Vie et opinions de Tristram Shandy/1/43

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Traduction par Joseph-Pierre Frenais.
Chez Jean-François Bastien (Tome premier. Tome secondp. 189-190).



CHAPITRE XLIII.

Il est toujours tout prêt.


On ne pouvoit guère être mieux préparé que ne l’étoit le caporal. Il alloit commencer ; mais mon père voulut savoir du docteur Slop, s’il n’avoit point de difficulté à proposer contre cette lecture. Moi ? dit le docteur Slop, aucune ; car on ne voit point de quel côté peut pencher celui qui a fait cet ouvrage. Il se peut qu’il soit d’un théologien de notre église, aussi bien que de la vôtre, et dans ce doute nous courons le même hasard. — Oh ! pour ça, dit Trim, ce n’est ni d’un côté, ni de l’autre. Il ne s’agit ici que de la conscience.

La raison de Trim égaya ses auditeurs, excepté pourtant le docteur Slop, qui tourna la tête vers lui, et lui jeta un coup d’œil peu favorable.

Ainsi, Trim, tu peux commencer, dit mon père ; mais lis distinctement. J’aurai ce soin-là, monsieur, répondit le caporal, qui fit en même-temps un petit mouvement de la main droite pour demander de l’attention et du silence. —