cause, qu’il s’est armé contre nous ; cette circonstance favorable le déterminera sans doute à embrasser notre cause. Je lui dépêche à cet effet de ce champ de bataille mon vaillant ami, le colonel Hay ; mais il doit être accompagné d’un chef montagnard d’un rang égal à celui de Seaforth, et qui ait des talents et une influence assez remarquables pour faire assez d’impression sur lui. Vous êtes non seulement, sous tous les rapports, l’homme le plus en état de remplir cette mission importante, mais, en outre, n’ayant pas de commandement immédiat, votre présence ici est moins nécessaire que celle d’un chef dont les vassaux combattent sur le champ de bataille. Tous les passages, toutes les vallées des montagnes, ainsi que les mœurs et les usages de chaque tribu, vous sont familiers : allez donc rejoindre le colonel Hay qui occupe l’aile droite ; il a ses instructions et il vous attend ; vous le trouverez avec les gens de Glenmorisson ; soyez son guide son interprète et son collègue. »

Allan Mac-Aulay jeta sur le comte un regard sombre et pénétrant, comme pour chercher à découvrir si cette mission improvisée ne lui était pas confiée dans quelque intention cachée qu’il ne lui révélait pas. Mais Montrose, habile à découvrir les motifs des autres, ne l’était pas moins à cacher les siens. Il regardait comme très-important, dans ce moment d’enthousiasme et de colère, d’éloigner Allan de son camp pour quelques jours, afin de mettre en sûreté, et son honneur l’exigeait, ceux qui lui avaient servi de guides. Quant à la querelle d’Allan avec Dalgetty, il pensait qu’elle serait facile à apaiser. Mac-Aulay en partant recommanda sir Duncan Campbell aux soins de son général ; et celui-ci donna sur-le-champ des ordres pour qu’il fût transporté en lieu de sûreté.

Il prit la même précaution à l’égard de Mac-Eagh, qu’il remit entre les mains des Irlandais, avec ordre que l’on prît soin de lui, et qu’aucun montagnard, de quelque clan qu’il fût, ne l’approchât.

Le comte monta ensuite un cheval de main que tenait un de ses gens, et parcourut le théâtre de sa victoire, qui était plus décisive qu’il n’avait osé s’en flatter au milieu même de ses ardentes espérances. Des trois mille hommes qui composaient la vaillante armée d’Argyle, la moitié avait péri sur le champ de bataille ou en fuyant. Ils avaient été repoussés principalement sur cette partie de la plaine où la rivière forme un angle avec le lac, de manière qu’il ne leur restait aucune porte de salut : un grand nombre, saisi de terreur, se précipita dans le lac et y perdit la vie ; quelques-uns plus heureux traversèrent la rivière à la nage, et plusieurs autres parvinrent à s’échapper en côtoyant la rive gauche du lac : le reste se jeta dans le vieux château d’Inverlochy ; mais, dénués de provisions et sans aucun espoir de secours, ils furent forcés de se rendre à condition qu’on leur permettrait de retourner tranquillement dans leurs foyers. Armes, munitions, étendards et bagages, tout tomba au pouvoir des vainqueurs.

Jamais la race de Diarmid, nom qu’on donnait aux Campbells dans les montagnes d’Écosse, n’éprouva un plus grand désastre. Jusqu’alors ils avaient été aussi heureux dans leurs entreprises qu’habiles à en concerter le plan et courageux à l’exécuter. Parmi les morts on trouva près de cinq cents hommes descendant de familles nobles et honorées. Selon l’opinion de la majeure partie des membres du clan, cette perte, quelque terrible qu’elle fût en effet, fut surpassée encore par le déshonneur qui résulta de la conduite honteuse de leur chef, dont la galère leva l’ancre dès que la bataille fut perdue, et descendit le lac avec toute la rapidité que pouvaient lui donner des voiles et des rames.



  1. En temps de guerre plus encore pendant le combat. a. m.
  2. Bon compagnon. a. m.