Vers, 1894/Je sais que tu es pauvre

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VersOllendorff, éditeur (p. 70-71).

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Je sais que tu es pauvre :
tes robes sont modestes.
Mine douce, il me reste
ma douleur : je te l’offre.
 
Mais tu es plus jolie
que les autres, ta bouche
sent bon — quand tu me touches
la main, j’ai la folie.

Tu es pauvre et à cause
de cela tu es bonne ;
tu veux que je te donne
des baisers et des roses.

Car tu es jeune fille,
les livres t’ont fait croire
et les belles histoires,
qu’il fallait des charmilles.

des roses et des mûres,
et des fleurs des prairies,
que dans la poésie
on parlait de ramures.


Je sais que tu es pauvre,
tes robes sont modestes.
Mine douce, il me reste
ma douleur : je te l’offre.