Une muse et sa mère/7

La bibliothèque libre.
Éditions Émile-Paul frères (p. 233-256).
◄  VI
VIII  ►


VII


Delphine connaît toutes les satisfactions de l’amour-propre. Chacun de ses pas dans la vie marque un succès. Les rayons de la Gloire cares sent son front et l’illuminent. La nature l’a comblée de ses dons. Partout elle est adulée, choyée, fêtée. Elle semble l’image vivante du bonheur. Et pourtant elle n’est pas heureuse. Elle vient de subir cette première expérience de la vie qui blesse à tout jamais un jeune cœur, et laisse une cicatrice qui ne s’effacera plus.

En recherchant la société des jeunes gens du groupe de la Muse française, en favorisant leurs efforts, Sophie Gay ne poursuit pas uniquement un but littéraire. Il est humain qu’elle songe à y ren contrer un mari pour Delphine. Elle lui a répété que la carrière de Muse ne multiplierait pas les possibilités de mariage : la Muse n’en a rien cru. Elle prétend au contraire que « le flambeau de la Gloire n’est qu’un phare allumé pour attirer l’amour ». Sa mère ne peut que se résigner devant une vocation aussi décidée, dont par ailleurs elle a toutes raisons d’être satisfaite.

Seul reste de son ancienne splendeur, la Maison Rouge de Villiers-sur-Orge constitue un petit domaine qui ne manque pas d’allure. Le bâtiment a belle apparence, le parc enclôt un bois dans ses murs. La distance de Paris n’est pas bien grande. L’impression sur les amis qui les visitent corrige celle qu’ils éprouvent dans les deux petites pièces de l’appartement de la rue Louis-le-Grand. À Villiers, Sophie Gay fait figure de châtelaine ; elle voisine avec les Maillé, avec Grimod de La Reynière, qui habite toujours son château de Villiers. Pichald vient passer chez elle plusieurs jours de suite, et Guiraud, et Coulmann, et bien d’autres. À Guiraud, elle écrit le 30 avril 1822 : « J’espérais que ce beau temps vous donnerait un peu l’envie de campagner et que vous viendriez nous dire de ces vers que nous aimons tant à écouter entre le bois et la prairie… Donnez-nous quelques moments, ce sera la plus douce récompense de notre amitié pour vous ». Et elle ajoute : « Que faites-vous de l’ange Victor et de ce charmant poète de l’adultère ? Tous deux m’a vaient promis une visite champêtre, mais, je le vois, l’un est trop occupé dans le ciel et l’autre sur la terre pour se déranger en notre faveur ». L’ange Victor, c’est Hugo ; le charmant poète de l’adultère, c’est Vigny[1].

Vigny a sept ans de plus que Delphine. Séduisant au physique dans son uniforme de lieutenant de la garde royale, il affirme au moral sa maîtrise poé tique, autre genre de séduction. Il est « le plus aimable de tous ». Il coquette avec la jeune Muse. Elle se laisse prendre au jeu. Le Bonheur d’être belle, que son père traitait de boutade, traduit en réalité un ardent cri de joie poussé à l’idée qu’elle est aimée : « Quel bonheur d’être belle alors qu’on est aimée ! » Et plus loin :

Bientôt il va venir ! Bientôt il va me voir !
Comme, en me regardant, il sera beau ce soir !
Le voilà ! Je l’entends, c’est sa voix amoureuse !
Quel bonheur d’être belle ! Oh ! Que je suis heureuse !

Un peu plus tard, l’aveu éclate dans une autre poésie :

Volez, ange de poésie,
Déployez vos ailes de feu ;
Au guerrier qui m’avait choisie
Allez porter un doux aveu.
Allez, et secondez vous-même
L’ardeur dont il est enflammé :
Ne lui dites pas que je l’aime,
Mais faites qu’il se sente aimé !

Elle émaille ses poésies de maintes allusions semblables. Sa mère ne s’y trompe pas, non plus qu’à certaines rougeurs subites. Dans une lettre à Marce line Desbordes-Valmore, elle explique que le refus de plusieurs partis avantageux achève de l’éclairer. Elle obtient l’aveu de Delphine. Dans le tableau que fit Mme Ancelot de son salon en 1824, elle prit soin de placer Vigny exactement derrière Delphine qui se retourne légèrement de son côté, tandis que Parseval de Grandmaison débite à son habitude quelques milliers de vers. Mais Sophie Gay sait les extravagantes prétentions nobiliaires de M" de Vigny mère. Le poète lui-même n’a-t-il pas inscrit ce titre sur un manuscrit de sa plume : Notice sur Messieurs de Vigny mes aïeux depuis l’an 1096 ? Elle sait aussi le peu de fortune des deux héros de l’aventure. Le refus de M" de Vigny ne fait pas de doute. Et en effet, le jour où Vigny, épris de son côté, s’ouvre à sa mère de cette alliance qu’il souhaite, il se voit opposer un veto formel devant lequel il s’incline.

Sophie Gay a rempli son devoir de mère avec son tact et sa sûreté habituels. « Après m’être assurée que ce rêve ne pouvait se réaliser, écrit-elle à Marceline, j’ai hâté le réveil ». Mais si elle enlève l’espoir du cœur de sa fille, elle-même ne veut pas se persuader que tout soit irrémédiablement fini. Elle prie Marceline, alors à Bordeaux où se trouve aussi le poète, de prononcer « certain nom » en le regardant droit dans les yeux... Elle vient de lire Dolorida dans le fascicule d’octobre de la Muse française. « Le moyen de se distraire d’un démon qui se rappelle à vous par de tels souvenirs ! » Les jeunes gens possèdent des goûts, des talents qui s’accordent si bien : « Plus j’y songe, et plus je dis : c’est dommage ! »

Delphine garde une attitude parfaitement digne. La noblesse de son caractère ne se dément pas à l’épreuve. Elle supporte le coupavec courage. Ses vers seuls portent la trace de sa désillusion et de sa peine :

Une fois, à l’amour mon cœur osa prétendre :
D’un bien commun à tous je rêvai la douceur ;
Mais celui que j’aimais ne voulut pas m’entendre…

« Tu ne saurais m’oublier », porte le titre d’une romance dont elle écrit les paroles, et que Pau line Duchambge met en musique. On pourrait citer d’autres exemples.

Qu’advient-il de Vigny ? Le 8 août 1824, dans une lettre adressée de Paris à Édouard Delprat, il y glisse cette allusion : « J’ai trouvé ici [à Paris] beaucoup d’affaires et de devoirs, peu de plaisirs, et enfin une peine profonde dernièrement ». Le 27 août 1824, il écrit de Pau à sa cousine, la comtesse de Clérambault : « Je ne suis pas heureux, mais je n’éprouve pas de chagrin. Il est vrai que ce serait trop aussi, j’en ai un qui me suflit ». Un an plus tard, il épouse une Anglaise que sa mère sup posait fort riche et qui possédait des îles en Polynésie. Malheureusement, les îles en Polynésie n’offrent guère plus de consistance que les châteaux en Espagne. Mme de Vigny et son fils s’en aperçoivent une fois le mariage célébré.

En 1826, Vigny quitte ses garnisons provinciales, et revient à Paris avec sa femme. Le cercle des amis de Nodier ne s’explique pas son choix. Là aussi, songeant à son union manquée avec Delphine, on dit : « C’est dommage ». Lorsqu’on apprend que l’Anglaise ne lui apporta qu’un simulacre de fortune dont, à la mort de son père, il ne reste presque rien, on ne s’interdit pas quelques piquantes rail leries.

Voilà, à coup sûr, la raison déterminante du voyage en Italie. Sophie Gay veut éviter à sa fille la rencontre dans les milieux amis de Vigny marié. Le Cinq-Mars du poète vient de le porter au premier rang dans le monde des lettres. Pourquoi le chapitre intitulé « la Toilette » porte-t-il en épigraphe le vers de Delphine :

Qu’il est doux d’être belle alors qu’on est aimée ?

Avant de quitter Paris, et répondant sans doute à l’envoi du volume, Sophie Gay lui adresse ce bil let : « La mère et la Muse espèrent que M. le comte de Vigny ne les laissera point partir sans venir recevoir leurs adieux et tous les compliments qu’elles lui doivent pour le succès de Cinq-Mars qui augmente chaque jour. C’est tout comme les bons sentiments qu’inspire l’auteur[2]. »

Ce voyage en Italie a, pour la jeune Muse, l’allure d’une marche triomphale.

Les voyageuses se mettent en route à la fin du mois d’août. Elles s’arrêtent à Lyon. Delphine s’ac coude au balcon de son hôtel, « belle, imposante comme la Rachel de la Bible, couverte de cheveux blonds retombant sur toutes ses roses ». La foule émerveillée passe et repasse devant elle. Valmore assiste à la scène. Il court chercher sa femme, vite, vite, pour lui faire voir ce que, dit-il, elle ne verra jamais. L’empressement de la foule oblige Delphine à fermer ses fenêtres par une chaleur torride ; encore, les curieux la regardent-ils à travers les vitres.

Ce jour-là, elle fait la connaissance personnelle de Marceline Desbordes-Valmore, qui la juge : « Je sus bientôt par moi-même qu’elle était bonne, vraie comme sa beauté. En l’examinant avec attention, on ne tombait que sur des perfections, dont l’une suffit à rendre aimable l’être qui la possède. » Au mois d’octobre suivant se constitue à Lyon l’Académie provinciale, avec cette fière devise : « Lyon contre Paris ». Mais pour recruter les cinquante académiciens titulaires, on doit faire appel à une trentaine d’écrivains de Paris ; eux seuls donnent un lustre à l’Académie. Delphine y voisine avec Adolphe Thiers.

De Lyon, elle passe les Alpes, avec arrêt à l’hospice du Mont-Saint-Bernard. Là, l’inspiration lui dicte une ode, l’Écho des Alpes, qu’elle dédie aux religieux, et où sous l’épigraphe : « Dieu seul est grand ! » elle évoque les souvenirs d’Annibal, de Jules César et de Napoléon :

    Quel fut le fruit de leur conquête ?
    Le poison, le fer, et l’exil !
    La gloire des bienfaits est la seule éternelle !

Sophie Gay tient du général marquis de Lagrange une lettre de recommandation pour Lamartine, secrétaire d’ambassade à Florence. Par malchance, elle ne peut la lui présenter : il est à Rome. Elle compte l’y retrouver, et continue son voyage sur Terni. Auprès de cette petite ville, on visite une cascade célèbre, celle du Velino, formée par l’ouverture d’un lac et le détournement d’une rivière ; les anciens Romains accomplirent ce travail. Le spectacle est fort beau, le site est éminemment romantique. Une amie de Sophie Gay, M" Vigée-Lebrun, fuyant la Terreur, l’admira et en parla dans ses souvenirs. Boucher de Perthes, alors simple officier de douanes, l’a décrite pour y être venu maintes fois sous l’Em pire. L’année précédente, en novembre 1825, Sten dhal s’y arrêta, et repartit « fatigué d’admiration », dit-il dans une lettre à Romain Colomb.

Les voyageuses ne se doutent pas qu’à l’auberge de Terni où elles descendent, elles dorment sous le même toit que l’illustre secrétaire d’ambassade. Arrivées le soir après lui qui rentre à Florence, elles sont le lendemain matin déjà en route pour la cascade lorsqu’il se lève. L’aubergiste lui apprend que deux dames françaises viennent de monter en voiture, et que la plus jeune est la plus célèbre improvisatrice de France. Il devine Delphine Gay. Le courrier, qu’il connait, lui confirme que tel est bien le nom de la jeune fille, et, à sa prière, saute sur son cheval pour prévenir les Françaises que Lamartine va les rejoindre.

Le poète a somptueusement décrit la scène. À l’amour près, sa rencontre avec Delphine devant la chute du Velino est aussi romantique que celle de Chateaubriand avec l’Occitanienne au bord d’un gave pyrénéen.

Il s’avance sans être aperçu. Il se donne tout le loisir de la contempler pendant qu’elle-même, appuyée à un parapet de rochers, s’enivre du merveilleux spectacle. « Elle était à demi assise sur un tronc d’arbre que les enfants des chaumières voisines avaient roulé là pour les étrangers ; son bras, admirable de forme et de blancheur, était accoudé sur le parapet. Il soutenait sa tête pensive ; sa main gauche, comme alanguie par l’excès des sensations, tenait un petit bouquet de pervenches et de fleurs des eaux nouées par un fil, et qui traînait, au bout de ses doigts distraits, dans l’herbe humide. Sa taille élevée et souple se devinait dans la nonchalance de sa pose ; ses cheveux abondants, soyeux, d’un blond sévère, ondoyaient au souffle tempétueux des eaux, comme ceux des sibylles que l’extase dénoue ; son sein gonflé d’impression soulevait fortement sa robe : ses yeux, de la même teinte que ses cheveux, se noyaient dans l’espace. Son profil légèrement aquilin était semblable à celui des femmes des Abbruzzes ; elle les rappelait aussi par l’énergie de sa structure et par la gracieuse cambrure du cou. Ce profil se dessinait en lumière sur le bleu du ciel et sur le vert des eaux ; la fierté y luttait dans un admirable équilibre avec la sensibilité ; le front était mâle, la bouche féminine ; cette bouche portait, sur des lèvres très mobiles, l’impression de la mélancolie. Les joues pâlies par l’émotion du spectacle, et un peu déprimées par la précocité de la pensée, avaient la jeunesse, mais non la plénitude du printemps c’est le caractère de cette figure qui attachait le plus le regard en attendrissant l’intérêt pour elle. Plus fraîche, elle aurait été trop éblouissante. Sa tête, et le port de sa tête, rappelaient trait pour trait en femme celle de l’Apollon du Belvédère en homme ; on voyait que sa mère, en la portant dans ses flancs, avait trop regardé les dieux de marbre. »

Elle se lève en l’entendant venir ; il salue la mère, qui le présente à sa fille. De la communion de leurs âmes devant la splendeur de la nature naît une amitié profonde. Lamartine s’est toujours défendu de tout sentiment plus tendre. « C’était de la poésie, mais point d’amour. Je l’ai aimée jus qu’au tombeau sans jamais songer qu’elle était femme ; je l’avais vue déesse à Terni. »

Elle lui fait promettre de lui envoyer des vers à Rome. Il lui fait promettre de répondre, et de venir avec sa mère passer une quinzaine à Florence, où l’inspiration la visitera sûrement. On retourne ensemble à Terni. Le soir même, on se sépare, les unes continuant leur voyage vers la ville éternelle, l’autre regagnant Florence[3].

À Rome, les dames Gay se présentent d’abord à l’ambassadeur de France. Elles le connaissent de longue date : c’est le duc de Laval-Montmorency. Sa maison est, sans contredit, la plus brillante de Rome ; lui seul donne des bals et des fêtes. Le plus grand monde y paraît. Bon gentilhomme, grand aristocrate, il en a les manières nobles et distinguées, mais avec un air distrait qui surprend. Il erre dans son salon une lorgnette à la main, et ne cache pas sa surprise en saluant des personnes qu’il invita la veille. Il aime conter, et il bégaie. Il est constamment amoureux malgré ses soixante ans. « Il questionne beaucoup, persuadé que dans sa position la nécessité de tout savoir donne le droit de tout demander ; mais il est paresseux et peu soucieux des affaires sérieuses. » Stendhal, moins mordant que la comtesse Potocka qui a tracé ce portrait peu flatté, se contente de trouver qu’il fait les honneurs de chez lui « avec une grâce vraiment parfaite, car elle n’embarrasse jamais ».

Le duc invite ses visiteuses à dîner. Il a quelque chose à leur remettre : une lettre de Lamartine ! Mais il ne s’en dessaisit qu’à une condition : Delphine lira les vers qu’elle pourrait contenir. Sophie Gay fait sauter le cachet. Delphine s’écrie :

— Il y a des vers !

Sans façon, elle s’empare du pli, et va le dévorer dans un coin. Elle entrecoupe sa lecture d’exclamations :

— C’est ravissant, divin ! Lui seul a le secret de cette poésie si brillante et si triste !

Émue, elle lit les vers à haute voix. Sa mère avait appris au poète la disparition des cascades de Tivoli sous un éboulement, à la suite d’une inondation terrible, et lui de composer aussitôt la Perte de l’Anio ; il n’en a encore écrit que la première partie, qu’il vient d’envoyer en ce début de septembre ; il n’enverra la seconde qu’au mois de janvier suivant. Mais dès le 16 septembre, Sophie Gay en accuse réception, et joint à sa réponse des vers de Delphine, fraîchement composés.

Au début d’octobre, les deux femmes défèrent à son invitation, et reviennent à Florence. Très bien vu du grand-duc de Toscane, qui lui offre un buste de Machiavel probablement sans ironie, Lamartine est, le 19 octobre, nommé chargé d’affaires après le départ de M. de La Maisonfort. La belle et blonde duchesse de Guiche remportait des succès dans la société" italienne : « Encore une victoire ! » s’écrie joyeusement Delphine, bonne Française. Pendant ce temps, le courrier pour France est chargé d’une lettre à l’adresse du marquis de La Grange ; Lamartine y a tracé ces lignes, qui sont la prose dont les pages du Cours familier sont la poésie : « Nous jouissons dans cet instant de votre amie Mlle Delphine Gay. Elle paraît une bonne personne, et ses vers sont ce que j’aime le moins d’elle. Cependant, c’est un joli talent féminin, mais le féminin est terrible en poésie. » Plus tard, il changera de gamme. Mais rapprochons cette réflexion de cette autre : « Elle riait trop » ; n’y découvre-t-on pas une corrélation avec le fâcheux jugement que le poète porta sur La Fontaine[4] ?

Le 24 octobre, la Muse et sa mère repartent pour Rome. Elles pensaient travailler : comment le pour raient-elles ? Au premier rayon de soleil, on court visiter les ruines « où on est étourdi par le babil d’une colonie d’Anglais », ou bien on assiste à d’imposantes cérémonies religieuses, ou bien on rend des visites. Le soir, dîners, raouts, concerts, bals. « La pauvre Muse ne s’est jamais trouvée moins inspirée. » Un événement ranime l’inspiration : le 23 novembre, la goélette du roi la Torche entre au port de Civita-Vecchia avec treize marins des États pontificaux que la frégate la Galathée, appuyant l’action de notre consul général à Alger, a délivrés des mains des pirates d’Alger. La qua rantaine que subit la Torche dure jusqu’au 1er  décembre ; Fauré, son commandant, est à Rome le 2. Le 5, le duc de Laval présente au pape dans la basilique de Saint-Pierre le commandant Fauré, quatre officiers de son état-major, et les prisonniers romains délivrés. Le cardinal secrétaire d’État a fixé le rendez-vous dans la chapelle de Saint-Léon. Le duc de Laval s’y rend avec le secrétaire de l’ambassade, les officiers de marine et plusieurs Français et Françaises de marque : le comte Olivier de la Rochefoucauld, sous-préfet, M. Raoul-Rochette, membre de l’lnstitut, M. de Chabrol, auditeur au Conseil d’État, Mme la comtesse de Valence, la vicomtesse de Marcellus, la comtesse de Menou, Sophie Gay et Delphine Gay « qui avait pour titre un beau talent poétique qu’elle a heureusement exercé sur des sujets religieux, et qui même venait de composer des vers sur la délivrance des prisonniers ». Elle écrira encore à Rome le neuvième chant de son poème chrétien, Magdeleine. Les Français se réunissent aux prières de quarante heures auxquelles assiste le Pape, et suivent Sa Sainteté dans un appartement attenant à la chapelle Saint-Léon, où les présentations ont lieu. Delphine, à demi cachée sous un long voile, se prosterne, et reçoit, en même temps que les plus saints encouragements, la bénédiction du Saint-Père, « comme la récompense de sa pureté et comme les promesses des bontés du Ciel ; tout cela dans le plus beau temple du monde ». Au commandant Fauré et à ses officiers, le Pape remet une médaille d’or en témoignage de sa reconnaissance ; il les remercie du zèle et du succès avec lesquels ils ont rempli les ordres du roi très chrétien. Le pape ordonne alors qu’on fasse entrer les prisonniers délivrés ; il leur dit en italien :

— Mes amis, n’oubliez jamais la reconnaissance que vous devez au roi de France ; faites remercier l’amiral qui vous a renvoyés habillés comme les marins français, et les braves officiers qui vous ont conduits dans votre patrie.

Il leur remet à chacun une médaille d’argent.

Le duc de Laval envoie à son ministre la copie des vers de Delphine, Sur le retour des Romains cap tifs à Alger délivrés par le roi de France. Elle les récite le 11 décembre, au grand dîner que donne l’ambassadeur en l’honneur de l’équipage de la Torche.

Le monde lui fournit d’autres motifs de poèmes. Spectacle nouveau pour elle qu’un ricevimento : les femmes portent des robes extrêmement décolletées, « et il faudrait être bien difficile pour n’être pas reconnaissant envers leur couturier », dit Stendhal. « Peignez-vous le mélange de quarante femmes vêtues de cette manière, et de quatorze cardinaux, plus une nuée de prélats, d’abbés, etc. La mine des abbés français est vraiment à mourir de rire ; ils ne savent que faire de leurs yeux, au milieu de tant de charmes ; j’en ai vu se détourner pour ne pas les voir ; les abbés romains les regardent fixement avec une intrépidité tout à fait louable. Parmi les petits plaisirs que peut donner la haute société, un des plus grands est de voir un cardinal, en grand costume rouge, donner la main, pour la présenter dans un salon, à une jeune femme aux yeux vifs, brillants, étourdis, voluptueuse et vêtue comme je l’ai dit. On passe trois heures ensemble à se regarder, à circuler, à prendre d’excellentes glaces, et l’on se sépare pour se retrouver le lendemain. »

À une réunion de ce genre, le 21 novembre 1826, chez le fameux prince-banquier Torlonia, qui reçoit une fois par semaine tous les étrangers de distinction dans son superbe palais, Delphine voit la fille de la comtesse Anna Potocka faire son entrée dans le monde ; la beauté de la future princesse San guszko produit sur elle une si vive sensation qu’elle lui inspire sa charmante poésie de Nathalie : « Elle m’est apparue au milieu d’une fête… » D’ailleurs, la beauté de Delphine elle-même n’est pas moins appréciée. « Hier, dit la comtesse Potocka, Mlle Gay apparut jeune et belle comme Corinne. Rarement une femme reçut en partage un si beau talent et sut, comme elle, voiler son génie avec tant de simplicité, de candeur et de modestie. Je voudrais l’entendre au Capitole et l’y voir couronnée. » Et Catherine de Wurtemberg : « Elle réunit la jeunesse et la beauté au talent, et lorsqu’elle récite ses vers, elle prend vraiment la forme d’une Muse ».

Elle fréquente chez la duchesse de Saint-Leu, qui passe une partie de l’hiver à Rome dans la villa Paolina, avec le prince Louis et son précepteur Philippe Le Bas. Le prince a dix-huit ans. Delphine l’entend répéter souvent que toute son ambition serait de porter l’uniforme français. Le soir où l’on apprend la mort de Talma, chacun déplore cette perte et rappelle le rôle où il a vu Talma pour la dernière fois. Le prince frappe du pied avec impatience, et s’écrie, les larmes aux yeux :

— Quand je pense que je suis Français, et que je n’ai jamais vu jouer Talma !

En février, le prince Louis était à Florence, et, par l’intermédiaire d’une dame que Lamartine connaissait, cherchait à rencontrer chez elle notre chargé d’affaires. Lamartine se retrancha sur son caractère diplomatique pour ne pas se rendre à l’invitation. Il définit le prince Louis à son ministre comme « un jeune homme de belle tournure, d’esprit distingué, d’une éducation parfaite ». le prince n’a plus aucune prétention à la grandeur. « D’ailleurs cette famille est pour la France un objet de curiosité plutôt que d’inquiétude », dit le poète.

Grand ricevimento chez l’ambassadeur du roi des Pays-Bas auprès du Saint-Siège : Delphine se rappellera toujours l’apparition de la princesse Doria, « grande et brune romaine aux traits réguliers, aux regards imposants, digne de Rome antique par la noblesse de sa démarche et la fierté de son caractère, digne de Rome sainte par sa bonté charitable et l’ardeur de sa piété ». La princesse est couverte de diamants, dont le plus beau, le Doria, est un diamant historique « gros comme un petit pavé de juillet ». À Paris, Delphine le reconnaîtra un soir, sur la fille de la princesse.

Vers la fin de janvier, nos voyageuses poussent jusqu’à Naples, où Delphine écrit son poème : le Dernier Jour de Pompéi, dont onze pages de notes attestent la sérieuse documentation.

On l’a trop souvent comparée à Corinne, et sa mère tient M" de Staël en trop haute admiration, pour que l’on s’étonne de leur voir accomplir le pèlerinage au cap Misène. Elles sont de retour à Rome pour les fêtes du carnaval. Cette année-là, le grand carnaval masqué commence le 17 février, « par un mauvais temps, au grand déplaisir du peuple romain dont la grande affaire n’est pas la politique ». Le 2 mars, Antony Deschamps écrit à Alfred de Vigny : « Nous sortons des fêtes du car naval, des confetti, des moccoletti. Mme Gay et Delphine sont toujours ici : elles vont partout, comme à Paris, passent les nuits au bal, et ne connaissent pas Rome. J’ai entendu des vers de Delphine sur la Mer Morte qui sont très beaux. » Et c’est pour l’avoir rencontrée à Rome à cette époque qu’Antony Deschamps lui dédie son poème du Vendredi saint.

Elle assiste aux cérémonies de la semaine sainte. Le jeudi, dans une des salles du Vatican, elle revoit la princesse Doria, non plus en robe de velours et en diamants, mais en robe de laine et en tablier de toile, lavant, dans un baquet véritable, les pieds des pèlerines : acte d’humilité fort recherché, car il faut être grande dame pour avoir le droit de l’accomplir, et Delphine, non sans malice, remarque les deux filles du comte de Celles, ambassadeur des Pays-Bas, toutes joyeuses et toutes fières d’avoir obtenu cet honneur.

Entre temps, Sophie Gay ne perd pas le contact avec Paris. Par le canal de Rességuier, elle apprend à Alfred de Vigny que son Cinq-Mars a autant de succès à Rome qu’à Paris. Elle espère bien que dans le petit groupe formé par Jules de Rességuier, Alfred de Vigny, Alexandre Soumet, Alexandre Guiraud, Émile Deschamps, Pauline Duchambge dont les romances font fureur chez la duchesse de Saint-Leu, on ne les oublie pas, et que l’on parle d’elles de temps en temps. Elle demande à Rességuier un service précis : elle lui expédie deux des récentes poésies de Delphine, et le prie de les examiner et de les envoyer au concours des Jeux floraux, s’il les en croit dignes. Elle a soin de lui faire observer qu’après avoir trouvé tant d’encouragements à l’Académie française, Delphine ne voudrait pas d’un échec à l’Académie de Toulouse, et elle charge le « cher troubadour » de la petite intrigue, « car où n’en faut-il pas » ?

En attendant, l’Académie du Tibre lui ouvre ses rangs ; le 16 avril 1827, comme le désirait la comtesse Potocka, Delphine monte au Capitole. Elle est reçue membre de cette compagnie romaine[5].

Elle quitte la Ville éternelle sur ce triomphe. De là, elle visite Ferrare et la prison du Tasse, où sur le mur elle lit gravés le nom de lord Byron, Byron qui lui avait écrit : « J’ai lu vos vers », et, plus fraîchement, celui de Casimir Delavigne. Le 2 mai, sa mère et elle s’établissent à la campagne auprès de Florence ; elles y restent un mois entier, près de Lamartine. Il a souvent l’occasion de les rencontrer, et écrit à un ami : « La jeune Muse est très simple et très bonne ». La duchesse de Saint-Leu, que son entourage appelle toujours la reine Hortense, passe ce même mois de mai à Florence avec son fils Louis et sa suite ; en juin, elle retourne à Arenenberg, où les dames Gay sont invitées à la suivre, tandis que Lamartine va rejoindre à Livourne la cour du grand duc, qui y passe l’été.

Dans un beau site, accidenté, pittoresque, planté de sapins, le château d’Arenenberg domine le lac. La duchesse de Saint-Leu l’habite huit mois de l’année. Elle tient toujours un riche état de maison, avec deux dames d’honneur, un écuyer, le précepteur du prince Louis, et un nombreux domestique. Dans un salon, le portrait en pied de l’impératrice José- phine ; dans un autre, sa statue ; et des tableaux, des bustes, dont celui de Byron.

La duchesse reçoit « avec cette grâce héréditaire qui avait acquis à sa mère tant de cœurs ennemis, avec cette politesse affectueuse qui fait pardonner la toute-puissance ». Elle s’exprime sur les événements et les personnes qui ont décidé ou profité de sa chute, avec tant de modération, de justice et d’impartialité, qu’on oublie comme elle la part qu’elle eut dans ces révolutions. Un seul signe trahit sa peine : les larmes qui embuent son regard lorsqu’on parle de la France. « Visitée par les talents les plus distingués de l’Europe, elle offre l’exemple d’une disgrâce honorée, et d’un malheur sans rancune. »

À Arenenberg, la vie s’écoule doucement. L’après midi, on se promène autour du lac de Constance, On va visiter le tombeau de Charles le Gros, ou bien on se livre au charme de la conversation ; la reine, élève d’Isabey, montre des portraits, des miniatures qu’elle a peints. Lorsqu’il survient pour le dîner des hôtes inattendus, la reine s’écrie :

— Tous mes plans sont dérangés. Je comptais parler philosophie, voilà maintenant qu’il va falloir parler littérature et voyage…

Et comme Delphine ne comprend pas, la reine a la bonté de lui expliquer en riant cette énigme : Mme Campan, dont Hortense de Beauharnais fut l’élève, prétendait qu’il fallait régler la conversation d’un diner sur le nombre des convives. Si l’on est douze à table, il faut parler voyages, littérature ; si l’on est huit, il faut parler beaux-arts, sciences, inventions nouvelles ; si l’on est six, on peut parler politique et philosophie ; si l’on est quatre, on ose parler de choses sentimentales, de rêves de cœur, d’aventures romanesques.

— Et si l’on est deux ?

— Chacun parle de soi ; le tête à tête appartient à l’égoïsme.

Ainsi la phrase mystérieuse voulait dire tout simplement : nous serons dix à table. Le soir, à huit heures, on prend le thé. Des environs, même de Munich, des visiteurs viennent se joindre aux invités qui séjournent au château. Bocher avec son père et sa mère, son frère et sa sœur, y demeure quelque temps en cet été de 1827, en même temps que Sophie et Delphine Gay. Les autres convives sont Mme Récamier, le prince Czartorisky, le prince de la Moskowa, le comte de Boubers, le colonel Bracke. Le soir, on se livre aux jeux innocents, on joue des charades. Delphine récite des vers. La reine prend sa harpe, dont elle joue à ravir, et s’accompagne. Elle chante d’une voix faible et brisée, mais d’une douceur tellement pénétrante qu’elle produit une profonde impression,… elle chante : « Partant pour la Syrie, — Ni jamais, Ni toujours », et autres romances élégiaques et naïves. On achève la soirée en dansant des valses et des mazurkas.

Quelle que soit l’innocence de ces jeux et de ces passe-temps, la police de la Restauration ne les perd pas de l’œil. Et cet œil terrible s’arrête encore une fois sur Sophie Gay. Dans son rapport du 9 septembre 1827, le préfet du Haut-Rhin glisse cette phrase : « Parmi les noms des personnes qui me sont signalées comme ayant fait quelque séjour à Constance, figure Mme Gay, qui est depuis longtemps chez Mme de Saint-Leu ». Il est probable que Mme Gay n’en serait pas autrement troublée, même si elle le savait. Delphine en tout cas, n’a pas caché son libéralisme, et ne dissimule pas davantage ses sentiments à l’égard de la reine IIortense. L’année suivante, elle compose pour la reine une romance, la Pèlerine, qu’Amédée de Beauplan met en musique. En voici le texte, qui ne figure pas aux Œuvres complètes. Il est daté de Wolfsberg, 1828, seule trace d’un voyage que la Muse et sa mère auraient accompli cette année-là dans ces parages si cette date est exacte :

Soldats gardiens du sol français,
Vous qui veillez sur la colline,
De vos remparts livrez l’accès,
Laissez passer la pèlerine.

Les accents de sa douce voix,
Que nos échos ont retenue,
Et ce luth qui chanta Dunois
Vous annonceront sa venue.
Soldats gardiens…

Sans peine on la reconnaîtra
À sa pieuse rêverie,
Aux larmes qu’elle répandra
Aux noms de France et de patrie.
Soldats gardiens…

Son front couvert d’un voile blanc
N’a rien gardé de la couronne ;
On ne devine son haut rang
Qu’aux nobles présents qu’elle donne.
Soldats gardiens…

Sophie et Delphine Gay Lithographie de Gavarni
Sophie et Delphine Gay Lithographie de Gavarni


Elle ne vient pas sur ces bords
Réclamer un riche partage :
Des souvenirs sont ses trésors,
Et la gloire est son héritage.
Soldats gardiens…

Elle voudrait de quelques fleurs
Parer la tombe maternelle,
Car elle est jalouse des pleurs
Que d’autres y versent pour elle.
Soldats gardiens…

Par une curieuse coïncidence, cette romance sera d’une parfaite actualité en 1831, quand la reine Hortense traversera la France.

Après un long séjour à Arenenberg, vers la fin de l’automne 1827, Delphine et sa mère reviennent en France. Les voici à Villiers-sur-Orge. La jeune fille s’y remémore les impressions de son beau voyage. Elle les fixe en un poème, le Retour, qu’elle dédie à sa sœur la comtesse O’Donnell. En ces vers la Muse de la patrie s’exalte. Elle montre les souvenirs de France ne cessant de la hanter pendant son absence ; tout est motif à les lui rappeler ; elle a vu passer en Italie l’ombre de Bayard, de Gaston de Foix, du connétable de Montmorency (sans doute pour être agréable au duc de Laval), et enfin de Bonaparte. Elle relève le fait que des archéologues français font jaillir du sol romain l’évocation du grandiose passé de la Rome antique. Elle cite Casimir Delavigne venu en Italie l’année qui précéda son propre voyage, et Lamartine et ses chants, et le baron Gérard et ses tableaux, et elle triomphe de la victoire remportée à Florence par la beauté de la duchesse de Guiche. Enfin elle nous apprend qu’on voulut la marier à un grand seigneur italien : elle refusa de payer de l’exil un sort brillant, d’autant plus que :

     Un cœur qu’a fait battre la gloire
     Reste sourd à la vanité.

Et elle trouve cette amusante image : si tendrement que soit dit : « Je vous aime », un accent étranger gâterait tout. Non : son bonheur est en France ; il lui faut pour chanter le ciel de la patrie. Si par infortune elle mourait à l’étranger, elle désire être ramenée dans l’humble vallon de l’Orge, et avoir un tombeau sous les peupliers de la sombre allée, près de la Maison Rouge. On saisit ici une fois de plus la profonde empreinte laissée sur son esprit par ce paysage de l’Ile-de-France où l’inspiration la visita pour la première fois. Et sous une forme plus grandiloquente, elle rencontre l’idée que Joachim Du Bellay traduisit en vers immortels, à son retour d’Italie[6].

  1. Delphine Gay : Essais poétiques, pièce liminaire. — Coulmann : Réminiscences, I, 336. — L. Séché : le Cénacle de la Muse française, p. 62 — Arch. Détroyat.
  2. Paul Lafond : Alfred de Vigny en Béarn, dans Bull. Soc. des sciences, lettres et arts de Pau, deuxième série, t. XXIII, p. 1. — Delphine Gay : Œuvres, I, 188, 211, 234, 237, et Tu ne saurais m’oublier, romance, musique de Pauline Duchambge, Paris, Pleyel, 1826. — E. Dupuy : la Jeunesse des romantiques, Paris, 1905, in-18, p. 163, et Alfred de Vigny, I, 33, 190, 335. - L. Séché : Alfred de Vigny, Paris, 1913, deux volumes in-18, II, 26, 218. — Sainte-Beuve : Nouveaux lundis, VI, 416.— Maurice Allem : Alfred de Vigny, Paris, sans date, in-8°, p. 36 et suiv. — Alfred de Vigny : Lettres inédites à Édouard Delprat et au capitaine de La Coudrée (1824-1853), Bordeaux, 1913, in-8°, p. 25.
  3. Mme Vigée-Lebrun : Souvenirs, V, 149. — Boucher de Perthes : Sous dix rois, Souvenirs de 1791 à 1860, Paris, 1863, huit volumes in-12, l I, 155. — Stendhal : Correspondance, III, 408. — Lamartine : Cours familier de littérature, I, 101 et suiv. — Faguet : Amours d’hommes de lettres, Paris, sans date, in-12, p. 196.
  4. Comtesse Potocka : Voyage d’Italie (1826-1827), publié par Casimir Stryenski, Paris, 1899, in-18, p. 59. — Maritain : Lamartine et madame de Girardin, dans Annales de l’Académie de Mâcon, 1903, p. 245. — Mme de Girardin : Œuvres, I, 271. — Lettre de Sophie Gay à Lamartine, 16 septembre 1826, dans Lettres à Lamartine, p. 50. — Lettre de Lamartine au marquis de La Grange, dans Maritain, Lamartine et madame de Girardin. — Stendhal : Correspondance, III, 438. — Arch. Affaires étrangères, Rome, 961, f. 279 ; Florence, 166, f. 164, 166.
  5. Dépêches du duc de Laval au baron de Damas, 8 décembre 1826, arch. Affaires étrangères, Rome, 961, f. 280, 300, et 962, f. 92 v° ; Florence, 166, f. 132, 167 v°, 181, 229. — D’Heilly : Madame de Girar din, p. 27. — Solms : Madame de Girardin, p. 18. — Lettre de Sten dhal à Mº° C…, hiver 1826, Correspondance, Il I, 428. — Lettre de Sophie Gay à Lamartine, 4 janvier 1826, dans Maritain, Lamartine et madame de Girardin, p. 245. — Comtesse Potoeka : Voyage d’Italie, p. 50, 57 ; Mémoires (1794-1820), introd. par Casimir Stryenski, Paris, 1897, in-8°, page v. — Lettre de Catherine de Wurtemberg, 13 février 1827, dans Charavay, Catalogue d’autographes, mai 1908, pièce 23. — M"° de Girardin:Lettres parisiennes, I, 26; II, 149. — Baron de Meneval Lettres de la reine Hortense à Louis-Napoléon (1824-1836), dans Revue d’histoire diplomatique, 1923, n°° 1-3. — Sainte-Beuve : Lundis, Ill, 301. — E. Dupuy : Alfred de Vigny, I, 161. — Lettres de Sophie Gay à Jules de Rességuier, 20 décembre 1826, 2 février 1827, dans Lafond : l’Aube romantique, p. 114, 119. — Gailly de Taurines : la Reine Hor tense en exil, Paris, 1914, in-12, p. 229. — M"° de Girardin : Œuvres, I, 55, 129, 271, 281. — Lettre de Desmousseaux de Givré à M"° Lenormant, 2 janvier 1827, dans L. Séché, Delphine Gay, p. 54.
  6. 29 juin 1855-29 juin 1856, p. 14. — Baron de Meneval : Lettres de la reine Hortense et du prince Louis-Napoléon, dans Revue d’histoire diplomatique, 1923, nos 1-3. — Maritain : Lamartine et madame de Girardin, p. 243. — Stéphane Pol : la Jeunesse de Napoléon III, passim. — Mémoires de madame la duchesse de Saint-Leu, suivis des romances, album, p. 76. — Sophie Gay : le Moqueur amoureux, Paris, 1830, deux volumes in-8o, p. 249. — Bocher : Mémoires (1816-1907) précédés des souvenirs de famille, Paris, sans date, deux volumes in-8o, I, 149. — Coulmann : Réminiscences, II, 22. — La Reine Hortense en Italie et en Angleterre pendant l’année 1831, p. 267. — Gailly de Tanrines : la Reine Hortense en exil, p. 289. — Mme de Girardin : Œuvres, I, 271, et Lettres parisiennes, IV, 90.