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MONSIEUR LE MARQUIS

— Frédéric, il faut faire relever la calèche ; elle touche.

— Monsieur, dit le cocher, on l’a relevée ce matin.

— Ah !…

Lionel monta dans la voiture.

— Où allons-nous ? dit Clémentine.

— Aux Champs-Élysées… mais il faudra prendre par…

Et Lionel donne un ordre très-long, très-compliqué.

Et les deux femmes ne paraissent pas…

C’est qu’elles attendent pour se montrer que la calèche soit partie.

— Sont-elles à pied ? pensa Lionel. Il regarda, et vit une voiture de remise derrière la sienne.

Cependant son domestique attendait ses ordres, qui ne finissaient point.

— Je vois que vous ne me comprenez pas, dit M. de Marny, — et il était difficile de le comprendre ! — Allez alors par le boulevard.

— C’est elle, pensa Lionel, quand les chevaux l’emportèrent. Elle seule peut m’éviter ainsi… Pourquoi est-elle donc à Paris ?… pour affaire sans doute ; après une succession on a tant d’affaires… et puis elle doit aller à Londres… elle est venue auparavant à Paris… elle aura désiré voir le Tombeau de l’empereur. C’est un plaisir de veuve qu’elle peut se permettre, malgré son deuil… Avec qui était-elle ? Je sais… elle a une amie à Paris, qu’on nomme Sidonie, je crois.

Deux jours après, Lionel vit M. Dulac.

— Avez-vous des nouvelles de madame de Pontanges ? demanda-t-il.

— Oui ; elle a passé deux jours ici.

— Vous l’avez vue ?… Comment est-elle ?

— Elle est encore souffrante… elle est maigre… bien changée… Elle est partie pour Londres.

— Quand ?

— Hier.

— C’était elle !