Page:Œuvres d’Éphraïm Mikhaël (Lemerre, 1890).djvu/176

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D e la plate-forme du tramway, je regarde fuir les arbres noirs. Le ciel est d’un gris profond. On songe qu’il sera toujours ainsi. Les arbres sont raides, grêles, s’épandent en ramures infiniment maigres et tristes. Tout au fond de l’avenue, les deux derniers arbres, les plus lointains que je puisse apercevoir, semblent s’être vaporisés, fondus merveilleusement dans l’air. On dirait des spectres d’arbres, des formes d’arbres faites seulement de brouillard.