Voyage de Marco Polo/Livre 2/Chapitre 31

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XXXI
De la grande rivière appelée Caromoran, et du pays voisin.


À vingt milles du château de Chincui on trouve la rivière de Caromoran (ou fleuve Jaune) sur laquelle il n’y a point de pont, à cause qu’elle est trop large et trop profonde ; elle se décharge dans l’Océan. Il y a plusieurs villes bâties le long de cette rivière, dans lesquelles on exerce beaucoup de trafics. Ce pays abonde en gingembre, en soie et en oiseaux, surtout en faisans ; au delà de cette rivière, et après deux journées de chemin, on vient à la noble ville de Cianfu, où l’on fait de magnifiques étoffes de soie et d’or. Tous les habitants de ce pays-là et presque de toute la province de Cathay sont idolâtres.