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Page:Œuvres complètes de Saint Ennodius, évêque de Pavie, tome 1, 1906.djvu/81

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éloquence. Certes c’était mettre le comble aux vœux de tes parents que de t’élever au niveau de la vieille gloire de ta famille; mais te voir la surpasser, qui l’eut espéré? qui l’eut ambitionné? Reconnais maintenant tout ce qu’une éducation soignée ajoute aux avantages de la naissance. Si illustre que fut la tienne, son éclat se trouve encore rehaussé par ta culture littéraire. J’avais cru en effet que tout ce qu’on pouvait souhaiter c’était de te voir digne de ton origine; je ne supposais pas que les leçons d’un maître pussent rien ajouter à cette gloire je dois avouer que j’étais dans l’erreur. Je ne pensais pas qu’il fut possible d’égaler Olybrius; or voici que dans ta course rapide tu le presses vivement; bientôt tu le joindras; trop heureux serait-il de se voir dépassé. Je prie Dieu de donner à tes talents qui se manifestent dans ces débuts d’une façon si merveilleuse, leur complet épanouissement. Tu trouveras chez toi les modèles à imiter c’est la régularité de mœurs de ton père; c’est l’éloquence de ton beau-père. Si le ciel m’exauce, je ne demande qu’une chose, c’est que tu daignes te souvenir de moi, et que celui dont les œuvres oratoires te servent de modèle, ne soit pas l’objet de ton oubli. Mais il faut conclure cette lettre que mon affection pour toi prolonge outre mesure.