Vers les saules/Scène VI
Scène VI.
Admirable tableau !
Symphonie amoureuse où je fais un solo !
Tiens ! c’est vous ?
Oui, c’est moi. Merci de la surprise
Que vous me prépariez.
Mon cher, aucune brise
N’a soulevé mon cœur sur ses ailes pour vous.
L’hirondelle retourne à l’ancien nid, si doux
Qu’elle aurait dû toujours y demeurer blottie.
Perfide !
Et de quel droit cette absurde sortie !
Quand vous ai-je promis quelque chose ?
Il est vrai…
Mais en prenant mon bras…
J’ai dit : Je vous suivrai
À la campagne, mais condition expresse :
Vous ne me soufflerez pas un mot de tendresse.
Je ne dis pas non, mais…
Ah ! ah ! pauvre garçon !
J’ai retrouvé Henri. Vous savez la chanson ?
Mais être venu deux et rester seul, c’est bête,
Surtout quand le soleil vous donne sur la tête.
Lydie est revenue, ô Calaïs ! allez
Chercher quelque amoureuse ailleurs, si vous voulez !
Adieu, Marcel ! l’oubli vous sera bien facile.
Et l’on revient toujours
À ses premiers amours !