Voyage en Orient (Lamartine)/De Louis XV

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Chez l’auteur (p. 410-411).

LETTRES DE PROTECTION ACCORDÉES AU RÉVÉRENDISSIME PATRIARCHE D’ANTIOCHE ET À LA NATION DES MARONITES, PAR L’EMPEREUR ET ROI TRÈS-CHRÉTIEN LOUIS XV.


« Du 12 avril 1737.

» Louis, par la grâce de Dieu, empereur et roy très-chrétien de France et de Navarre, à tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut. Le patriarche d’Antioche et les chrétiens maronites établis au mont Liban nous ont fait représenter que, depuis un temps infini, leur nation est dessous la protection des empereurs et roys de France, nos glorieux prédécesseurs, dont ils ont ressenti les effets en toutes occasions ; et ils nous ont très-humblement fait supplier de vouloir bien leur accorder nos lettres de protection et sauvegarde, à l’exemple du feu roy notre très-honoré seigneur et bisayeul, qui leur en fit expédier de pareilles le vingt-huit avril mil six cent quarante-neuf. Et voulant de notre part traiter favorablement les exposants : pour ces causes et autres considérations à ce nous mouvant, nous les avons pris et mis, comme par ces présentes signées de notre main nous les prenons et mettons en notre protection et sauvegarde ; nous voulons qu’ils en ressentent les effets en toutes occurrences ; et pour cette fin nous mandons à nos amez et féaux conseillers en nos conseils, nos ambassadeurs à Constantinople, consuls et vice-consuls de la nation françoise établis dans les ports et échelles du Levant, présents et à venir, de favoriser de leurs soins, offices et protection, ledit sieur patriarche d’Antioche, et tous lesdits chrétiens maronites du mont Liban, partout où besoin sera, en sorte qu’il ne leur soit fait aucun mauvais traitement, et qu’ils puissent au contraire continuer librement leurs exercices et fonctions spirituelles ; car tel est notre plaisir.

» Prions et requérons le grand empereur des musulmans, notre très-cher et parfait ami, et les illustres bachas et officiers de Sa Hautesse, de favoriser et assister de leur protection ledit sieur patriarche d’Antioche et tous lesdits chrétiens maronites, offrant de faire le semblable pour tous ceux qui nous seront recommandez de leur part. En témoin de quoi nous avons fait mettre notre scel à cesdites présentes.

» Donné à notre château impérial de Versailles, le douzième jour d’avril l’an de grâce mil sept cent trente-sept, et de notre règne le vingt-deuxième.

» Signé Louis.


» Par l’empereur roy :


» Signé Amelot. »