Page:Œuvres complètes de Saint Ennodius, évêque de Pavie, tome 1, 1906.djvu/90

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envahit jusques aux organes principes de la vie. Le prophète Daniel déroba pieusement du palais du roi le livre de la loi divine et s’en servit pour son instruction. Devait-il rougir de ce larcin et n’est-il pas au contraire digne d’être proposé à notre imitation? Mais pourquoi nous attarder à citer tous ces exemples puisque un seul suffit à la justification de ma conscience. Et cependant elle a pris les devants : naturellement faible et timide elle n’a pas attendu d’être sollicitée pour avouer : et jugez vous-même si j’ai commis la faute de nier. Vous avancez que le docteur de Lybie pleura pour avoir volé des poires. Certes il convient d’expier dans les larmes et les gémissements ce qui n’a servi qu’à satisfaire une honteuse gourmandise. Peut-être ce qu’il vola n’avait pas de valeur; la négligence du maître, l’abandon aux injures du temps l’auraient détruit; le voleur ne fut pas cependant exempt de faute selon l’Apôtre: il aima plus sa chair que son âme. Le prophète Tobie parle pour de tels délits lorsqu’il dit de sa parole inspirée : il ne vous est pas permis de manger quelque chose de volé (ii, 21). Remarquez qu’il dit : de manger; il ne dit pas il ne vous est pas permis de lire quelque chose de volé. L’histoire raconte qu’un papyrus volé servit à instruire Josias. Et