Page:Œuvres d’Éphraïm Mikhaël (Lemerre, 1890).djvu/216

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les as cherchés parmi les soldats et les rois et tu as cru trouver une égale quand tu n’as rencontré qu’une amante. Je t’ai dévoilé les secrets. Médite afin d’être un jour, selon qu’il a été prédit, délivré des approches malfaisantes, des approches malfaisantes de ceux que tu ne peux plus croire tes frères. »

Hors des jardins, hors du palais où dort l’épouse, Stellus s’éloigne. Il marche dans les plaines pierreuses ; il gravit les pentes arides ; il suit des rivages de fleurs funèbres. Le voici venu enfin dans un pays surplombé d’âpres montagnes aux parois droites et lisses. Les habitants de ce pays où Stellus entre étaient dans l’affliction ; car du haut des montagnes un monstrueux cheval ailé, vomissant des flammes, s’était abattu sur leurs moissons. L’hippogriffe aux sabots de diamant ébranlait de ses ailes retentissantes les murs des antiques maisons. Il fouillait le sol, arrachait les graines semées, foudroyait d’un regard les bœufs pendant le labour ; il ravissait les vierges, les emportait au delà des nuages. Puis on les voyait s’abattre sur la terre, nues et sanglantes, et pareilles à des floraisons rouges et blanches tombées du ciel entr’ouvert. Une grande