Page:Œuvres d’Éphraïm Mikhaël (Lemerre, 1890).djvu/183

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Halyartès, en disant ces paroles, se détourna vers les plaines, et il jeta de froids regards cruels du côté des terrasses royales, où, dans une brume lumineuse, de grands lampadaires érigeaient leurs flammes de deuil.

Alors un jeune homme portant la robe de lin blanc qui vêt les récents initiés s’écria, très impatient : « Maître ! Maître ! Mais tu n’as donc pas regardé le ciel ? Vois ! Les étoiles ne proclament-elles pas l’inévitable triomphe de Phërohil ? Tu vois bien qu’il ne peut pas mourir jeune. Si des étrangers venaient l’attaquer, bardés de fer et casqués d’acier, leurs armures tomberaient d’elles-mêmes au seul toucher de sa lance comme de défaillantes robes. Et les boucliers de Sogdiane, faits d’un énorme diamant guerrier, ne seront plus, s’il les heurte de son glaive, que d’inutiles joyaux. Si l’haleine de la peste souffle sur lui, elle passera, suave et saine comme une brise qui emporte un effeuillement de fleurs bienfaisantes. Enfin, tu le sais, cela est écrit dans le ciel occidental du côté de la Chaldée, nul poignard d’assassin ne peut se lever sur Phërohil. N’est-il pas de la race sacrée ? Un occulte pouvoir des dieux ne protège-t-il pas sa famille ? Personne, fût-ce