Voyage de Marco Polo/Livre 3/Chapitre 18

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Voyage de Marco Polo, Texte établi par Eugène MüllerDelagrave (p. 280).
XVIII
Du royaume de Lambri.


Il y a encore un autre royaume dans la susdite île nommé Lambri, où il croît des arbres de brésil[1] en grande quantité ; lorsqu’ils ont poussé, on les transplante et les laisse trois ans en terre ; après quoi on les déracine de nouveau. Moi, Marco, j’ai apporté des graines de ces arbres avec moi en Italie, et je les ai fait semer ; mais ils n’ont pas poussé, faute de chaleur suffisante. Les habitants de ces pays-là sont idolâtres. On trouve quelques hommes qui ont une queue comme un chien, de la longueur d’une paume ; mais ils se retirent dans les montagnes. Il y a aussi des licornes et plusieurs autres sortes d’animaux.

  1. Le bois dit de brésil était dès longtemps connu en Europe, où on l’apportait comme matière tinctoriale, sans que ceux qui l’employaient en connussent la provenance exacte. Notons que, plus tard, le Brésil actuel dut son nom à cela que ceux qui le découvrirent y trouvèrent l’arbre qui fournit ce précieux bois.