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Page:Œuvres complètes de Saint Ennodius, évêque de Pavie, tome 1, 1906.djvu/84

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seigneur Faustus le trait d’union de mon affection, si du moins tu ne veux entendre mes plaintes, quoique brèves et sans art, te fatiguer les oreilles.

Lettre 3

ENNODIUS A FAUSTUS

Profonde affection qu’il porte à Faustus. Allusions aux factions qui désolèrent Rome durant le schisme de l’antipape Laurent.

Mes plaintes importunes m’ont fait avoir ce que je désirais mon audace effrontée à obtenu ce qui était refusé à la politesse. J’ai fait jaillir d’un cœur vénérable le témoignage d’amitié que tenait caché un silence calculé : j’ai mis un terme à cette discrétion qui devait, comme un calmant, modérer les ardeurs de mon affection ; ces pages écrites avec si peu d’art m’ont valu la victoire. Ainsi le cultivateur qui déchire le sol fertile, en tire avec usure le prix de ses travaux et des germes confiés à la terre féconde surgit une riche moisson : ainsi à la voix d’un seul homme les antres des montagnes répondent de divers côtés et ce cri renfermé dans leurs anfractuosités permet aux éléments de manifester leur puissance. Je n’ai fait en cela que me conformer au texte de l’Evangile et j’ai goûté dans sa réelle suavité le fruit du précepte qui nous enseigne