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DE PONTANGES.

davantage ; mais il me semble qu’on pourrait vous plaire plus, vous comprendre mieux…

— Oh ! jamais.

M. Dulac était très-adroit en parlant ainsi ; il se hâtait de justifier Lionel ; l’indignation que madame de Pontanges eût ressentie, si elle avait douté de lui, aurait encore exalté sa passion, en donnant un aliment de plus à sa douleur… Ferdinand voulait sincèrement la consoler ; en homme d’esprit, il satisfaisait son amour-propre en effaçant tout ce qui aurait pu l’irriter ; mais il calmait son imagination en désillusionnant son amour.

Et Laurence se laissait aller à cette confidence pleine de tristesse et de charme ; elle s’abandonnait à cette séduction de l’esprit si puissante, même sur la douleur, sans se douter qu’il l’aidait à supporter sa peine en ayant l’air de la comprendre, sans deviner que c’était déjà une consolation.

— Lionel vous aime, continua Ferdinand, mais il ne vous convient pas. C’est un homme charmant, plein d’esprit, mais pas en harmonie avec vos idées. Il se détournait de sa route pour vous aimer, vous verrez cela plus tard.

— Quelle fatalité ! Si j’avais écrit il y a quinze jours seulement !…

— Ne vous plaignez pas, madame, c’est un bonheur.

— Un bonheur !… mais, monsieur, je sens bien ce que je souffre, je l’aime tant !

— Vous croyez ?

— Oh ! je voudrais ne plus l’aimer… Dites-moi, est-ce vous qui avez fait ce mariage ?

— Moi ! non vraiment ; je l’ai appris par son beau-père, qui allait vantant à tout le monde sa pénétration : « Clémentine était folle de lui, disait-il. Elle le cachait bien, la sournoise ; mais j’ai deviné cela, moi, j’ai vu cela tout de suite, un soir qu’il est venu dans notre loge aux Bouffes ; et le lendemain j’ai été trouver mon homme et je lui ai dit : « Ma fille vous aime, elle a huit cent mille francs de dot et des espérances, cela vous convient-il ? Allons, venez dîner chez nous ce soir, et si vous vous entendez avec elle, vous serez mon gendre. » C’était précisément le jour où Lionel a reçu cette lettre que vous lui