Wikisource:Extraits/2020/41

La bibliothèque libre.

H.Wz, Congrès international des femmes dans le Journal des débats

1913



Congrès international des femmes


Les quatre dernières sections du Congrès international des femmes ont commencé leurs travaux hier matin. À la section du travail ont été présentés les rapports de Mme Brunschwigg sur « la Protection du travail des enfants » et de Mme Louise Compain sur « les Lois protectrices du travail des femmes » ; à la section des sciences, arts et lettres, présidée de façon remarquable par Mme Cruppi, le rapport de Mlle Sance, directrice du collège Sévigné, sur « les Femmes à l’Université » ; au suffrage, le rapport de Mme de Schlumberger sur « la Nécessité du vote pour les femmes » ; à la paix, celui de Mlle Fakler sur « les Femmes et la Paix ». Ni les sciences, ni le suffrage n’ayant pu venir en discussion dans l’après-midi, faute de temps, la présentation des vœux de ces deux importantes sections a été remise à aujourd’hui samedi.

C’est sur la question du travail qu’a porté tout l’effort de la séance plénière. L’exposé si lucide et si complet de Mme Bruhschwigg a appris ou rappelé à tous, de manière à ce qu’aucun de nous n’ait désormais le droit de l’oublier, les conditions abominables du travail de nuit imposé aux enfants, dans la verrerie et dans la métallurgie en particulier. Les vœux formulés par Mme Brunschwigg et ratifiés par l’assemblée peuvent avoir demain leur sanction : une loi votée par la Chambre le 2 juin 1911 est en ce moment devant le Sénat, loi qui pourrait arracher à cet enfer des centaines d’enfants. Puisse le Sénat la donner à la France, et la France la donner à l’Europe dans la Conférence internationale qui va s’ouvrir à Berne, en septembre prochain, à ce sujet.

Mais si l’unanimité s’est faite sans peine sur ce point, la protection du travail de la femme a soulevé un débat véritablement tragique, pour aboutir à un vœu qui demande à être expliqué.