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Vie et opinions de Tristram Shandy/3/40

La bibliothèque libre.
Traduction par Joseph-Pierre Frenais.
Chez Jean-François Bastien (Tome troisième. Tome quatrièmep. 112-113).



CHAPITRE LX.

Consultation.


Le caporal ouvroit déjà la bouche pour commencer, quand le docteur Slop entra en tortillant. — Trim resta la bouche ouverte. — Mais vienne qui voudra, il poursuivra dans le prochain chapitre.

Slop avoit été mandé par ma mère, et il sortoit en ce moment de la chambre de la nourrice où je criois encore.

« Eh bien ! vieux docteur, s’écria mon père, (car les transitions de son humeur se succédoient d’une manière aussi brusque qu’inconcevable), qu’est-ce que ta chienne de mine nous dira là-dessus ? » —

Mon père n’auroit pas demandé d’un air plus dégagé si l’on avoit coupé la queue de son chien. — Une question ainsi faite ne convenoit pas à la gravité du docteur, ni au traitement qu’il comptoit employer ; — le docteur s’assit sans répondre. —

« Je vous prie, monsieur, dit mon oncle Tobie d’un ton qui demandoit réponse, — que pensez-vous de l’état de l’enfant ? — Il finira par un phimosis, répondit le docteur Slop. »

« Je ne suis pas plus avancé, dit mon oncle Tobie ; et il remit sa pipe dans sa bouche. — Laissons donc, dit mon père, poursuivre le caporal, et écoutons-le raisonner sur la médecine. » — Le caporal salua son vieil ami, le docteur Slop, et exposa ensuite son opinion sur le chaud et l’humide radical, dans les termes suivans.