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Vie de Mohammed/Visite des lieux saints appelée visite de l’accomplissement

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Traduction par Adolphe-Noël Desvergers.
Imprimerie royale Voir et modifier les données sur Wikidata (p. 69).

Visite des lieux saints, appelée visite de l'accomplissement.

Au mois de dhou'l-kaada de l'an 7, le prophète sortit de Médine pour faire la visite sainte appelée visite de l'accomplissement (119). Il conduisait avec lui soixante-dix chameaux destinés aux sacrifices. Lorsqu'il approcha de la Mecque, les Koreïschites sortirent de la ville. Le bruit courut parmi eux que le prophète et ses compagnons étaient épuisés de la fatigue du voyage. Ils vinrent alors se ranger, pour les voir, devant la maison du conseil. Le prophète, lorsqu'il entra dans le temple, plaça sous son bras droit le milieu de son manteau en rejetant les deux bouts sur l'épaule gauche, puis il dit : «Que Dieu fasse miséricorde à quiconque leur fera voir aujourd'hui qu'il a de la vigueur!» Ensuite il fit avec promptitude quatre de ces tours sacrés qu'on appelle touafs, et se rendit ensuite aux collines de Safa et de Meroua (120) entre lesquelles il accomplit les marches prescrites par les rites sacrés. Ce fut dans ce voyage qu'il épousa Maimouna, fille de Harith, à laquelle il fut uni par le ministère de son oncle Abbas. On dit que le prophète se maria revêtu de l'ihram (121). et c'est un de ses privilèges. Il revint ensuite à Médine, puis on entra dans la huitième année de l'hégire.


(119) Cette visite des lieux saints est appelée visite de l’accomplis- sement, parce que le prophète accomplit alors le pèlerinage que les Koreischiles l’avaient empêché de faire l’année précédente. On lit dans le Sirat, fol. 209 : مكان عمرته التي صدوه عنها à la place de la visite qu’ils (les Korrischites) l’avaient empêché d’accomplir.

(120) Safa et Meroua. A peu près à cent cinquante pieds du côté sud-est de la Caahe, sur un terrain en pente douce, s’élèvent au-dessus de trois larges marches de pierre, trois petites arcades ouvertes et réunies par une architrave : c’est ce qu’on nomme la colline de Safa. Là se tenant sur la marche supérieure, le visage tourné vers la mosquée, le pèlerin lève les mains au ciel, adresse nue courte prière à Dieu et invoque son assistance pour le Sai ou la promenade sainte ; puis il descend pour la commencer en suivant une rue unie, longue d’environ sis cents pas, que les historiens arabes nomment ouadi Safa, et qui conduit à Meroua, situé à son extrémité ; c’est une plate-forme en pierre, élevée de six à huit pieds, et où l’on monte par plusieurs larges degrés. (Voyez Burckhardt, t. I, p. 127.)

(121) parait que, dans les pret temps de l’Islamisme, il n’était point permis aux Musulmans de se anarier tandis qu’ils portaient l’Ihram. On lil dans le Delail el-Ahkam, man, de la Bibliothèque royale : Au rapport d’Osman hen-Affan, le prophète a dit : Le Musulman revêtu de l’Ihram ne doit ni se marier, ni faire une demande en mariage, ni marier une autre personne. Les docteurs ne sont pas d’accord sur la question de savoir si un mariage contracté contrairement à ce précepte est valide. Plusieurs ont pensé qu’il ne l’est pas : c’était le sentiment d’Omar, d’Ali, de Zeid ben-Thabet, etc., sentiment qu’ont adopté les imams Malek, Schafei, Ahmed ben-Hanbal….. Sofyan Thauri et d’autres docteurs d’une grande autorité, ont admis la validité de ces mariages. (Del. el-Akk., fot. go v.)

Il paraît que l’imam Abon-Hanife et ses disciples, dont la doctrine est dominante parmi les Ottomans, regardaient ces sortes de mariages non seulement comme valides, mais même comme permis ; car on lit dans le Tableau de l’empire Olloman, par d’Ohsson, vol. V, Code civil, p. 155… I’homme peut épouser jusqu’à quatre femmes (commen- taire) ; il peut les épouser… même dans les jours consacrés au pèle- « rinage, et lorsqu’il est revêts du manteau pénitentiel thram, d’après «l'exemple du prophète qui en était couvert lorsqu'il épousa Maimoumā.» L'ibram, d'après Barckhardt (t. I. p. 116), consiste en deux morceaux de toile de lin, de coton ou de drap, dont l'un enveloppe les reins. tandis que l'autre est jeté sur le cou et les épaules, de manière à laisser une partie du bras droit à découvert; il faut se dépouiller de tous ses vêtements avant de prendre celui-là.