Union ouvrière/Préface de la première édition

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(p. xxvi-xliii).

PRÉFACE DE LA PREMIÈRE ÉDITION


La publication de ce petit livre se trouvant, par un fait particulier, en dehors du cours habituel des choses, je suis forcée de donner à cet égard une explication.

À en juger d’après la réputation établie, le livre de l’UNION-OUVRIÈRE ne devait-il pas être édité par le seul éditeur populaire qui nous reste, — M. Pagnerre ? En effet, tout le monde me disait M. Pagnerre est le seul éditeur qui puisse se charger de votre ouvrage. Je pensais à ce sujet comme tout le monde. Aussi je m’adressai sans hésiter à M. Pagnerre ; je lui envoyai une partie de mon manuscrit (les trois premiers chapitres), en lui disant que le livre de l’UNION-OUVRIÈRE, par son esprit, son but, sa spécialité lui appartenait de droit. Voici la réponse de M. Pagnerre :


Paris, 31 mars 1815.

Madame,

J’ai l’honneur de vous adresser les épreuves que vous avez bien voulu me confier ; je regrette que les opérations auxquelles je suis obligé de donner mon temps et tous mes soins ne me permettent pas de concourir à la publication de votre travail. Le but que vous vous proposez louable et généreux, et, bien que je ne partage pas toutes vos opinions sur les moyens d’améliorer la situation des travailleurs, je n’en fais pas moins des vœux bien sincères pour que tous les projets qui tendent à ce résultat, soient examinés, discutés sérieusement et mis en pratique, s’il y a lieu.

Veuillez agréer, madame, avec l’expression de mes regrets, mes salutations respectueuses.

PAGNERRE.


Si M. Pagnerre, l’éditeur des lions de la démocratie, l’éditeur populaire par excellence, refusait de publier le livre de l’UNION OUVRIÈRE, il ne me restait plus d’espérance de trouver un autre éditeur qui voulût se charger de cette publication. — Cependant, comme il m’en fallait un, je m’adressai successivement à trois ou quatre. — Tous me renvoyaient à M. Pagnerre, me disant : — « Lui seul peut éditer ce genre d’ouvrage, parce qu’il entre dans la spécialité qu’il a adoptée. »

J’ai plusieurs raisons pour rappeler ce fait : 1o J’ai voulu répondre à cette question : — Pourquoi donc n’avez-vous pas fait éditer votre livre par Pagnerre ? (déjà on me fait cette question de tous côtés). Chez lui vous eussiez été assurée d’une vente considérable, ses relations sont très étendues, votre livre eût été placé en bonnes mains. C’est une faute que vous avez commise là, et le livre de l’UNION-OUVRIÈRE y perdra.

La lettre de M. Pagnerre répond de reste aux personnes qui seraient tentées de m’adresser ce reproche.

2o Ensuite ce refus renferme un grand enseignement. Il prouve combien souvent sont fausses les réputations établies. — Dans cent ans, ceux qui écriront le règne de Louis-Philippe, présenteront M. Pagnerre comme étant l’éditeur populaire de l’époque.

Pauvre peuple ! aujourd’hui il n’a pas même un seul éditeur qui consente à publier un petit livre, dont le but est de défendre les intérêts de la classe ouvrière.

3o Il ressort aussi de ce refus un autre enseignement : — C’est que plus que jamais, l’intelligence est subordonnée aux moyens purement matériels.

Ma position devenait fort embarrassante. Il fallait 1, 000 à 1, 2000 fr. pour publier l’ouvrage, et je ne les avais pas. — À force de faire de la propagande à ses dépens, on finit, lorsque la source est peu abondante, par la tarir. — Pendant plusieurs jours, j’endurai un supplice, que pourront comprendre seulement les personnes qui vivent dans le domaine de l’esprit. J’avais conscience de la bonté, de l’utilité des idées que je venais de jeter sur le papier, et j’éprouvais une douleur poignante en songeant que ces idées allaient rester là, à l’état de lettre morte, faute d’un billet de 1, 000 fr. — Mais lorsque Dieu accorde la foi à un individu, il la lui donne pleine et entière.

Après trois ou quatre nuits d’une insomnie douloureuse, un matin je fus très étonnée de me sentir pleine de calme, de confiance, et plus forte que jamais.

De mes croisées je vois les tours de Saint-Sulpice. — Dans la disposition d’esprit où j’étais, la vue de cette belle église produisit sur moi un effet tout particulier. Elle me rappela immédiatement tout ce que la foi avait inspiré aux chrétiens d’actions grandes, généreuses et parfois sublimes. — Eh quoi ! pensai-je, ma religion qui est d’aimer mes frères en l’humanité, ma foi d’aimer et servir Dieu en l’humanité ; quoi une religion aussi sublime ! dont les conséquences sont si belles, si pures de tout alliage, ne me donnerait pas autant de force et de puissance qu’en eurent les catholiques, eux qui aiment Dieu et servent les pauvres en vue de la récompense dans le ciel ? — Eh quoi ! un prêtre, un seul homme, confiant en sa foi, s’est donné pour mission de faire bâtir une des plus belles églises de Paris, Saint-Sulpice, et pour atteindre ce but, ce prêtre n’a reculé devant aucune fatigue, aucune humiliation ; il a été de porte en porte mendier pour son église, et, au moyen de petites aumônes, cette grande et magnifique église s’est élevée majestueusement dans les airs[1] ; — et moi je ne pourrais pas, imitant l’exemple de ce prêtre, demander comme lui, de porte en porte, des souscriptions pour faire imprimer un petit livre utile à l’instruction de la classe la plus nombreuse ! Ah ! si j’hésitais, si je reculais devant cette noble tâche, ce serait reconnaître tacitement la nullité de la religion que je professe, ce serait renier le Dieu que je sers ; en un mot, ce serait avouer que ma foi est moins puissante que celle des catholiques !

Oh ! bien heureux ceux qui ont la foi !

À l’instant même je me sentis embrasée d’un amour si grand, d’une force si puissante, qu’aucune fatigue, aucune humiliation ne m’effrayèrent plus. — Je me décidai à aller moi-même quêter de porte en porte jusqu’à ce que j’eusse les 1,200 fr. nécessaires. — Ce projet entra si subitement dans mon esprit ; qu’il me semblait qu’une volonté étrangère à moi me commandait d’agir. — Prendre une grande feuille de papier ; écrire en tête : — APPEL À TOUTES LES PERSONNES D’INTELLIGENCE ET DE DÉVOUEMENT, — nous leur demandons leur concours pour faire imprimer le livre de l’UNION-OUVRIÈRE ; — inscrire mon nom le premier ; faire signer ma fille, ma domestique, mon porteur d’eau ; courir aussitôt chez mes amis pour leur expliquer ma résolution, tout cela fut l’affaire de vingt-quatre heures.

Ma tâche, je dois le faire observer, était bien autrement difficile que celle du curé de Saint-Sulpice. Il agissait, lui, en l’UNION CATHOLIQUE ; or, il était sûr de rencontrer presque partout aide, sympathie, bon accueil, confiance, approbation et louange : — tandis que moi j’agissais isolément, et avec la presque certitude que je serais généralement mal accueillie.

Puisque je donne ces explications en vue de l’enseignement qu’on en peut tirer, qu’on me permette d’entrer dans de plus amples détails.

Je faisais une quête pour l’impression d’un livre destiné à instruire la classe ouvrière, il était tout naturel, qu’après avoir demandé à mes amis, je m’adressasse d’abord à tous ceux qui se posent en vrais amis et en ardents défenseurs du peuple. — Oh ! que de cruelles déceptions m’attendaient !… Ici je ne nommerai personne ; mais on verra par l’absence de certains noms sur ma liste de souscription, qu’il en a été, quant aux Amis du peuple, sauf quelques exceptions, absolument comme pour l’Éditeur populaire, avec cette différence, toutefois, que M. Pagnerre a mis dans son refus une extrême politesse, tandis que, parmi les amis du peuple, plusieurs m’ont reçue tout au plus poliment (trois ou quatre n’ont même pas voulu me recevoir), et ont refusé de participer à mon œuvre dans les termes les plus secs.

Comment expliquer cela ?

Que chacun l’interprète comme il lui conviendra je me borne, pour le moment, à constater le fait.

Ce n’est pas ici la place de raconter combien ces réceptions froides, sèches et tout à fait anti-fraternelles, m’ont causé de cuisantes douleurs ; combien de fois, en sortant de chez ces amis du peuple, qui ont toujours le grand mot fraternité au bout de leur plume, des larmes d’indignation ont brûlé mes joues.

Pauvre peuple !… Tes soi-disant amis se servent de toi… mais au fond aucun d’eux n’a réellement l’intention de te servir.

Je ne parlerai pas non plus du courage qu’il m’a fallu pour persévérer dans l’accomplissement de ma tâche. Dans un temps d’égoïsme et de Robert-Macairisme comme le nôtre, se présenter chez des gens dont on n’est pas connu et oser leur demander de l’argent pour faire imprimer un livre dont le but est d’apprendre au peuple quels sont ses droits, certes, c’était là exécuter un véritable tour de force.

Jésus avait raison lorsqu’il disait : — « Ayez la foi et vous transporterez des montagnes.>> — Je viens d’expérimenter par moi-même qu’il disait là l’exacte vérité. Pendant près d’un mois que dura ma vie apostolique (en action), je ne me suis pas senție une minute de découragement. — Et cependant que de déceptions n’ai-je pas eu à souffrir, sans compter les rebuffades grossières de certains bourgeois parvenus, qui me prenaient tout bonnement pour une pauvre femme de lettres demandant l’aumône. Il serait très curieux de raconter toutes les scènes étranges et comiques qui me sont arrivées à ce sujet. Plus tard je ferai connaître combien m’a coûté de fatigues morales et physiques cet acte de haute charité. — Je n’exagère pas en disant que j’ai fait plus de deux cents courses dans toutes les directions de Paris (et à pied). — Je l’avoue, sous le rapport de la fatigue physique, je suis épuisée ; j’en suis même malade. — Mais je me hâte d’ajouter qu’au milieu de tant de peines, j’ai eu bien des joies. J’ai trouvé chez des personnes sur lesquelles je n’avais nullement compté, des âmes grandes, généreuses, désirant ardemment pouvoir faire le bien ; — et comprenant tout ce qu’il y avait de beau dans la mission que j’accomplissais, elles me témoignaient une considération pleine de bonté et de respect. Les quelques instants de conversation que j’ai eus avec ces personnes m’ont complètement dédommagée de tous les déboires que d’autres m’ont fait essuyer.

Si ce que j’ai dit des prétendus amis du peuple est de nature à étonner et attrister quelques personnes assez naïves pour juger du cœur d’un homme par les belles phrases que l’écrivain met dans ses livres… ce qui pourra étonner dans un autre sens, surtout les ouvriers, c’est d’apprendre que des bourgeois aux manières aristocratiques ont cueilli l’idée que j’apporte avec une vive. sympathie, et m’ont remis à cet effet de fortes souscriptions. Quant aux artistes, presque tous m’ont parfaitement reçue, et trois seulement m’ont refusé leur offrande.

Maintenant je dois dire, afin d’éviter toute interprétation, aucune des personnes qui ont signé leur nom sur ma liste et ont bien voulu faire un don pour que le livre de l’UNION-OUVRIÈRE pût paraître, aucune d’elles n’a eu connaissance de mon manuscrit[2] ; par conséquent aucune ne peut être solidaire des idées que j’ai émises.

La foi qui m’animait en leur parlant, leur a donné foi en moi. Elles me voyaient si profondément convaincue de la bonté de mon œuvre, qu’à leur tour elles ont été convaincues que je ne pouvais mal faire ; et souvent, sans me demander d’explications, elles m’ont aidée de leur concours.

S’il se trouve dans mon livre quelques idées trop avancées ou exprimées de manière à blesser la susceptibilité de certains esprits, je prie les personnes qui m’ont honorée de leur bienveillante coopération d’être bien persuadées que je n’ai jamais eu la pensée de surprendre leur confiance. — Je crois fermement que je lance dans le public un livre bon, utile ; et si je m’égare, si je me trompe, j’atteste que mes intentions sont pures, loyales, et que je suis de bonne foi.

À présent parlons de la partie matérielle.

Au moyen des dons et souscriptions, j’ai pu faire composer, imprimer et clicher le livre de l’UNION-OUVRIÈRE. — Ce livre constitue une petite propriété. — Si les ouvriers comprennent bien la portée de ce livre, il s’en vendra un grand nombre d’exemplaires, — et le produit de cette propriété pourra être alors plus ou moins considérable. — Je prends ici l’engagement de ne jamais employer le produit de cette propriété à mes dépenses personnelles. Mon intention est de faire, avec cet argent, d’autres petits livres dont le but serait le même : l’instruction des classes ouvrières.

Quant à cette première édition (tirée à 4,000 exemplaires) elle ne rapportera presque rien, et en voici la raison. D’abord il faudra donner un grand nombre d’exemplaires à tous les donateurs ; ensuite j’en enverrai à toutes les sociétés de compagnonnage du tour de France, à la société de l’Union, etc. Il faudra aussi en envoyer à un grand nombre de personnes de toutes conditions. Comme je veux faire connaître l’idée, je pense que près de 3,000 exemplaires seront distribués ainsi. Au reste, lors de la deuxième édition, je donnerai un compte exact du placement. des 4,000 exemplaires exemplaires du premier tirage, et chaque donateur recevra un nouvel exemplaire.

Je vais mettre sous les yeux du lecteur la liste de souscription. — Plusieurs personnes ont désiré garder l’anonyme et j’ai respecté leur volonté. — D’autres n’ont voulu que des initiales. J’ai mis, autant que possible, la qualité ou la profession de chacun, afin de faire voir que je me suis adressée à toutes les classes de la société. Quant aux députés, j’ai cru devoir ne publier le nom d’aucun d’eux, afin de les laisser parfaitement libres d’attaquer ou de soutenir les idées émises dans ce

livre.

NOM DES SOUSCRIPTEURS




MM. f. c.
1. Mme FLORA TRISTAN. 100 »
2. Mlle ALINE TRISTAN, ouvrière en modes, 5 »
3. JULES LAURE, peintre. 20 »
4. MARIE MADELAINE, domestique. 1 50
5. ADOLPHY, architecte des parcs et jardins. 10 »
6. ED. K. rentier. 10 »
7. Le Dr E…, souscription de plusieurs amis qui se sont réunis. 100 »
8. Le colonel BORY de SAINT-VINCENT. 10 »
9. de LA St HARDIÈRE. 5 »
10. G. de B, député. 30 »
11. S., député. 20 »
12. Un soldat. 1 50
13. NOEL TAPHANEL, porteur d’eau. » 50
14. P. J. de BERANGER. 10 »
15. VICTOR CONSIDÉRANT. 10 »
16. DESROCHES, ingénieur. 10 »
17. J., député. 25 »
18. Veuve AUGENDRE, blanchisseuse. 1 »
19. MARIE MOURET, domestique. » 50
20. Un anonyme. » 50
21. Un prêtre 2 »
22. ALPHONSE MASSON, peintre. 10 »
23. H. RAIMOND, propriétaire. 5 »
24. S., pair de France. 15 »
25. Un anonyme. 5 »

26. CH., négociant. 200 »
27. J., député. 5 »
28. MARTEAU, concierge. 50
29. Mme DUMOUTIER. 5 »
30. JULES DELECLUSE, négociant. 3 »
31. DÉCHEVAUX-DUMESNIL, horloger. 50
32. B. LEVILLAIN, avocat. 1 »
33. G. C. 10 »
34. GUERIN, propriétaire. 40 »
35. RENAUD, propriétaire. 10 »
36. Le docteur VOISIN. 20 »
37. ED. de POMPÉRY. 5 »
38. EUGENE SUE. 100 »
39. Mme J. LORMEAU. 1 50
40. GEORGES SAND. 40 »
41. V. SCHŒLCHER. 40 »
42. P. E. 10 »
43. Mlle JOSEPHINE FOURNIER. 50
44. Un anonyme. 100 »
45. Mme de MARLIANI. 10 »
46. G., député. 20 »
47. Le chevalier RABA, propriétaire. 20 »
48. de B., député. 10 »
49. JULES LEFEVRE, homme de lettres. 5 »
50. ROSSI. 10 »
51. Le général JORRY. 50
52. EUSTACHE J… 10 »
53. CHARLES PONGY, ouvrier maçon à Toulon. 3 »
54. PHIQUEPAL D’ARUSMONT. 25 »
55. Mme HORTENSE ALLART. 5 »
56. ARSENNE, peintre. 10 »
57. ETEX, statuaire. 5 »
58. Mme PAULINE ROLAND. 5 »
59. BLANQUI, directeur de l’École du Commerce. 15 »
60. BOCAGE, artiste dramatique. 20 »
61. FRÉDÉRICK-LEMAITRE, artiste dramatique. 10 »
62. AGRICOL PERDIGUIER, ouvrier menuisier. 3 »
63. VEZÉ, négociant. 50

64. de L., député. 10 »
65. Mme SOPHIE D., rentière. 5 »
66. JACQUES LEGRAND, ouvrier bonnetier. 1 50
67. H. C. député. 5 »
65 M. député. 5 »
69. MARTINEZ DE LA ROSA, ex-ministre. 5 »
70. Mme VIRGINIE ANCELOT, auteur dramatique. 5 »
71. M. LOUIS BLANC. 3 »
72. Mme J. BACHELLERY, maîtresse de pension. 5 »
73. B. député. 10 »
74. VICTOR HENNEQUIN, avocat. 5 »
75. F. PONSARD, auteur dramatique. 3 »
76. Mme DESBORDES VALMORE. 5 »
77. Mme BIBEREL DE SAINT-GERMAIN. 10 »
78. ROSENFELD, ouvrier lithographe. 3 »
79. BLAERE, ouvrier cordonnier. 50
80. Un anonyme. 2 »
81. VINCARD, ouvrier en mesures linéaires. 2 »
82. Mlle CÉCILE DUFOUR. 1 »
83. Mme ANAIS SÉGALAS. 5 »
84. Mme la baronne d’AURILLAC. 5 »
85. Le comte de LAROCHE-LAMBERT. 5 »
86. Un anonyme. 3 »
87. CHAALES, rentier. 5 »
88. Mme la baronne ALOYSE DE CARLOWITZ. 5 »
89. Mlle SYDONIE DE CARLOWITZ. 3 »
90. Une dame polonaise. 10 »
91. CÉSAR DALY, architecte. 10 »
92. C. coiffeur. 1 »
93. P. DURAND, ouvrier menuisier à Fontainebleau. 3 »
94. de CHÉNIER, avocat. 5 »
95. ÉMILE SOUVESTRE, auteur dramatique. 5 »
96. LOUIS WOLOWSKI, professeur de législation industrielle au Conservatoire. 5 »
97. De C., député 20 »
98. J. L. 5 »
99. A. C. député. 10 »
100. TISSOT, de l’Académie-Française. 5 »

101. PIERRE MOREAU, ouvrier serrurier à Auxerre. 5 «
102. Mme LOUISE COLET. 5 «
103. PAUL RENOUARD, imprimeur. 5 «
104. AUGUSTE BARBIER. 10 «
105. FIRMIN DIDOT, frères, imprimeurs. 10 «
106. A., député. 10 «
107. LACOUR et MAISTRASSE, imprimeurs. 10 «
108. G., propriétaire. 10 «
109. Mme EUGENIE LEMAITRE. 1 50
110. E. BARRAULT. 10 «
111. G. DUPREZ, artiste lyrique. 5 «
112. Mme ÉMELIE, ouvrière en modes. 1 «
113. CELSE PARETO, architecte. 25 «
114. PAUL DE KOCK. 1 «
115. P. POULTIER, artiste lyrique. 5 «
116. GUSTAVE BARBA, éditeur-libraire. 5 «
117. E. D., avoué. 10 «
118. Un anonyme. 5 «
119. Mme M., rentière. 2 «
120. Un anonyme. 3 «
121. L. DESNOYERS. 5 «
122. MARIE DORVAL, artiste dramatique. 5 «
123. Quatre étudiants. 4 «
Total des recettes 1 548 «


DÉPENSES. — Frais d’impression, de papier, de clichage, etc. 932 «


Toutes dépenses payées, il me reste, comme on le voit, 616 fr. Cet argent sera employé en frais de poste et autres.

Tous ces détails paraîtront peut-être un peu longs ; mais si le lecteur tient compte de ma position toute exceptionnelle, il comprendra que je devais donner cette explication.

Il ne me reste plus qu’à prier toutes les personnes qui ont bien voulu m’aider de leur concours et m’honorer de leur sympathie, d’agréer ici mes sincères remercîments.



FLORA TRISTAN.



Ce 17 mai 1843.


  1. Voyez, dans la Biographie de Michaud, la vie de Jean-Baptiste Languet de Gergy, curé de Saint-Sulpice.
  2. Quelques personnes seulement ont lu les trois premiers chapitres.