Une pécheresse/Tome I/2

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C. Muquard (Tome Ip. 17-32).


II

Le passage Saint-Roch.


Armand avait reconnu Robertine dans la femme voilée.

Il en était sûr ; il l’eût affirmé sous serment.

Ce fut du moins cette impression première qui fit bondir son cœur dans sa poitrine et le jeta, demi-fou, hors de sa voiture.

Cette idée, une fois entrée en lui, ne pouvait point s’effacer aisément, parce qu’il ne réfléchissait plus. Sa tête était perdue, et son trouble, augmenté par l’effort désespéré de sa course, atteignait au délire.

Il n’en fallait pas tant, du reste, comme nous l’avons vu, pour éveiller la jalousie d’Armand. Il était jaloux par nature, et si, depuis son mariage, ce sentiment avait fait trêve en lui, ce n’était pas confiance entière, inébranlable, dans la vertu de Robertine.

Armand y croyait, mais modérément. Robertine avait la tête au-dessus de lui. Il la voyait d’en bas et ne la comprenait point.

Il y avait une autre raison.

Armand, depuis son mariage, avait couru un danger grave. Sa liberté, peut-être sa vie avaient été sérieusement menacées, et sa jalousie, pour être sans motifs, ne pouvait parler haut que dans l’excès du loisir.

Sous l’empire, la faveur d’Armand avait été si rapide et si peu justifiée, il faut le dire, que les fidèles de la cour impériale en avaient eux-mêmes murmuré tout bas. À plus forte raison, les gens de la restauration devaient-ils regarder ce jeune homme, qu’ils avaient trouvé assis à la place d’un vétéran de l’administration, comme un prodige de favoritisme, et par une déduction rigoureuse, comme un séide de l’empereur.

Or, après les cent-jours, il s’était passé à la Monnaie de Paris un fait fort étrange, dont les journaux firent grand bruit, et qui donna beaucoup de besogne à la police. Les coins à l’effigie de l’empereur, qui avaient servi durant les cent-jours, disparurent mystérieusement, sans qu’on pût accuser de cette soustraction personne autre qu’un membre ou que des membres de l’ancienne administration de la Monnaie. Ce ne pouvait être, en effet, acte de malfaiteur, puisque nul déficit n’existait dans les magasins d’or et d’argent monnayés.

Pourquoi cette soustraction ?

À coup sûr, il était permis à un gouvernement nouvellement rétabli de voir dans ce fait un symptôme de conspiration, ou tout au moins la marque d’espérances et d’arrière-pensées politiques. Aisément pouvait-on deviner que ces coins soustraits fonctionneraient au besoin à la moindre tentative de la révolution comprimée, mais non vaincue. C’était une chance que le bonapartisme traqué mettait en réserve pour des combats futurs et une vengeance convoitée dans l’avenir.

Les membres de l’administration, qui avaient gardé leurs places, étaient naturellement à l’abri du soupçon. Restaient les démissionnaires et destitués : les mécontents. Parmi ceux-ci, le plus élevé en grade et le plus jeune en même temps, celui qui devait regretter le plus le régime impérial, était, sans contredit, M. le baron d’Osser. Il était, en effet, dans toute la force du mot, une créature de l’empereur, et ce fut sur lui que se portèrent les premiers soupçons.

Armand était alors marié depuis six mois seulement. Il prenait la chute de son maître en patience. Néanmoins, dans l’hôtel d’Osser, il y avait un tout petit mystère qui n’était point un mystère d’amour. Un cabinet noir, sorte de petit trou destiné à serrer les outils du jardinier, qui ne gênait personne et auquel personne assurément ne songeait, avait subi un traitement inexplicable.

On avait muré l’entrée de ce trou, donnant sur un corridor de l’hôtel.

Quelques jours après cette expédition bizarre, un valet d’Armand, nommé Germain Barroux, disparut sans demander ses gages.

Un beau matin, un commissaire de police, escorté de nombreux agents, fit irruption dans l’hôtel, au grand effroi de Robertine. On faisait au baron l’honneur de commencer par lui une série de visites domiciliaires destinées à retrouver les fameux coins. La visite fut sans résultat aucun, mais le commissaire put remarquer que la contenance d’Armand était loin d’être fort assurée. Aussi, après recherches faites sans un succès meilleur chez les autres personnes suspectes, la police en revint à l’hôtel d’Osser.

Cette fois, la baronne n’eut garde de s’effrayer. Armand lui-même se présenta d’un front digne et dédaigneux. Il fit lui-même aux alguazils les honneurs de son hôtel, et, tandis qu’il montrait chaque chambre et fournissait complaisamment la clef de chaque meuble, il y avait sur sa lèvre, parmi son flegme fier, un petit sourire provoquant et railleur.

Le fait est qu’on ne trouvait rien, absolument rien. Les alguazils, très-las et de détestable humeur, allaient enfin se retirer pour ne plus revenir sans doute, lorsque le commissaire avisa, au fond d’un corridor sombre, des vestiges de travail récent sur le mur.

C’était la petite porte murée.

Le commissaire donna un ordre à voix basse. L’instant d’après, l’un des agents revenait, suivi de deux manœuvres qui mirent sans façon la pioche dans la muraille.

À la vue de ces préparatifs, le baron perdit son sourire railleur. On vit perler quelques gouttes de sueur sur son front pâle, et sa bouche s’ouvrit comme s’il eût voulu parler. Mais il ne put produire aucun son.

Le commissaire, qui le regardait du coin de l’œil, accueillit avec un sourire ces symptômes évidents de détresse. Il était sûr de son fait désormais, et eût parié cinquante louis que les coins se trouvaient de l’autre côté de la porte.

Les maçons poursuivaient leur œuvre. La clôture s’écroula ; un agent s’élança dans le trou. Armand s’appuya au mur du corridor et ferma les yeux.

— Eh bien ! eh bien ! s’écria le commissaire.

L’agent reparut les mains vides.

— Il n’y a rien, dit-il.

Armand rouvrit les yeux et respira longuement. Puis il fixa sur l’agent son regard stupéfait. C’est à peine si le commissaire avait l’air plus étonné que lui.

Ce dernier dut se retirer, mais ce ne fut pas sans murmurer quelques paroles de rancune.

À cette occasion, une polémique s’engagea entre les rares journaux qui faisaient alors un semblant d’opposition et les feuilles du ministère. Les premiers plaignaient timidement ce citoyen paisible et honorable, dont, par deux fois, on violait ainsi le domicile sous un prétexte insuffisant. Les autres, qui avaient leur franc parler, s’appesantissaient sur la gravité du fait, et demandaient, exagérant la circonstance du cabinet bouché, à quoi pouvait servir cette mystérieuse porte murée comme les cachots d’Anne Radcliffe, dans un joli et blanc hôtel de la Chaussée-d’Antin ?

M. le baron d’Osser laissait dire, et peut-être, tant le bruit qui se fait autour de notre nom a de charme ! n’était-il pas fâché, une fois la peur passée, de voir son nom mis en relief.

Nous disons : une fois la peur passée, parce que M. le baron avait eu réellement grand’peur, attendu qu’il avait caché, lui-même, après les cent-jours, dans ce cabinet muré, ces fameux coins qui donnaient tant de peine à la police.

Mais les coins n’y étaient plus, et n’avaient point laissé de trace. Son rôle de victime était sans danger aucun.

Maintenant, comment les coins avaient-ils disparu ? À cette question, Armand lui-même n’aurait pas su répondre.

Cette affaire, après lui avoir causé de mortelles inquiétudes, en était donc arrivée peu à peu à lui servir tout bonnement d’occupation, et elle donnait quelque mouvement à son oisiveté forcée. Mais cette affaire était à peu près assoupie maintenant, et Armand, arrêté dans un calme plat, se repliait, ennuyé, sur lui-même, où il trouvait, en un recoin de son cœur, le germe d’une tracassière jalousie.

Il estimait sa femme, mais il n’estimait point la femme. Comme tout vulgaire don Juan, il croyait avoir droit de ne point trop croire à la vertu féminine. C’était en tout un homme de milieu, aussi éloigné d’être idiot que d’avoir un grand esprit : ces gens-là doutent…

Ce soir, en apercevant à l’improviste Robertine seule dans la rue, ses défiances engourdies, et que rien ne justifiait avant cela, s’éveillèrent violemment. Il fut frappé au cœur et eut comme un vertige.

La pluie tombait à torrents ; les réverbères se balançaient au vent sous leurs cordes tendues par l’humidité ; les ruisseaux, grossis outre mesure, envahissaient la chaussée et couraient s’engloutir bruyamment dans ces gouffres grillés de fer qui occupaient autrefois le centre de tous les carrefours. C’était une de ces détestables soirées d’hiver où les rues de Paris sont des lacs de boue, traversés à gué de loin en loin par quelque chiffonnier courageux, et sillonnés en tous sens par des myriades de voitures dont les attelages fumants font jaillir la fange et achèvent impitoyablement le téméraire piéton qui a compté sur son parapluie.

On voyait briller et se rétrécir au loin la ligne ruisselante des trottoirs déserts. Le gamin de Paris lui-même, cet intrépide inconvénient de la voie publique, désertait son domaine, envahi par l’orage, et se confinait dans l’échoppe paternelle.

Et c’était par cette soirée que M. le baron d’Osser rencontrait sa femme, à pied, dans la rue !… À coup sûr, le fait était invraisemblable, mais l’esprit d’Armand n’était déjà plus dans son assiette ordinaire. Et puis, il avait cru voir.

Il ne réfléchit point. Il s’élança par un mouvement tout machinal.

La femme qu’il poursuivait avait réellement dans sa tournure quelque chose de Robertine. Elle était jeune et gracieuse au degré suprême. Dans la rapidité de sa course, elle effleurait à peine le pavé du bout de ses petits pieds, et n’opposait à l’averse que les plis légers d’une mante de soie noire.

Armand ne reconnaissait point la mante, mais la femme…

C’était à grand’peine qu’il parvenait à ne la point perdre de vue. Il semblait qu’elle se jouât des obstacles qui entravaient sa marche à chaque pas. Elle évitait les voitures, franchissait les ruisseaux, coupait la violence des rafales qui faisaient rage au détour des rues, sans plus d’efforts apparents que si son pied eût foulé le sable d’une allée des Tuileries ou les tapis d’un salon.

Sur le boulevard seulement, elle s’arrêta durant quelques secondes, cherchant autour d’elle une voiture vide sans doute. Mais les voitures vides sont rares, les soirs d’orage, et c’est uniquement par le beau soleil, lorsque nul ne songe à s’enfermer dans la cage souillée d’un fiacre de cent ans, que le boulevard allonge à perte de vue sa double ligne de rosses oisives, troupe mélancolique et déshéritée d’avoine, qui fait l’admiration des voyageurs étrangers.

La dame reprit sa course dès qu’elle se fut assurée qu’il n’y avait point de voitures de place aux environs. Elle traversa rapidement le boulevard, et, après avoir suivi le trottoir opposé durant quelques minutes, elle tourna brusquement dans la rue de la Michodière.

Le baron, trempé de pluie et de sueur, la suivait toujours. Aux lueurs des réverbères et des magasins brillants du boulevard fashionable, la dame qu’il croyait être Robertine lui était apparue plus distinctement. Il la voyait fuir devant lui et pouvait percevoir, sinon les détails de sa taille, cachée par les draperies affaissées de la mante de soie, du moins les particularités de sa démarche et de son port.

De plus en plus il se persuada que c’était bien madame la baronne d’Osser.

— Où allait-elle, bon Dieu ?… Quelle passion frénétique ou quelle nécessité de fer ne fallait-il pas supposer ?…

Armand ne raisonnait certes point en ce moment, mais un chaos d’idées se pressait avec confusion dans sa cervelle en fièvre. Il sentait à chaque instant le fil de ses pensées se perdre, puis la lumière se faisait violemment au dedans de lui ; le sentiment du malheur présent envahissait son âme. Il souffrait horriblement. Puis encore, il doutait ; ou bien sa fièvre changeait de nature ; ce n’était plus la douleur, c’étaient une poignante inquiétude et une curiosité ardente.

Parce que, toujours, sen question revenait à sa pensée :

« Où va-t-elle ? »

La prétendue Robertine avait dépassé le carrefour Gaillon et venait de prendre la rue Neuve Saint-Roch. Là, il n’y avait plus ce luxe de réverbères des environs du boulevard. La voie étroite et roulant à son milieu les flots noirs de son ruisseau fangeux restait à peu de chose près dans une obscurité complète. Les boutiques, pauvres et mal éclairées, n’envoyaient au dehors que d’impuissants rayons. De loin en loin seulement, le baron pouvait apercevoir la forme gracieuse de Robertine, ou du fantôme de Robertine, qui passait rapidement sous une lanterne, dont la mèche fumeuse, aidée par l’appareil oxydé du réflecteur, laissait tomber sur le pavé un carré vacillant de douteuse lumière.

Armand perdait haleine à la suivre ; son émotion l’écrasait. À chaque instant, il étanchait, avec son mouchoir trempé d’eau, la sueur qui coulait de ses tempes.

Combien de fois, de l’hôtel d’Osser à la rue Saint-Roch, n’eut-il pas le désir de doubler le pas pour saisir Robertine et jouir de sa honte ! Combien de fois ne songea-t-il pas à lui barrer la route, à se mettre entre elle et le précipice, à lui offrir un refuge dans le pardon !…

Mais quand lui venait cette bonne pensée de clémence, il entendait comme un éclat de rire railleur résonner au dedans de sa conscience. Il entendait bourdonner autour de lui les voix moqueuses de ses amis, qui répétaient en chœur l’exclamation de triste augure :

— Épouser une artiste !

C’était fatal ! Point de pitié pour lui de la part du monde ! Eh bien, de sa part, à lui, point de pitié pour elle !…

Aux deux tiers de la rue Saint-Roch, il perdit de vue tout à coup Robertine, qui venait d’entrer dans l’église par la porte desservant la sacristie. Il était alors plus de huit heures du soir, mais on était au temps de l’Avent, et l’église demeurait ouverte.

Armand prit sa course et franchit en deux bonds le petit escalier de Saint-Roch. Le salut venait de finir. Il n’y avait plus dans la vaste nef que de rares fidèles achevant leurs prières, mais l’atmosphère restait chaude encore de la présence de la foule. Armand, dont le sang bouillait dans les veines, fut saisi, au sortir, de l’air glacé de la rue, et comme suffoqué par cette lourde chaleur. Il ne vit rien d’abord, sinon les cent mille étincelles que l’éblouissement fait tournoyer devant le regard.

Quand il reprit l’usage de ses yeux, il aperçut quelques femmes agenouillées çà et là. Laquelle de ces femmes était Robertine ?

Il ne savait. L’éteignoir avait touché les faisceaux de bougies et de cierges qui décoraient le maitre-autel. L’église n’était plus éclairée que par quelques lampes suspendues à la voûte.

Et pourtant, malgré ce surcroit d’embarras, il y avait sur le visage d’Armand une singulière expression d’espoir et de soulagement.

Il savait en effet que Robertine, catholique, malgré son origine anglaise, lui avait laissé voir autrefois des sentiments de piété, poussés, suivant lui, jusqu’à l’exagération. Il s’était moqué avec l’esprit qu’il avait; Robertine s'était appliquée depuis longtemps à éloigner de leurs entretiens tout prétexte à discussions religieuses.

N’était-il pas possible qu’elle se cachât de lui pour remplir ses devoirs dévots ?

Qui ne sait l’ardeur aveugle que met le naufragé à saisir la planche trop étroite que son poids va entrainer sous les flots ? La main d’un homme qui se noie s’accroche à un brin d’herbe, s’accrocherait à un cheveu.

Armand se crut sauvé.

Il convoita du regard chacun des confessionnaux, se disant que l’ombre de l’un d’eux cachait à coup sûr Robertine.

Et, de bon cœur, eût-il baisé la poussière de ces confessionnaux bienfaisants qui étaientson salut et son espoir !

Il commença le tour de la nef, furetant partout, demandant Robertine à chaque recoin, et bien résolu à faire preuve de clémence en ne se moquant point trop d’elle au retour.

Mais il ne trouvait nulle part Robertine, et, à mesure qu’il poursuivait sa recherche infructueuse, son espoir se glaçait, parce que le bon sens lui soufflait qu’on ne choisit point un soir d’averse pour venir, de son pied, à travers les boues de Paris, se confesser en cachette…

Il allait toujours cependant. Il visita l’avant-dernier confessionnal, puis le dernier… Rien !

L’angoisse revint lui serrer le cœur.

La cloche, annonçant la fermeture des portes, commença de tinter à ce moment. Armand, qui était adossé à la boiserie du chœur, crut entendre derrière lui un douloureux sanglot. Il se retourna vivement.

C’était une femme qui pressait son visage entre ses deux mains avec désespoir, et qui pleurait.

La boiserie faisait ombre. Armand ne la voyait que comme une forme indécise. Il allait s’éloigner, lorsque la femme se leva brusquement, et se dirigea à grands pas vers la porte qui donne sur le petit passage Saint-Roch.

Armand ne put la méconnaître. C’était la femme à la mante noire ; c’était sa femme !…

Il s’élança de nouveau sur ses traces. Au moment précis où il posait le pied sur le seuil extérieur de l’église, il aperçut Robertine qui entrait dans l’une des allées du passage. En trois enjambées, il gagna cette allée et entendit, à sa gauche, une porte se refermer dans l’ombre.

Il n’y avait pas à douter ; Robertine était là…

Le baron fit à son sang-froid un appel désespéré. Il s’approcha doucement de la porte, et ne put saisir qu’un son sourd et régulier, semblable au bruit d’un pesant marteau de forge qui tomberait, à intervalles égaux et lents, sur une barre de fer, amollie par le feu.

Nulle voix de femme ou d’homme d’ailleurs : le silence.

Il s’éloigna. Ses yeux, habitués à l’obscurité, aperçurent une lueur à travers les fentes de la porte.

Armand était, pour le courage comme pour tout le reste, un homme ordinaire, fort éloigné de l’héroïsme assurément, mais à l’abri de toute accusation de lâcheté. Il était d’ailleurs dans l’un de ces moments où nul ne marchande avec le hasard. Sa femme était là, derrière cette porte. Frapper, c’était s’annoncer et donner l’éveil…

Or il voulait surprendre.

Il s’éloigna jusqu’au mur opposé ; puis, prenant son élan, il planta un furieux coup de pied au milieu de la porte vermoulue. La porte s’ouvrit.

Armand vit, durant le quart d’une seconde, trois hommes occupés autour d’une sorte de machine dont il n’eut pas le temps de distinguer la forme. Il n’y avait point de femme dans la chambre.

Voilà tout ce que put voir Armand, car les lumières s’éteignirent ; quatre bras vigoureux le saisirent dans l’ombre. Une main se posa, lourde, sur sa bouche, et il sentit les froides lames de deux poignards s’appuyer, l’une sur sa gorge, l’autre sur sa poitrine, tandis qu’une voix inconnue disait :

— Il y en a peut-être d’autres… veille à la mèche, Larigo !