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Page:Œuvres complètes de Saint Ennodius, évêque de Pavie, tome 1, 1906.djvu/123

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ENNODIUS A AVIÉNUS

Il l’exhorte à prendre son père Faustus pour modèle dans la carrière littéraire et à s’efforcer de l’égaler.

C’est merveille en vérité de vous voir si parfaitement imiter un modèle que, par excès de modestie, vous vous déclarez incapable d’égaler et tandis que vous vous plaignez des difficultés que l’on vous pousse à surmonter pour y parvenir, vous étalez dans votre discours cette pompe que vous prétendez éviter. Combien j’aime cet aimable aveu de défiance de soi, qui relève en vous la supériorité du talent. Je veux que vous cessiez de redouter le modèle que votre père offre à votre imitation: C’est de lui-même, au reste, que coulent vos discours. Je sais quelle terre produit l’or le plus pur; de quelles veines l’on extrait les métaux les plus brillants : souvent de laborieux efforts couronnés de succès m’ont fait reconnaître quelles régions du sol recouvrent le fauve élément : Je sais quels coquillages recèlent les perles de grand prix, d’où l’on extrait la pierre précieuse qui sera le plus bel ornement des dignités. Ce que j’ai fait ne l’attribuez ni à l’inexpérience, ni à l’erreur. C’est à travers les caresses de son père que le fils d’un héros fait la connaissance des armes et, tout en obéissant aux inclinations