Voyage de Marco Polo/Livre 3/Chapitre 28

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XXVIII
De l’idolâtrie des païens de ce royaume-là.


Tous les habitants du royaume de Maabar, tant hommes que femmes, sont noirs ; mais ils emploient quelque moyen pour cela, s’imaginant que plus on est noir et plus on est beau. Car ils frottent les enfants trois fois la semaine d’huile de sésame, ce qui les rend très noirs ; celui qui parmi eux est le plus noir est le plus estimé. Les idolâtres rendent aussi noires les images de leurs dieux, disant que les dieux sont noirs et tous les saints ; mais ils peignent le démon blanc, assurant que les démons sont de cette couleur. Et lorsque ceux qui adorent le bœuf vont à la guerre, ils portent avec eux du poil d’un bœuf sauvage et le lient au crin de leurs chevaux. Les gens de pied l’attachent à leurs cheveux ou à leurs boucliers, croyant que cela les garantira de tout danger : car ils regardent un bœuf sauvage comme très saint.