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Utilisateur:Gilles Mairet

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Je suis né en 1946 à La Salpêtrière (Paris 13e) et je suis un vrai parigot tête de veau. Mes parents, mes grands-parents, mes arrière-grands-parents étaient de Paris et je n'ai jamais quitté ma ville dont je suis amoureux. Mon Paris était populaire ; il devient de plus en plus bourgeois et bobo et c'est de moins en moins le Paris que j'aimais.

  • Quand je partais le matin à l'école communale, j'aimais le voiture à cheval qui livrait à la crémerie le lait frais dans de grands bidons en aluminium ;
  • ma maman n'aimait pas la crémière, qui s'appelait Carmen, car elle était réputée pour séduire tous les hommes du quartier ;
  • autour de la place d'Alésia, près de laquelle nous habitions, il y avait six salles de cinéma, toutes petites, aux sièges crevés ; mais on y voyait de tout pour pas cher ;
  • le quartier d'Alésia était un mélange d'ouvriers, d'employés et de petits bougeois. Pour les plus snobs des petits bourgeois, il y avait sur la place d'Alésia un traiteur appelé "Vivier" où les serveuses étaient vêtues de ce qui me paraissait être des robes de soirée noires - maintenant, c'est une banque (évidemment) ;
  • au rez-de-chaussée de notre immeuble, sur la rue, il y avait ce qu'on appelait un "bouillon" (tenu par une Mme Breton, morte depuis un demi-siècle au moins). C'était un "restaurant" très simple où, pour un prix dérisoire, on mangeait sur de longues tables avec des bancs de bois noircis par le temps, un plat unique : du bouillon de poule mêlé de viande hachée de cheval, dans lequel on faisait tremper son pain. Dans la cour de l'immeuble, il y avait un poulailler où la propriétaire du "bouillon" engraissait sa matière première. C'est là qu'à eu lieu ma fête de baptème - mais Mme Breton avait probablement prévu des extras à son menu ordinaire...
  • nous autres gamins jouions aux billes au milieu de la rue, parce qu'il n'y avait presque pas de voitures, loin de la vue de nos parents. Mais si un voisin nous surprenait à faire des bêtises, il nous fichait une paire de claque et si nous avions la mauvaise idée d'en parler à nos parents, non seulement ceux-ci n'allaient pas se plaindre auprès du voisin, mais ils disaient qu'il avait eu bien raison et nous avions droit à une seconde paire de claques !
  • notre concierge s'appelait Mme Nicolas ; elle était grosse, peu soignée et revêche - une vraie concierge de Paris ! Elle aussi a disparu depuis à peu près un demi-siècle. Mais les morts survivent tant qu'ils demeurent dans la mémoire des vivants...
  • Les photos de Doisneau vous donneront une idée de ce qu'a été mon enfance. Doisneau habitait Montrouge, à deux pas de la place d'Alésia.

Ce Paris du XIXe siècle, qui a survécu jusque dans mon enfance, dans les années 1950, a disparu. Si vous aimez Paris - le vrai, pas celui des touristes et des nouveaux riches, dites-le moi.