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Voyage du Condottière/XXV

La bibliothèque libre.
Édouard Cornély & Cie (p. 147-157).


xxv

LA VILLE DU BŒUF


À Padoue, en été.



L’été, j’aime arriver dans une ville inconnue, deux ou trois heures avant la fin du jour. Alors, la plus charnelle a sa poésie : elle est parée de lumière, et dans sa grâce épanouie, elle semble la fleur de son propre génie.

À l’heure où la terre est une Danaé qui reçoit la pluie d’or, largement accroupie sur la plaine, Padoue jaune et noire, est une tête de bœuf bien cuite dans un pâté en croûte. De la gare à la ville, on fait route longtemps ; la marche est dure sur la terre battue, comme à travers les sillons ; des ornières roides et des trous rident la planure chaude. L’air poudroie dans le soleil, et le soleil poudroie sur les remparts trapus. Une poussière dorée vibre sous le ciel rose.

Lentement, des ouvriers se croisent sur le chemin blanc, la veste pendue au coude. Des enfants aux couleurs violentes se roulent en criant. Aux toits, de pâles fumées montent en plumes et en aigrettes minces. Les fossés, les murailles basses, les jardins, tout est poudré à blanc par l’été. La poussière lève sous le pied, à chaque pas. L’air a son odeur de sécheresse et de paille. On voit venir Padoue, comme une ville d’il y a deux cents ans, au temps de Louis XIV et de Villars. Je m’attends à la rencontre de médecins en robe et d’apothicaires à rabat. Une troupe de paysans, chargés de sacs et de besaces vides, forme un gros bataillon de pèlerins : quelque part, derrière ces murs rousseaux, le tombeau de Saint Antoine fait la gloire d’une église.

Patavia

Lourde et balourde, Badoue plus que Padoue, et les Patavins ont peut-être du Batave, Padoue est à l’enseigne du Bœuf ; l’Université a nom « il Bô ». Comme on doit manger ici ! Le cheval de Gattamelata lui-même est une bête de boucherie. Padoue dévote et grasse s’enroule en turban de lard autour de son bœuf bouilli.

Bordées d’arcades basses, les rues marchent pesamment sur des jambes courtes ; et quand une masure penche, elle se traîne sur les genoux. Plus d’une grogne et s’accroche au coude de la voisine. Les portiques ont un air de cache-nez ; là-dessous, les gens sont sujets au rhume. Chaque maison porte sur de gros piliers, au profil obtus ; les dalles de marbre usé s’enfoncent sous la voûte ; et chaque arche, ainsi, a l’apparence d’une chapelle grossière, au culte délaissé. On a passé toute la ville à la chaux, comme si elle avait eu la peste : tout est couvert d’un crépi jaune, où les crins du balai ont fait, dans le mortier, autant de rides. Ce n’est point l’idée de la trahison ni des discordes qui débrouille cet écheveau de ruelles torses. Doctorale et monastique, Padoue est un cloître à professeurs et à chanoines, ordres bourgeois qui étudient et qui mangent : en robe ou non, ils ne marchent point ; ils sortent peu ; ils ne vont jamais à pied, tant le pavé aigu montre les dents : la chaussée hargneuse est garnie de cailloux pointus, insidieux et bossus comme des arguments.

Épaisseur sans élégance, mais non sans une sorte de bonhomie. Tous les monuments, bas sur pattes, sont largement étalés sur la ligne horizontale. Les minarets des saints, au-dessus des églises, portent tout l’idéal de la race. Encore émergent-ils d’entre les fesses des coupoles. L’on comprend enfin ce que peut être la patavinité de Tite-Live : un certain accent lent, pâteux, solennel et solide, du muscle et peu de nerfs ; de fortes raisons pour la vie, sans agrément. Padoue est quinquagénaire, ennuyeuse comme la chair ; mais l’ennui est la première peau de la solidité, paterne et cossue. On pense à une ville de paysans, tous établis marchands de drap et de farine. On la sent pleine de boutiquiers, et farcie de docteurs, dévots la plupart et liseurs de livres.

Tout est épais, trapu, fait pour durer un long temps. Les rues puent. Après l’ennui, on trouve un peu à rire. Les docteurs ne vont jamais sans la farce : c’est leur toge naturelle. Au Pré du Val, désert comme un livre de science après mille ans, planté de statues, et non d’arbres, ils sont soixante-dix-huit professeurs en pierre, qui montent la garde autour d’un stade, riche en foin. Entre les feuilles rôties par l’ardeur du midi, s’avance la mosquée de Sainte-Justine. Une idée de violente raillerie saisit l’imagination, qu’excède la laideur pompeuse de cette église, coiffée de minarets et de turbans. On y voit M. de Sade opéré en gardien du sérail, par Napoléon lui-même : il fait son entrée dans cette salle de bains aux clartés aveuglantes, à la tête des ulémas noirs, salué par la confrérie des eunuques blancs. C’est pourquoi l’orgue, en proie au démon de la facétie, ne se lasse pas de jouer la marche turque.

Il fait si chaud et si pesant, qu’à tout prix il faut braver le soleil et sa doctrine atroce. Les dômes d’étain sont de feu blanc, ils brûlent, les regards. Un coffre de pierre, scellé dans la muraille, au coin de deux rues, c’est le tombeau d’Anténor, sur la foi de Virgile : il cuit au four, depuis trois mille ans. Que ce bel Anténor a un beau nom ! Que fait-il là ? n’est-ce pas assez de Tite-Live et de son os iliaque dans une vitrine ? Peuple à reliques : ils ont aussi l’épine dorsale de Galilée, à l’académie, en rien différente d’une autre épine, un os à moelle pour le pot-au-feu du dimanche. Il faudrait mettre le tout dans un tronc à la Sainte Science ou à Saint Antoine.

Un distique sur la porte de l’Observatoire, non loin de la rivière morte, quoique en latin est plus vieux que la Grèce et que Rome. Cette tour reste seule du palais d’Eccelino, où il avait pratiqué d’affreuses geôles, oubliettes, chambres de torture et autres salles, propres au gouvernement d’un bel esprit féodal et allemand. Au XVIIIe siècle, l’Observatoire s’y installe ; et le bon Boscovitch, jésuite et fameux astronome, tourne son distique :

Quæ quondam inferni turris ducebat ad umbras
Nunc Venetum auspiciis pandit ad astra viam[1].

Qu’on se sent loin ! Voilà la bonne vie, niaise et sûre, de la province dormante, où deux vers latins firent les délices et l’entretien de toute la ville. Et les uns trouvent trop de spondées dans l’hexamètre, les envieux ; et les autres louent sans réserve : à leur gré, toute l’histoire de Padoue tient dans le distique. On la lit encore au célèbre Salon du Palais, en forme de berceau retourné, palais de justice, qu’on nomme en italien Palais de la Raison. Si elle était nue, cette vaste salle serait belle ; mais elle est plus ornée qu’un vieil astrolabe : les signes du zodiaque, les thèmes d’horoscope, tous les emblèmes de la magie enlacés aux symboles du droit. Avec son plafond de bois, le grand Salon de la Raison est un navire la quille en l’air : telle est la navigation du juste. Suspendue aux astres par un fil invisible, la nef de la raison n’a d’excuse que dans la féerie du naufrage.

Padoue s’est beaucoup laissé faire, à l’ordinaire des bourgeois et des marchands, qui aiment toujours mieux céder aux gens de guerre que de leur tenir tête : ils ont trop à perdre, surtout quand ils ont raison. Mais enfin, Eccelino l’a rendue rebelle. Un jour, elle s’est révoltée contre le plus féroce des tyrans, une espèce de Teuton, fou de son pouvoir et ivre de meurtre. Eccelin est le podestat, le lieutenant de l’Empereur en Italie. Rien ne se compare à l’Allemand épanoui sous le ciel italien : alors se révèle toute la brutalité de la force : parce que l’Italie délie les liens de la morale. Ainsi la France sépare tous les éléments de la pensée, et dissout les bandelettes des mots, ces momies.

La gloire d’Antoine, Franciscain, fut de braver la bête. Il a toujours fait des miracles, ayant fait celui-là. Il était de Lisbonne, mais d’un temps où le moine catholique fut partout chez lui en pays latin. Il s’en faut bien qu’il parût alors le saint, bon à tout faire, qu’on charge, aujourd’hui, de chercher les objets perdus et de ranger le ménage. Loin de là, cet ascète indomptable, à la volonté terrible, fut le grand chrétien, comme le moyen âge l’a connu et l’a subi : le prophète du droit contre les puissances, l’homme de la révolution contre la force qui abuse. Tendre aux doux, implacable aux violents, ce guerrier moral, hardi à ne reculer devant rien ni personne, est mort à la peine, dans le feu des œuvres et des austérités, âgé de trente-six ans. Il n’a pas moins traqué les mauvais riches que tenu tête au mauvais prince. Le saint du moyen âge est le héros de la conscience humaine. Sa sainteté ne fait point de doute aux plus proches témoins. N’ayant vécu que deux ans à Padoue, telle fut l’action de saint Antoine, qu’il fut canonisé moins de deux ans après sa mort. Saint pour tous ceux qui le virent, depuis il est devenu fétiche. Il sert à tout. Au Santo, les fidèles vont appuyer leurs membres malades contre son tombeau ; ils font baiser les grilles à leurs pensées les plus malsaines, à des vœux si bas, à de si sales requêtes que toute la misère de l’homme est peinte sur les visages par la honte, comme, au temple d’Épidaure, les inscriptions en lettres rouges faisaient l’offrande des ulcères à Esculape.

Sortant de cette église, bourrée d’or et d’argent, je salue, à l’autre bout de la cité, la Tour du Ponte Molino, bonne porte de ville, à cause d’un magnifique souvenir. C’est là, entrant dans Padoue pour la première fois, que le redoutable Eccelin fit l’un des plus beaux gestes que la possession ait jamais inspiré au vainqueur, touchant enfin l’objet, de son désir. Il était à cheval, ses barons et son armée derrière lui. Rejetant son casque contre la nuque, il se pencha sur la selle et, plantant ses lèvres sur les clous de fer, il baisa la porte qui s’ouvrait. Terrible baiser, riche de toute convoitise et de toutes les morsures : il s’enfonce au cœur de la proie ; il caresse et il déchire. Or, sans plus attendre, dès le même soir, le tyran commence de sévir, de tuer et d’aimer. Il y a tant d’ardeur en ce baiser, qu’après tout je me demande si le farouche Eccelin n’avait pas aussi son droit de maître et ses vertus. Car enfin on ne le connaît que par ses ennemis. Et quand même il eût été en haine à tout le monde, qu’importe ? Jugés par nos ennemis, nous ne le sommes que par des comédiens, à qui nous avons daigné donner un rôle. Tandis qu’ils le jouent, ils se prennent pour le roi ou le prince qu’ils font ; et vivant même de la pièce, les malheureux, ils calomnient le poète. Mes ennemis sont les bouffons de ma tragédie.

Donatello

Que Padoue soit sacrée à l’homme qui vient du Nord, parce qu’elle lui ménage sa première rencontre avec Donatello. Le génie de cet homme est si beau, il est si grand dans son art, la puissance de son instinct est si rare, que son nom seul le vante assez dans le cœur de ceux qui l’ont compris. Il semble simple comme la nature même, et comme elle il est plein de pensées. Il a toute la grâce avec toute la force. Et son don unique est de les confondre à tel point dans la vie, qu’on ne saisit pleinement l’une qu’à la condition d’être conquis par l’autre.

Dans l’église du Santo, qui resplendit d’une richesse outrageuse, Donatello vieillard a laissé les plus beaux bas-reliefs du monde. L’art ne peut aller au delà. Œuvre sans pareille dans toute la sculpture, par où le modeleur suprême a fait voir quel peintre il pouvait être dans le bronze ou la pierre. C’est une peinture solide, qui a toutes les dimensions qu’elle veut. La foule, l’action, les passions, les caractères, tout est vu par le modelé ; tout est retenu avec les gestes ; le mystère intérieur est révélé par le mouvement ; tout enfin est incarné à la matière. Ou plutôt, il n’est plus de matière, tant l’énergie de la vie a de lumière et de naïveté. La sculpture, ici, est la reine de l’esprit qui ne se cache plus, qui se laisse approcher. Antique et chrétien, classique et toujours passionné, Donatello est le Rembrandt de l’art sensuel et sévère, qui enferme l’âme dans les corps, pour la mieux faire toucher. Ô vieux Donatello, le plus jeune des artistes jusque dans l’extrême vieillesse, quelle source intarissable de vie tu as captée dans les divins filets de la forme !

Sur une place, au flanc de la même basilique, Donatello a dressé le monument équestre du condottière Gattamelata, capitaine de Venise. Lourd comme un percheron, le cheval est bien padouan, une bête de trait. L’homme, qu’on voit mal d’en bas, frappe pourtant l’esprit par sa force calme et sa simplicité. Mais la tête vaut la peine qu’on la regarde de plus près. On débarbouillait le bronze, ce jour-là. Au grand soleil, dans ce lieu désert, je me hissai sur l’échafaud. Et je connus, face à face, le poème magnifique de ce visage. Donatello est le dieu du caractère : telle est, pour lui, la raison de ma passion.

De Gattamelata, il a fait le vieux général romain sans génie, comme il a vécu dans tous les siècles, Vespasian ou le Cunctator, Crassus ou Sforza. Et d’abord, il a voulu qu’il fût de race paysanne : un vieux laboureur à cheval, dans l’âge de soixante ans, où l’homme d’ambition n’a plus d’entrailles. Une grosse tête carrée, aux os épais, aux oreilles vulgaires, sans doute velues de chiendent : ni l’intelligence, ni la fierté ne règnent sur cette figure, mais une invincible obstination. Les joues tombent sur les maxillaires ; les chairs d’un homme qui boit : elles font de gros plis sous le menton que godronnent encore les rides de l’âge. Il lui manque des dents. Un col épais et court. Sur le front gros et sans grandeur, chauve au-dessus des tempes, les cheveux sont tassés en mèches, et le crâne se montre à nu, par plaques. Les sourcils très relevés sont aussi un peu collés à la peau, avec cet air de poil malade qu’ils ont alors. Gras, tombant du bout et pincé vers les narines, le nez est sensuel, gourmand, sans bonté. La bouche, surtout, est équivoque, une bouche à axiomes et à blasphèmes. La lèvre supérieure est brève ; l’autre, plus épaisse, s’abaisse, comme le bord ourlé d’un pot. C’est le vieux dur à cuire, meneur de bandes. Il regarde droit devant soi, non sans voir des deux côtés. Il attend l’événement avec lenteur. Son air est de qui feint de s’étonner, pour mieux tourner le dos au parti qu’il ne veut pas prendre. Et dans son entêtement immuable, il ne s’étonne, au fond, de rien. Bien ou mal, il comprend ce qu’il doit faire, et le fait. Il en a tant vu, que ni la peur ne l’arrête, ni le scrupule. Il est las et fort comme un vieux roc, longtemps battu de la marée. Il n’a pas de pitié. Il n’a pas de cruauté. Il fait ses comptes, efface ou apure, et va droit à l’addition. Dans les cris et les flammes du carnage, au soir d’un sac, il boit double pinte de vin vieux. Il est implacable et doucereux. Et c’est la raison, peut-être, qui fit donner à Érasme de Narni ce nom de Gattamelata, qui signifie Chatte-au-miel.

Voilà le soldat que Donatello me fait connaître. Quoi de plus ? Donatello est si grand que je n’en veux rien dire davantage, sinon qu’avec Dante, il est l’artiste souverain de l’Italie.

adieu à la duègne

Le long du Bacchiglione, étroit comme un canal, des quais languissent à la lumière du soir. Les ponts bas, d’une seule arche, font l’anneau avec l’eau courbe qui les mire. Vert de gris et purée de pois, cette eau nourrissante a trop cuit dans le cuivre. Avec précaution, telles des vaches sur une berge, les maisons à pic descendent lentement dans la trouble liqueur du fleuve. On ne peut faire que quelques pas au bord de cette eau végétale ; la levée de terre disparaît bientôt. Sales et branlantes, les bâtisses serrent le canal, s’en écartent, le resserrent. Tous ces murs sont caducs, et marqués à l’ongle noir du temps. Tout est posé de côté, comme sur une hanche, ou va de travers, usé, affaissé, maussade. Une mousse d’ennui pousse sur la rivière verte, pareille à un vin de Toscane qu’on appelle la verdée. Que ne donnerais-je pas pour une odeur de filin et de goudron ? Le Bacchiglione sent la grosse mouche écrasée, le guano de poule et la queue de chien. Vieille, très vieille ville, aux jupons sales. Oui, et l’on pense, cependant, à toutes les générations d’hommes qui se sont succédé entre ces eaux moroses, le palais de justice et l’université. La paix grave n’est pas si loin de la décrépitude, que celle-ci ne mérite aussi le respect.

Que ces bords sont mornes au soleil couchant ! Au détour d’une ruelle, on entend tinter des sonnailles. Je me gare. Je vois venir un carrosse de paille, à caisse jaune. Un docteur y doit ronfler sous les bésicles, le nez et le chapeau pointus sur une tête de concombre, enveloppée d’hermine.

Et la nuit semble sortir du canal, comme on tire un chalut entre deux rives. Personne. Parfois, au flanc d’une large et antique demeure, un arbre se penche sur l’eau ; et de côté, sournoisement, le long d’un mur triangulaire, descend un escalier étroit et complaisant, à vingt marches, pavoisé de linges humides. Ah ! si celui qui vit dans ces chambres vient le soir, au couchant d’une journée malade, se traîner le long du quai, et s’il est homme à se sentir une âme, une force humiliée, celui-là, en vérité, peut se dire qu’il a tout sous la main, l’escalier pour couler à la rivière, et pour se pendre le figuier. Et même, s’il se pend, avant l’aube prochaine, le figuier le détachera dans le canal comme une vieille figue.

Un bruit, en crécelle de bois, réveille le silence. Un gros jeune homme, accroupi sur la berge, pêchait les moustiques, ou dormait, une ligne à la main. Une vieille dame au nez crochu, avec trois plumes sur la tête, parut au balcon, un vase à bout de bras, et le vidant sur le rêveur, cria : « Porc, c’est l’heure ! entends-tu, gros porc ? » Le lourd jeune homme ne se tourna même pas ; sa bonne figure grasse, aux yeux endormis, bien ronde sous la lune, ne marquait ni surprise ni colère. S’étant un peu secoué, il répondit à pleins poumons, mais d’un ton tranquille : « Laide bête, tu vas voir ! » Et, fort mal à propos : « Tu me fais sécher », dit-il, ce qui, en italien, a le sens de : « Tu m’ennuies ». Cependant, il dégouttait d’un sale liquide, qui l’avait atteint au bras : il le regardait comme un poisson, le seul qu’il eût pris, ce soir-là, à la pêche. Et, ayant flairé sa manche, il renifla. J’éclatai de rire. Adieu, Padoue ! Adieu, la vieille !



  1. La tour menait jadis à la nuit de l’enfer :
    Ores, grâce à Venise, elle mène aux étoiles.