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LIVRE DEUXIÈME, 97

fût point rayonnante ou lumineuse ; par exemple, sur celle du fer ou de la pierre simplement chauffés et non ardents, ou encore sur l’eau chaude ou tout autre corps ayant les mêmes conditions, et s’assurer si cette espèce de chaleur est augmentée par un tel miroir, comme l’est celle qui vient des rayons solaires.

7 [corresp. au 2e affirm.). Il faut encore éprouver le miroir brûlant par rapport à la flamme ordinaire.

8 (corresp. au 3e affirm.). On ne voit pas que les comètes (si toutefois on est fondé à les ranger dans la classe des météores) aient le pouvoir d’augmenter constamment, ou d’une manière bien sensible, les chaleurs dans l'année de leur apparition. On a pourtant observé qu'elles occasionnent souvent des sécheresses. De plus, les poutres ou colonnes lumineuses, les tourbillons de feu et autres semblables phénomènes, paraissent plutôt l’hiver que l’été, et surtout lorsque le froid est très-àpre, mais sec ; les foudres, les éclairs et le tonnerre sont assez rares en hiver ; leur temps est celui des grandes chaleurs. On croit communément que le météore connu sous lo nom d’étoile qui file a plutôt pour cause une matière visqueuse qui s'allume et brille un instant, que toute autre substance susceptible d’une chaleur un peu forte ; mais c’est un point qui ne peut être éclairci que par des observations plus exactes.

9 (corresp. au 4e affirm.]. Il y a des éclairs qui donnent une lumière très-vive, mais qui ne brûlent point ; ceux de ce genre ne sont jamais accompagnés de tonnerre.

10 (corresp. au 5e affirm.). Il paraît qu’il peut y avoir des éruptions de flammes ou des volcans dans les pays froids aussi bien que dans les pays chauds, comme le prouvent ceux de l'Islande et du Groenland. On voit aussi que les arbres des premières contrées sont quelquefois plus résineux, plus imprégnés de poix et plus inflammables que ceux des dernières, comme on en trouve des exemples dans le sapin, le pin et autres arbres de cette espèce. Mais dans quelle situation, dans quelle espèce de sol, ces éruptions ont-elles lieu le plus ordinairement ? voilà ce qu’il faudrait savoir pour pouvoir joindre ici à y affirmative une négative ; et c’est une recherche dont on ne s'est pas encore assez occupé pour être en état de satisfaire à ces questions.

11 (corresp. au 6e affirm.). Toute espèce de flamme, sans exception, est chaude, l'est perpétuellement, et l'est plus ou moins. Mais à cet exemple affirmatif il est tout à fait impossible d'en accoupler un négatif. On a cependant observé que cette sorte de lumière ou

1. Ce sont les thermomètres, nouveaux alors ; peut-être même Bacon avait-il inventé le thermomètre à air qu’il décrit dans l’aph. 13, § 38. ED. II 9