Vie et opinions de Tristram Shandy/1/53
Chez Jean-François Bastien, (Tome premier. Tome second, p. 224-226).
CHAPITRE LIII.
Dialogue.
En vérité, Trim, je suis fort content de toi.
Et moi aussi.
Il a très-bien lu le sermon.
Fort bien !
À merveille !
Il n’y a que ses commentaires qu’il auroit pu épargner.
Ma foi ! je n’ai pu y tenir…
Le pauvre garçon !…
Je sais bien que j’aurois mieux lu, si j’avois été moins affecté.
Cela est vrai.
Point du tout. C’est précisément ce qui te l’a bien fait lire. Morbleu ! il seroit à souhaiter que nos prédicateurs débitassent les leurs avec la même force ; ils feroient plus de sensation sur leurs auditeurs.
Ah çà ! mais que va-t-il devenir ? je serois fâché qu’il fût perdu…
Perdu ? et moi aussi. Il m’a trop fait de plaisir… Il est dramatique. Cette manière d’écrire, maniée adroitement, saisit l’attention.
Ah ! oui. Je m’en suis bien aperçu.
Mais comment diable s’est-il trouvé dans mon Stévinus ?
Ma foi ! c’est ce que j’ignore ; il faudroit être aussi habile que Stévinus, pour résoudre cette question. —