Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome1/Préface générale pour la présente édition

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Œuvres complètes de Voltaire, Texte établi par Louis Moland, GarnierÉtudes et documents (p. i-vii).


Quelques explications sur le plan et sur l’économie de cette nouvelle édition des œuvres complètes de Voltaire, tel est l’objet de cette préface. La vie de Voltaire est dans les nombreux documents qu’on trouvera ci-après, et surtout dans les dix-huit volumes de la Correspondance. Cette correspondance forme en effet une autobiographie écrite au jour le jour, qui est un monument unique et incomparable. Quant à l’appréciation du génie et du rôle de Voltaire, nous avons pensé que ce qu’il y avait de mieux à faire et de plus propre à contenter tous nos lecteurs, c’était de relever les principaux jugements qu’on en a portés depuis l’époque où il a vécu jusqu’aujourd’hui. Nous donnons donc la suite de ces témoignages des philosophes, des littérateurs et des historiens éminents, classés suivant l’ordre chronologique, afin que l’on puisse voir quels sentiments ont prévalu sur Voltaire, de génération en génération. Nous avons transcrit toutes les pages célèbres, non-seulement celles qui lui sont favorables, mais celles qui sont hostiles. On entendra la voix des partisans et des adversaires. Le procès sera débattu contradictoirement. Après cette partie préliminaire, qui suit les deux Préfaces générales, le premier volume est entièrement consacré à la biographie. Il contient d’abord les divers morceaux que Voltaire a écrits sur lui-même, la petite notice qu’il envoya, sur leur demande, aux frères Parfait pour être insérée dans le Dictionnaire des théâtres de Paris, les Mémoires écrits en 1759 et mis au jour en 1784, et le Commentaire historique sur les œuvres de l’auteur de la Henriade. Puis les Éloges de Voltaire par le roi de Prusse et par La Harpe, qui ont traditionnellement place dans les œuvres de Voltaire depuis l’édition de Kehl. Vient ensuite la Vie de Voltaire, par Condorcet, avec des annotations qui la rectifient et la contrôlent. Elle fait également partie, en quelque sorte intégrante, des œuvres. Une longue suite de documents divers la complète, et de nombreuses pièces pour servir à l’histoire posthume du célèbre écrivain en forment comme un prolongement jusqu’à nos jours. Ce volume est terminé par des tables générales qui permettront au lecteur de se reconnaître et de se diriger dans le vaste labyrinthe des œuvres de Voltaire.

Le Théâtre comprend six volumes, tomes II à VII. Un double système d’avertissement en tête de chaque pièce, une notice nouvelle, historique et littéraire, et une notice plus spécialement bibliographique, empruntée à Beuchot, mettent chaque œuvre en plein relief, lui donnent son vrai sens, font ressortir sa véritable portée, relèvent enfin toutes les circonstances que le lecteur peut avoir intérêt à connaître. À la fin du tome VII nous avons reproduit en appendice le texte de cette variante de l’Échange qu’on a représentée à l’Odéon en 1862 sous le titre du Comte de Boursoufle, et qu’on donna alors pour une comédie inédite de Voltaire. Le lecteur est, de la sorte, à même de vérifier, par la comparaison avec l’Échange, qui est dans le deuxième volume du théâtre, ce qu’il y avait de réellement inédit dans cette comédie.

Le reste des poésies comprend trois autres volumes jusqu’au tome X. Nous disons, dans l’Introduction au théâtre de Voltaire, pourquoi nous commençons par rassembler dans les dix premiers volumes les œuvres dramatiques et poétiques. Le tome VIII contient la Henriade, le Poëme de Fontenoy, le Temple du Goût, les Odes et les Stances. C’est la partie la plus élevée et la plus pure de l’œuvre poétique de Voltaire. Le tome IX en offre la partie libre et gauloise : la Pucelle d’Orléans, les Petits Poèmes et les Premiers Contes en vers ; et le tome X, la suite des Contes, les Satires, Épîtres, Poésies mêlées. Dans chacun de ces genres, Voltaire est maître, il a laissé des chefs-d’œuvre. C’est le domaine de la poésie légère, enjouée, piquante et mordante, où il règne sans rival. Tout Voltaire poëte est dans ces neuf volumes et dans le Supplément que renferme le tome XXXII, et dont nous parlerons tout à l’heure.

Après le théâtre et les poésies, nous plaçons les grandes œuvres historiques : nous commençons par les œuvres les plus générales ou, si l’on veut, plus européennes : l’Essai sur les Mœurs et l’Esprit des nations, les Annales de l’Empire ; nous continuons par celles consacrées à l’histoire de France : le Siècle de Louis XIV, le Précis du Siècle de Louis XV, l’Histoire du Parlement de Paris ; nous terminons par celles qui concernent les peuples étrangers, l’Histoire de Charles XII et l’Histoire de l’empire de Russie sous Pierre Ier. Cela forme une série de six volumes : tomes XI à XVI. L’ordre chronologique ne pouvait être la règle absolue dans la publication de ces grands ouvrages, qu’on ne lit pas à la suite les uns des autres, mais qu’on prend chacun isolément. Voltaire d’ailleurs les commença presque tous dans sa jeunesse, et ne cessa d’y travailler jusque dans ses dernières années.

Après Voltaire dramaturge, poëte, historien, voici Voltaire philosophe. Le Dictionnaire philosophique remplit les tomes XVII à XX. Le Dictionnaire philosophique est comme un arsenal où ont été rassemblés tous les arguments des adversaires du christianisme au xviiie siècle. Ils ont l’avantage d’y être présentés par la plume vive et animée de Voltaire. On comprend, en lisant ce recueil, l’action énorme qu’il a eue ; il vous captive comme une conversation piquante, instructive, passionnée. Toute la puissance de séduction de l’auteur s’y déploie avec un art et une habileté infinis. Quoique l’ouvrage soit évidemment dirigé tout entier vers un seul but, Voltaire n’a garde de fatiguer l’attention par une polémique incessante ; il soutient, retient, divertit et ramène le lecteur par les plus charmants artifices, par des anecdotes spirituelles, par des dissertations littéraires, par tout ce qu’il y a d’attrayant dans son intelligence si ornée et dans son imagination si brillante.

Le romancier, le conteur en prose vient ensuite, combien vif, spirituel, audacieux, nous n’avons pas besoin de le répéter après tant d’autres. Tous les Romans et Nouvelles sont renfermés dans notre tome XXI. Nous n’avons pas accueilli le « Fragment de nouvelle de M. de V*** trouvé dans ses papiers écrit de sa main », qui a été inséré dans le Recueil de nouvelles pièces fugitives en prose et en vers par M. de Voltaire, Londres, 1741, in-12. On a tenté quelquefois de faire réintégrer ce fragment dans l’œuvre de Voltaire, mais à tort, selon nous, et nous maintenons l’exclusion prononcée par les précédents éditeurs[1].

Du tome XXII au tome XXXI, dans une série de neuf volumes, défilent, rangées suivant l’ordre chronologique, toutes les productions diverses de Voltaire, en dehors des grands ouvrages qu’on vient d’énumérer. L’ordre chronologique donne seul une idée juste des travaux de cette existence extraordinaire, de leur multiplicité et de leur variété. Voltaire est un batailleur qui tient tête à dix adversaires à la fois ; les éclairs de sa plume jaillissent dans tous les sens. Contre celui-ci il défend une thèse scientifique ou littéraire ; contre celui-là il revendique le droit de libre examen ; contre d’autres il prend en main la cause de la tolérance religieuse ou celle de l’humanité. C’est en mettant chaque œuvre à sa date qu’on permet au lecteur de se rendre compte à peu près de la marche suivie par le chef des philosophes, de voir ses prudents détours, ses diversions habiles, de deviner sa tactique et les rapides progrès de la guerre qu’il soutient avec une incroyable passion. L’intérêt de certains morceaux augmente ainsi par juxtaposition et par contraste.

Nous avons introduit dans cette série quelques pièces qui n’y avaient pas encore été admises. Ainsi, dans le tome XXV, le Mémoire pour Olympie et les Observations du comte d’Argental ; dans le tome XXVI, la Lettre au docteur Jean-Jacques Pansophe, reléguée jusque là dans les suppléments aux œuvres de J.-J. Rousseau ; dans le tome XXIX, les Remarques de Voltaire en marge d’un livre anonyme du Père Daniel, intitulé Observations critiques de l’Histoire de France de Mézerai. Mais les plus importantes additions que notre édition présente sur les éditions précédentes se trouvent réunies dans l’appendice du tome XXXII.

Les Commentaires sur Corneille viennent à la fin des Mélanges, occupant une partie des tomes XXXI et XXXII. La dernière moitié du tome XXXII contient ce supplément ou Appendice dont nous venons de parler. Il est divisé en deux parties : Supplément aux Poésies et Supplément aux Œuvres en prose.

Le Supplément aux Poésies contient principalement les pièces imprimées en 1820 dans un volume intitulé Pièces inédites de Voltaire pour faire suite aux différentes éditions publiées jusqu’à ce jour, et qui provenaient de la succession Thieriot. Beuchot, empêché par les lois qui régissaient la propriété littéraire, n’a pu insérer ces pièces dans son édition. Le temps écoulé a levé tous les obstacles et nous permet de les admettre dans la nôtre. Elles sont importantes : un fragment de tragédie de Voltaire écolier ; un divertissement pour le mariage de Louis XV ; une cantate et beaucoup de pièces fugitives parmi lesquelles il en est qui peuvent être mises au nombre des meilleures inspirations du maître. Nous donnons aussi quelques poésies attribuées à Voltaire, mais en petite quantité.

Le Supplément aux Œuvres en prose contient un certain nombre de morceaux puisés à la même source, et notamment le curieux Discours de Voltaire en réponse aux invectives et outrages de ses détracteurs, annoté par le triumvirat (d’Argental, Pont-de-Veyle et Thieriot), sous-annoté par Voltaire, et qui forme comme une piquante conversation entre tous les personnages. Beuchot a dû également laisser ce document curieux en dehors de son édition de Voltaire.

Quelques morceaux authentiques du grand écrivain nous étant parvenus, ou nous ayant été signalés depuis l’impression de ce tome XXXII, nous en avons fait recomposer les dernières feuilles pour leur donner place. Ainsi l’on y trouvera la dédicace de Mariamne à la reine, un autre petit fragment, les répliques de Voltaire aux notes de Pesme de Saint-Saphorin sur la Henriade, les notes écrites par Voltaire en marge du Discours sur l’origine et le fondement de l’inégalité parmi les hommes, et du Contrat social, de Jean-Jacques Rousseau, et le Sottisier. Un ensemble de Lettres et de Mémoires intéressant le pays de Gex termine le volume. Les souscripteurs et premiers acquéreurs de notre édition de Voltaire devront donc avoir soin de remplacer le texte primitif, et en quelque sorte provisoire, des dernières feuilles de ce volume (les feuilles 27 à 32 du premier tirage) par le texte définitif qui leur sera livré avec le tome Ier, et qui ne forme pas moins d’une douzaine de feuilles.

Le texte des ouvrages de Voltaire est, à notre avis, définitivement établi, au moins pour la très-grande partie d’entre eux, l’édition de Kehl ayant été imprimée sur un exemplaire de l’édition encadrée de 1775, dont 31 volumes (sur 40) avaient été corrigés en entier de la main de Voltaire[2]. Ce texte, révisé par l’auteur en vue d’une édition définitive, est le texte authentique de Voltaire. Les diverses leçons qu’on relèverait sur les éditions antérieures ne pourraient l’être qu’à titre de variantes plus ou moins curieuses ; il reste à savoir si ce relevé des variantes se fera jamais pour l’œuvre de Voltaire, tant le travail serait considérable et en quelque sorte infini.

La Correspondance commence au tome XXXIII. Nous avons expliqué, dans l’Avertissement qui est en tête de ce tome XXXIII, la méthode que nous avons suivie et qui a été généralement approuvée.

Nous avons cherché à réunir autant que possible l’ensemble des documents relatifs à chaque affaire. S’agit-il de l’affaire de Jore ou de la querelle avec l’abbé Desfontaines, caché derrière ce pauvre hère ? On voit (tome XXXIV) la querelle se développer, depuis la lettre arrachée à Voltaire par commisération, le 24 mai 1736, et dont on allait se servir perfidement contre lui, jusqu’au jugement rendu par M. de Maurepas, qui condamne Voltaire en 500 livres d’aumônes, et au delà encore, jusqu’à l’humble rétractation de Jore, qui sollicite le pardon de celui dont les ennemis l’ont poussé à une attaque qu’il reconnaît avoir été injuste et odieuse (lettre du 20 décembre 1738). On a le factum de Jore, rédigé avec une piquante malignité par Desfontaines. On a la réponse de Voltaire à ce factum. Toutes les pièces capables d’éclairer le lecteur sont sous ses yeux.

La correspondance si curieuse avec Mlle Quinault, qui, jusque dans les éditions les plus récentes, celle de M. G. Avenel notamment, n’était représentée que par des sommaires, est publiée in extenso, tomes XXXIV, XXXV et XXXVI.

Dans le tome XXXVI, les lettres de Vauvenargues à Voltaire et de Voltaire à Vauvenargues sont données complètement et rangées dans un nouvel ordre, d’après l’excellente édition des Œuvres de Vauvenargues, de M. Gilbert. L’épisode du procès avec les Travenol est, pour la première fois, introduit dans la Correspondance, et développé tout au long grâce aux recherches de M. H. Beaune.

Le tome XXXVII voit finir la vie de Cirey et commencer celle de Berlin, qui se termine, au commencement du tome XXXVIII, par le départ de Voltaire et son arrestation à Francfort. Cet épisode se présente dans notre édition avec une abondance de documents toute nouvelle. L’édition de Beuchot compte, du 4 mars au 4 août 1733, vingt-neuf numéros ; nous en avons cent sept. Les documents allemands sont donnés avec la traduction. « On a ainsi sous les yeux un véritable drame, où le tragique se mêle au comique et parfois au bouffon, et où les caractères des deux nations n’ont jamais apparu en un plus parfait contraste. Et ce n’est pas sans une vive satisfaction que l’on voit Voltaire, avec son esprit endiablé et une énergie qui ne lui faisait pas défaut dans certaines circonstances, finir par échapper à ses lourds gardiens, aux sbires brutaux de Freytag, ne laissant en leurs mains d’autres trophées que les Poésies, ou, comme Voltaire se plaît à l’écrire, les Poëshies du roi leur maître[3]. »

Au tome XXXIX, Voltaire est établi aux Délices et à Morrion, sur la frontière suisse, où il se sent enfin à l’abri des persécutions. Au tome suivant, il possède Ferney et Tournay. Affermi dans cette sorte de quadrilatère, sa correspondance redouble d’activité. Elle lui assure cette étonnante influence sur son époque, qui a fait appeler le xviii « le siècle de Voltaire ». Ses lettres, qui chaque jour s’éparpillent dans toute l’Europe, sont l’instrument de sa domination.

Nous n’avons plus qu’à signaler quelques-unes des affaires les plus importantes qui se rencontrent dans les tomes suivants : celles de Calas et de Sirven aux tomes XLII et XLIII, — celle du chevalier de La Barre, au tome XLIV. — L’affaire de la dame Lejeune (fraude et colportage d’écrits philosophiques), termine le tome XLIV et commence le tome XLV, et cette affaire, qui inquiète si vivement Voltaire, absente, ou peu s’en faut, de toutes les précédentes éditions, n’a même eu jusqu’ici que peu de place dans les biographies, quoiqu’elle jette une vive lueur sur les menées de la propagande philosophique. Plus on avance dans ce tableau mouvant, plus les objets que la plume magique de l’auteur fait passer devant nos yeux sont variés, intéressants, dramatiques, plus aussi les idées se rapprochent des nôtres, et l’on sent, pour ainsi dire, la Révolution arriver.

Ce n’est que vers le milieu du tome L, que le lieu de la scène change de nouveau et pour un temps très-court. Voltaire est à Paris, où il mourra. Il n’écrit plus guère que de rapides billets. Sa présence achève ce que sa correspondance avait fait.

Un Supplément contient les lettres laissées en arrière, soit qu’elles nous soient parvenues trop tard pour être placées à leur date, soit qu’il nous ait été impossible de déterminer celle-ci, même approximativement.

Les tables qui accompagnent chaque volume de la Correspondance indiquent la provenance de chaque lettre et en donnent la première phrase : elles permettent d’apercevoir d’un coup d’œil toute la partie nouvelle de l’édition. Elles facilitent les recherches de ceux qui, rencontrant des lettres originales de Voltaire, voudraient s’assurer si elles sont déjà ou ne sont point dans la correspondance ; elles empêcheront peut-être qu’on ne publie aussi souvent dans les journaux, comme inédites et inconnues, parce qu’on a été trompé par quelques changements dans l’adresse, des lettres qui sont dans toutes les éditions des œuvres de Voltaire depuis qu’il y a des éditions de ces œuvres.

Le tome L et dernier finit par la Notice bibliographique de M. Bengesco ; nous n’avons pas à louer ici ce travail, pour lequel personne, de l’aveu de tous, n’était plus compétent.

Il nous reste à remercier toutes les personnes qui ont bien voulu s’intéresser à cette édition et nous aider de leurs lumières. Citons notamment :

M. O. Thierry-Poux, conservateur sous-directeur du département des imprimés de la Bibliothèque nationale, qui remplit ses fonctions avec une obligeance à laquelle on n’a jamais recours vainement ;

M. Barkhausen, professeur à la faculté de droit de Bordeaux ;

M. Henri Beaune, ancien procureur général à la cour de Lyon, qui a apporté à la correspondance de Voltaire des parties nouvelles et curieuses ;

M. Georges Bengesco qui, en même temps qu’il devenait notre collaborateur pour la partie bibliographique, mettait à notre disposition sa précieuse collection voltairienne ;

M. Gustave Brunet, de Bordeaux ;

M. Brunetière, secrétaire de la rédaction de la Revue des Deux Mondes, qui non-seulement a consacré à notre publication une étude sérieuse et sympathique (Revue des Deux Mondes du 15 mars 1880), mais qui a bien voulu y concourir par des communications importantes ;

M. Eugène Asse, le bienveillant critique du Moniteur Universel et l’érudit éditeur des Lettres de Mme  de Graffigny et des Lettres de Mme  du Châtelet ;

MM. Francis et Gabriel Charmes, qui ont présenté notre édition aux lecteurs du Journal des Débats (10 novembre 1877 et 17 juillet 1881) ;

M. le comte Jean de Chastellux, de regrettable mémoire, qui, préparant la publication de la correspondance de son oncle, l’auteur de la Félicité publique, s’était mis en relations avec nous, et nous a fait part de plusieurs de ses trouvailles ;

M. Armand Gasté, maître de conférences à la faculté des lettres de Caen ;

M. S. Vilcocq, qui s’est intéressé vivement à notre édition et nous a su ; ;- géré quelques innovations heureuses ;

MM. Edmond et Albert Stapfer, possesseurs d’autographes qu’ils ont mis spontanément à notre disposition ;

M. Maurice Tourneux, l’érudit éditeur de la Correspondance littéraire de Grimm, Diderot, etc., qui nous est venu en aide très-confraternellement, en toute occasion ;

Et parmi les étrangers :

M. G. Karts, de Londres ;

M. Serge Poltoratzky, de Moscou, conservateur honoraire de la bibliothèque publique de Saint-Pétersbourg ;

M. Merle d’Aubigné, de Genève, possesseur d’autographes ;

M. Alexandre Lombard, de Genève, et M. le professeur Ch. Rieu, du British Museum, possesseurs d’autographes ;

M. le chevalier Felice Tribolati, de Florence, qui s’est empressé de nous envoyer sa brochure Sull’epistolario italiano del Voltaire ;

M. Luigi Morandi, de Rome, qui nous a adressé de même son petit volume Voltaire contro Shakespeare, Baretti contro Voltaire, et qui de plus nous a aidé avec beaucoup d’obligeance à restituer quelques textes italiens fort altérés.

Enfin nous devons une mention spéciale à M. Charles Pierrot, correcteur d’imprimerie instruit et exercé, qui a été notre collaborateur assidu dans ce long travail et qui y a apporté un zèle qui pendant six années ne s’est point ralenti.

Notre but a été de mettre l’œuvre de Voltaire dans tout son jour. En reconstruisant ce vaste monument du passé, nous avons dirigé sur toutes ses faces, sur toutes ses parties, le plus de lumière qu’il nous a été possible.

Ne rien négliger, ne rien dissimuler, ne rien altérer, c’est le devoir qui s’impose à quiconque est chargé d’une entreprise comme celle que nous venons d’achever. Par là seulement on peut avoir crédit auprès de l’érudition contemporaine et rendre service à l’histoire. C’est ainsi que nous avons compris notre tâche ; au lecteur de dire si nous nous en sommes acquitté avec succès.

Louis MOLAND.



  1. Voyez tome XXXVI, Correspondance, lettre 1513 in fine, et note.
  2. Voyez tome L, page 587.
  3. Eug. Asse, Moniteur universel, 29 novembre 1880.