Page:Œuvres complètes de Saint Ennodius, évêque de Pavie, tome 1, 1906.djvu/121

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n’est qu’artifice de langage, alors que depuis longtemps j’ai renoncé aux formes oratoires je n’ai plus le cœur à cultiver les fleurs de l’éloquence, appelé sans cesse par les exigences de mon emploi à entendre des gémissements et des prières. Cessez donc de tenir ce langage flatteur et malveillant. Si ce que vous écrivez est faut, si c’est l’œuvre subtile du mensonge, changez votre ligne de conduite, maintenant du moins que vous la voyez percée à jour; si c’est la vérité, si vous avez pesé vos paroles dans la balance d’un jugement équitable, encore fallait-il les garder ensevelies dans le plus profond secret de votre cœur et témoigner des égards pour l’amitié en évitant de porter la moindre atteinte à la réputation d’un ami. Gardez-moi votre cœur immuable et portez aux autres les charmes de vos discours.

Voici qu’en voulant répondre à votre longue lettre je dépasse la mesure d’une épître. Mais il n’y a pas à inventer un supplice spécial pour châtier une faute qui a sa cause dans une méprise.

Mon cher Seigneur, en vous rendant les salutations que je vous dois, je vous prie, s’il vous plaît de troubler mon silence et de scruter la sincérité des désirs que j’ai conçus de le garder, de vouloir bien m’accorder votre indulgence en considération des occupations dont je suis accablé.

Lettre 17