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Page:Œuvres complètes de Saint Ennodius, évêque de Pavie, tome 1, 1906.djvu/116

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ses chagrins que de ne pas éviter d’en rappeler les causes anciennes? Qui donc lorsqu’il se voit au terme de ses angoisses, ira les raviver par des discours intempestifs. Mais entre vous et moi il est convenu qu’il n’y a point de secret ni d’arrière-pensée, et qu’en toute chose nous nous devons la confidence sincère de la vérité. J’accepte donc de grand cœur de raviver l’acuité de mon chagrin pour que vous n’ignoriez rien de la vérité et pour ne point entacher ma lettre de mensonge, je porte volontiers Le poids de cet ennui.

Ce fut d’abord le Saint Evêque, votre père, dont les jours furent en danger; et bien que sa maladie mit en larmes l’Eglise toute entière, je fus néanmoins affligé plus que tout autre, parce que plus que tout autre je dois à son affection. Et puis je vis, sous le souffle de la discorde, la paix franchir l’enceinte de notre ville et s’en éloigner pour s’évanouir à nos yeux comme une divinité incertaine et vague. Mais sur ce triste sujet qu’il me soit permis d’être bref. Déjà la chère santé de notre Saint Père est en voie de se rétablir complètement. Aussitôt que mon esprit eut retrouvé le calme, je me suis ressouvenu de vos ordres. J’ai envoyé des serviteurs avec mission de m’apporter des nouvelles exactes de votre Grandeur ainsi que de toute votre sainte maison. Me voilà de nouveau dans l’incertitude. en proie aux angoisses du doute, partagé