Page:Œuvres d’Éphraïm Mikhaël (Lemerre, 1890).djvu/200

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crépuscule, Phërohil se dressait en sa robe d’or. Merveilleusement pâle comme un dieu mourant, il gravissait les dernières pentes, et le soleil du soir versait sur sa tiare une lumière rouge telle qu’un flot de sang baptismal. Un instant, sur la pointe extrême des rocs, Phërohil s’arrêta, et il salua du regard les plaines sujettes. Puis il fit un geste triste et doux, le geste d’un exilé qui part en bénissant, et il se précipita dans le gouffre sacré.

III

Ce soir-là, de nouveau, flamboyèrent dans les plaines et sur les collines les bûchers annonciateurs de mortuaires nouvelles. Les cavaliers en deuil foulèrent de nouveau les routes et les signaux funéraires se répondirent dans la nuit. Mais, hors de l’ombre où murmurait l’affliction des peuples, les Mages délivrés se réjouissaient sur la Montagne. Les jeunes ini-