Vingt-quatre Sonnets/Le Voyageur

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Traduction par Francis de Miomandre.
Vingt-quatre SonnetsFrançois Bernouard (p. 18-19).



Le Voyageur


Égaré, malade, errant, avançant d’un pied incertain dans la confusion du désert, dans la nuit ténébreuse il vacille, il appelle : en vain.

Au loin, mais distinctement, il entend le hurlement répété d’un chien que rien n’endort, et dans une pauvre cabane de bergers il trouve enfin la compassion, mais non pas son chemin.

Le soleil s’est levé. Une beauté qui somnolait, enveloppée dans des blancheurs d’hermine, se jette avec un doux acharnement sur le voyageur malade…

Il paiera de la vie cette hospitalité… Ah ! il vaudrait mieux pour lui errer toujours dans la montagne que mourir de cela dont, moi, je meurs.